Le 11 mai, sortie des Brumes

Hein ? (…) Ah, nooooooon, je ne parle pas des brumes du confinement dans lesquelles vous vous êtes perdus voici deux mois. Non, je parle de Les Brumes. Juste Les Brumes. Il s’agit du nouveau projet de l’équipe de De Architecturart. Et son foulancement débute ce lundi 11 mai sur Game On Tabletop. Cela reste brumeux pour vous ? OK : allons leur poser quelques questions.

1. Wow, Les Brumes, c’est un méga-donjon. Et en solo en plus. Là, on est d’accord : ‘faut vraiment pas avoir d’amis pour se lancer là-dedans, pas vrai ?

Géraud G. (GG) : Évidemment que nous sommes des asociaux, nous sommes des rôlistes ! Blague à part, depuis quelques années, les jeux en solo connaissent un réel développement. Les groupes de joueurs sont parmi les plus actifs sur les réseaux sociaux. Ils sont tout sauf isolés, bien au contraire, il y a de vraies communautés d’échange. Cela s’explique de plein de façons, notamment car ces jeux sont de plus en plus intéressants, avec de belles mécaniques qui soutiennent le propos et rendent le jeu passionnant. On ne se pose pas la question de lire seul un roman, donc pourquoi ne pas jouer seul ? C’est d’ailleurs pour ça que dans Adventures in Austerion, il est possible de jouer tous les scénars en mode solo, sans modification du système ni de la présentation. Pour les Brumes, étant fan des LDVELH, nous voulions proposer quelque chose du style, mais sans mettre de côté le JdR. Le jeu en Solo doit être intégré au JdR, ou plutôt l’inverse, le JdR doit intégrer le Solo à part entière, sans être une simple suite de jet de dés, mais avec du vrai roleplay, une réelle interaction sociale.

2. Et donc ce sera du pur solo ou je peux quand même utiliser le bouquin pour le faire jouer à des vrais gens ?

GG : Il y a quelque chose de frustrant pour les MJ, quand ils achètent des scénarios de JdR, c’est qu’ils ne peuvent pas les jouer ! Puis les MJ débutants sont souvent perdus, avec de la difficulté pour bien maîtriser le scénario. Nous avions décidé de changer ça avec Adventures in Austerion, permettant au MJ de jouer le scénario seul avant de le faire jouer en groupe et enfin en mode JdR. On retrouve ça avec les Brumes. Il y a en effet un mode 100% solo, avec des images « interactives ». Un plan du donjon que le joueur suit au cours de son avancée, mais qui peut être modifiée par des fiches supplémentaires à ajouter par-dessus. Mais, un scénario solo est un scénario à part entière, alors on fournit à côté un livret avec le même scénario écrit pour le jouer en mode JdR avec MJ. Avec un côté bac à sable plus marqué aussi, afin de laisser les joueurs exploraient à leur guise les lieux. On espère que comme ça, le MJ explorera le donjon avec le scénario solo puis le faire partager à ses amis, avec le même matériel.

3. Tous les projets De Architecturart étaient jusqu’à présent vraiment centrés sur l’illustration. Là, on semble être plus dans du supplément de JdR classique (disons 50 % textes, quoi). C’est un tournant ou l’exception qui confirme la règle ?

Guillaume Tavernier (GT) : Ahah non, le Fix, je crois que tu te trompes ! De Architecturart a essayé, tout au long de ses parutions, de ne pas faire du JdR « classique ». Je me rappelle avoir entendu au début des sorties que des suppléments sans système de règles, ça ne pourrait pas marcher… et en fait si, les rôlistes aiment ça ! Et pour les Brumes, on essaye de nouveau de s’éloigner du JdR classique. On n’a pas la prétention d’inventer quoi que ce soit, mais à chaque fois, on tente de mixer différents médias ensemble. On propose tout de même un livre-jeu solo, ré-utilisable pour faire jouer en JdR avec un système de fiches permettant d’avoir un donjon interactif ! Mince, si ça c’est du JdR classique 🙂 Et pour parler des dessins, si il y en aura pleins, comme d’habitude. Des plans sur les fiches, des PNJ, des illustrations dans les livrets.

4. En revanche, on est encore dans du medfan bien traditionnel. Vous pensez vous frotter à d’autres genres (space opera, anticipation, etc.) un jour ou bien vous êtes définitivement de gros monomaniaques ?

GT : J’aimerais bien me frotter à d’autres périodes, c’est vrai. Sauf le steampunk, je ne peux pas encadrer le steampunk 🙂 Il n’est pas impossible que je glisse un projet 1920 entre deux créations pour Austerion… en 2021… Parce que pour 2020 le planning est déjà bien rempli.

