Notre Tombeau

Difficile de cacher qu’ici, on attend fébrilement chaque production estampillée Yno. Difficile également de ne pas évoquer les influences qui accompagnent chacun de ses jeux (Patient 13, Reservoir Bats, le Syndrome de Babylone), tant elles nourrissent chacun de ses univers, gorgés de sons, d’images… et de ténèbres. Et impossible de rentrer dans les détails de Notre Tombeau sans en gâcher l’essence.

Fidèle à ses précédentes réalisations, Yno nous livre encore une sacrée dose d’adrénaline et de sueurs froides condensée dans 80 pages qui se dévorent d’une traite., illustrées avec une sobriété adaptée au thème. Déjà à l’honneur dans Patient 13, le thème de la survie prend ici une dimension infiniment plus palpable, plus immédiate. Notre Tombeau est un jeu-campagne, un Burst, une unique saison composée de douze épisodes haletants qui vous mènent au plus profond – au propre comme au figuré – de Paris (bien que le jeu soit adaptable à tout autre univers), et nul doute que les personnages, comme les joueurs, n’en sortiront pas indemnes. Ils devront allier tous leurs talents pour survivre à cette trame diabolique, très cinématographique (ou télévisuelle, c’est selon…), alliant savamment enquête, tension et survie. Surtout que, si vous êtes suffisamment vicieux, des raccourcis vous permettent de faire jouer cette campagne en un one-shot pour le moins éprouvant, grâce à un système d’intrigues indispensables et optionnelles (7 épisodes sur 12 sont primordiaux, soit une séance totale de jeu de 10 à 15 heures).

En dire plus serait criminel. Notre Tombeau est un « must-have » pour tous ceux qui ont envie de renouveler leurs parties, d’explorer de nouvelles pistes, ou encore de mettre à l’épreuve des joueurs habitués à des jeux plus conventionnels. Et pour ceux qui savent garder leur langue dans leur poche…

par Julien De Jaeger

(originellement publié dans les Carnets de l’Assemblée)