Des Vallées Exaltantes ?

Des fois, on se demande un peu comment font les joueurs acharnés de D&D ou équivalents (Pathfinder, Héros & Dragons, Dragons tout court, etc.) pour s’y retrouver dans le dédale des produits utilisables pour leur jeu préféré. Vous savez ? Les suppléments non-officiels mais compatibles avec untel et un peu moins avec icelui mais quand même on vous donne les caracs au cas où. C’est ainsi le cas de ce projet Vallées Exaltées, mi-D&D, mi-Héros & Dragons et re-mi-D&D derrière. Pour y voir clair, une seule solution : quelques questions aux mystérieux porteurs de ce projet.

1. Wow. Financé en 3 jours à peine alors qu’on peut le dire : vous êtes encore peu connus. Ça marche toujours bien le D&D, hein ?

Soit c’est D&D qui marche bien, soit c’est parce qu’on a mis des vrais morceaux de rêves et de mystères dans le projet. Va savoir !

2. Je ne suis pas expert en droit mais c’est un setting officiel D&D ou simplement adapté au corpus de règles de la 5ème édition ?

On utilise la licence libre qui offre la possibilité aux créateurs indépendants d’utiliser les règles de la 5e. Ce n’est donc pas un setting officiel, mais il est entièrement compatible.

3. J’ai pas tout compris : Vallées Exaltées, c’est un setting régional ou une campagne, en fait ?

Les deux mon capitaine. Voire même les trois, puisqu’on ajoute à ça du pur contenu pour les joueurs : des classes, des archétypes, des dons, des races jouables.

Au final on a donc :

– Une grande campagne, pour le niveau 1 à 16 – avec tout ce qu’il faut pour que le MJ puisse faire rouler ça à l’aise.

– Une région entière, avec plein de mystères à découvrir, une ambiance particulière. Et point important, la campagne passe au travers de la région, mais ne révèle pas tous ses secrets. Il y a donc de quoi jouer longtemps dans les Vallées même après avoir fait la campagne. Un exemple parmi tant d’autres : on ne rêve pas naturellement. Des sorcières, à Drath, tissent jour et nuit des rêves, qui prennent la forme de petits carrés d’encens, et qui sont acheminés à travers les vallées.

– Du matériel pour les joueurs. Pour faire des personnages plus thématiques, qui viendraient des Vallées… On peut par exemple jouer le Génie de notre enfance.

4. Exaltées, OK. Mais exaltantes ? C’est-à-dire que du setting D&D ou apparentés, y en a quand même un bon paquet. Qu’est-ce qui distingue votre projet des autres ?

C’est vrai, et on va pas essayer de vous bullshiter (comme on dit à Montréal), il y a grand nombre de chouettes publications.

Je dirais que deux points nous distinguent,

D’abord la thématique – les contes de notre enfance. Les Vallées Exaltées cherche son inspiration dans ces histoires qu’on nous lisait quand nous étions petits… Qui n’a pas rêvé d’avoir un personnage avec le pouvoir de dire qui est le plus beau dans le royaume ? Plus sérieusement, le contenu des Vallées Exaltées c’est une escapade ludique et culturelle sur un thème peu exploité.

Ensuite, la forme – Pour expliquer ce point, je vais devoir brosser une présentation rapide d’une particularité des Vallées : Après la chute de la Sphère Irradiante, il y a plusieurs siècles, pleins de phénomènes étranges se sont manifestés à différents endroits des Vallées. Concrètement pour le maître de jeu – et par truchement pour les joueurs – ça veut dire plein de détails précis sur telle ou telle étrangeté ; des dizaines de mystères à découvrir. Donc, même si on ne révolutionne pas le monde du jeu de rôle, le livre donne au maître du jeu du contenu pour faire découvrir de nouvelles choses à ses joueurs.

5. Je lis « Le projet est né de la volonté d’un petit groupe de professionnels de l’industrie du jeu ». Vous travaillez dans quoi, en fait ?

Dans le jeu vidéo. Le jeu mobile pendant plusieurs années, avec quelques escapades PC et consoles. Et plus récemment on a obtenu des financements pour lancer un nouveau projet de jeu PC.

On a aussi la chance d’avoir quelqu’un d’expérimenté dans l’impression de cartes à jouer et de livres (ce qui, avouons-le, est un plus quand on fait un livre accompagné de cartes).

6. Je vous croyais Canadiens et je vous découvre Français. Du coup, Kickstarter, le trip bilingue et tout, c’est quoi : la grosse tête ?

Non-coupable votre honneur ! C’est la faute à la poutine.

Après un départ classique « Rungis-Cachan-Marseille », l’auteur s’est déplacé au Canada il y a quelques années de ça. Et là-bas c’est tout bilingue, de la culture jusqu’au réseau de connaissance. Alors comme on ne voulait laisser personne sur le carreau on est parti sur du français et anglais. Tout simplement. ^^

7. Vous avez décidé de donner aussi les stats pour Héros & Dragon. Et rien pour Dragons ? Ça, c’est pas très gentil.

Touché ! On va regarder du côté de Dragons. Ce qu’il faut qu’on évalue, c’est ce que veut dire ce mystérieux « règles 5e augmentées ». On va voir, ça se trouve ça peut se faire. (D’ailleurs s’il y a des experts de la question qui veulent entrer en contact avec nous pour nous aiguiller, ce sera avec plaisir.)

8. Bon, il reste quelques jours pour le foulancement : ça se présente comment ?

Ça se présente super bien, mais l’aune de l’épuisement de l’équipe à force de se battre pour que le projet touche son public. On savait que ça ne serait pas facile, mais on ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi intense. On est joyeux, mais sur les genoux. Un peu comme à la fin d’un GN (jeu de rôle grandeur nature) en tant qu’orga finalement.

9. Et vous en avez d’autres des projets comme ça ou bien c’est une expérience juste pour voir ?

Pas d’autres projets. Notre philosophie est simple : il y a plein d’équipes qui font de beaux projets ; donc l’offre ne manque pas. Nous on a celui-ci à mener à terme, et on a un engagement moral à faire de notre mieux. Alors on se concentre dessus et on verra après pour le futur ; si c’est un plébiscite, il sera toujours temps de reprendre notre plume. (Oui, deux points-virgules en trois phrases. J’aime les points-virgules. Le point-virgule est stigmatisé dans notre écriture moderne. Comment ça ce n’est pas le sujet ? Mais, laissez mon micro tranqu…)