GG : Pour ma part, l’important dans l’écriture est de se faire plaisir, d’écrire des aventures que l’on adorerait jouer, de décrire des lieux que l’on aimerait explorer. Mes univers de prédilection sont en général des univers medfan, en plus de celui de l’univers de HP Lovecraft. Forcément, pour écrire, le medfan est ce qui m’inspire le plus. Puis, c’est génial de construire Austerion petit à petit avec Guillaume, Laurent, Alexis, Kristoff maintenant. Mais le medfan est tellement vaste, qu’il y a toujours à faire !

5. Franchement, je pensais que toutes les ressources de De Architecturart allaient être consacrées à Adventures in Austerion et ses suites pendant un bon moment et en fait, non. Déjà lassés ?

GT : Alors non, pas lassé, mais avant de se lancer dans des suites pour Adventures in Austerion on attend d’avoir quelques retours de parties et de joueurs ! Le jeu n’est pas encore sorti. C’est important de savoir ce que les joueurs attendent. Des petits scénarios, une campagne, des scénarios pour de l’initiation… Et puis on abandonne pas tout à fait Adventures in Austerion, puisque Les Brumes est un lieu du continent d’Austerion. Au fil des parutions le continent s’agrandit, s’enrichit. Tous les livres peuvent être pris indépendamment les uns des autres. Mais ensemble ils forment un tout. Et j’ajoute que le système pour jouer Les Brumes sera un système simplifié des règles de AiA. Tu peux le dire, on pense à tout.

6. Ce gros projet AiA arrive à la fin de son foulancement avec une livraison très bientôt (dans la mesure du possible en ce moment…). Avec le recul, qu’est-ce que vous avez appris d’un tel projet ?

GG : Que le marché US passe principalement par la com, ce qui est très frustrant. Également que développer un jeu dans deux langues en même temps génère des contraintes auxquelles on ne pense pas. Mais je laisse Guillaume parler de l’aspect financement et prod.

L’autre chose que je retiens est que développer un jeu entier en un an, c’est un challenge impossible seul, qu’il faut être bien entouré. Déjà, sans ce lien entre l’auteur et l’illustrateur, un projet où le graphisme est aussi lié aux textes et inversement, est impossible. Ensuite, il faut savoir mettre son ego et ses certitudes de côté et toujours rester motivé. Car jusqu’au dernier moment, tes potes auteurs vont te dire qu’il faudrait modifier des choses (d’où les retards sur les CF…).

GT : Adventures in Austerion a été un très gros projet. Presque trop gros pour l’équipe réduite. Pas tellement pour le travail, après tout, avec du temps, on peut le faire. Mais pour la contrainte de délai. D’autant qu’on avait tout le travail en anglais à faire.

GG : L’anglais, c’est le mal ! (ça fait un peu chauvin ça… non?)

7. Tiens, d’ailleurs, vous allez foulancer Les Brumes sur Game On Tabletop. Finie la grosse tête avec Kickstarter et tout ?

GT : Ahah oui, notre plan d’invasion du marché US est repoussé. Proposé un jeu pour le marché US, c’est compliqué. On s’en est rendu compte en faisant Adventures in Austerion. C’était le 3e projet que De Architecturart proposait en anglais. Il y avait eu la Seigneurie de Borth en français / anglais sur Game On Tabletop qui avait été un échec (pour l’anglais) nous avions fait 480 souscripteurs français et 50 souscripteurs anglophones, hum, pas beaucoup. J’avais plus tard proposé un recueil d’illustrations sur KS, Collection of fantasy Maps. 90 % d’illustrations et 10% de textes anglais / français. Une belle réussite. 1200 souscripteurs avec seulement 300 francophones. Je me suis dit, ça y est, c’est bon, j’ai le pied dans la porte, je n’ai plus qu’à pousser… Eh bien en fait non 🙂 Adventures in Austerion n’a pas été un échec , loin de là. Nous avons fait 950 souscripteurs, c’est beaucoup dans le milieu du JdR français. Mais le nombre d’anglophones est de 250. Et là on se dit, mince, toute cette énergie pour ça… On pensait réellement faire un peu plus. Je crois que notre jeu était trop en avance pour le marché US. Mais on ne baisse pas les bras. AiA existe en anglais, il va falloir essayer de le vendre aux US. J’explore des pistes et je verrai. Donc oui, je reviens sur des projets en français sur une plateforme de financement en français.

GG : Mais Guillaume change toujours d’avis pour l’anglais, donc je me dis que d’ici quelques mois, il va être motivé pour qu’on sorte une extension AiA en VF/VA. Allez, Guillaume ! Chiche !

—————————————————————————————————————————

Le foulancement débute ce lundi 11 mai à cette adresse :

https://www.gameontabletop.com/cf354/les-brumes.html

Il permettra de financer les fiches illustrées du donjon (à ranger dans une pochette), le livret de 64 pages de l’aventure dont vous êtes le héros, de celui de 24 pages présentant son adaptation en JdR mais, aussi d’un écran du MJ dédié, d’une carte poster de l’ensemble du donj’ et, on l’espère, de quelques menus bonus, le tout à ranger dans une boîte.