John Doe & Cie

Cela sonne un peu comme une nouvelle tendance dans l’économie du JdR francophone (t’as vu ? j’ai pas mis « industrie ») : les accords entre éditeurs. C’est parfois un peu dur à suivre mais on a eu dans le désordre Mnémos avec les XII Singes (Ludika pour Nephilim et bientôt d’autres jeux), les XII Singes et les Deadcrows (Venzia notamment), les Deadcrows et Batrogames (Colonial Gothic, par exemple), Edge et les Deadcrows (Runequest)… hmmmm, je me demande si les Deadcrows n’auraient pas joué un rôle dans tout ça, hein ?

En tout cas, là, ils n’ont a priori rien à voir puisqu’on parle d’un rapprochement ponctuel entre John Doe et Black Book Editions. Les deux éditeurs s’associent en effet sur un projet : l’édition du déjà annoncé Donjon & Cie de Benoît Felten.

En effet, John Doe ne manque pas de bonnes idées et de bons jeux dans leur catalogue, c’est sûr, mais ces derniers temps, ils peinent à les faire aboutir avec des délais souvent très longs entre l’annonce du projet et sa concrétisation. Cela a été le cas pour Meutes, cela a été le cas pour Icons v2 et c’était parti pour être le cas pour ce Donjon & Cie dont le foulancement était imminent là tout de suite depuis plus d’un an. Or, si on peut bien sûr positiver en se disant que voilà de bons artisans du JdR qui prennent le temps de faire de la belle ouvrage sans se presser, cela peut aussi être embêtant. Même pour l’éditeur. On eut ainsi prendre l’exemple de la VF du jeu de SF Stars without number, annoncé depuis… pfffffiou-iou-iou… chez JD et qui… ne sortira finalement jamais. Le jeu a pourtant été traduit, des tonnes d’illus commandées mais tout ça a pris longtemps et, aujourd’hui, une v2 du jeu VO est sortie, rendant en grande partie obsolète le travail réalisé alors par JD qui a préféré jeter l’éponge par soucis de cohérence.

C’est donc sans doute pour accélérer la sortie effective du jeu que JD s’est associé à BBE qui s’est dit pour l’occasion :

Tiens, un JdR medfan ? Mais on a pas trop ça dans notre catalogue, nous !? Allez, banco.

Ou quelque chose d’approchant.

Plus honnêtement, on peut admettre que Donjon & Cie va enrichir l’offre en medfan puisqu’il s’agit d’un jeu dans la veine parodique, ce qui n’est pas si fréquent finalement. Un peu comme dans le vieux jeu vidéo Dungeon Keeper (ou comme un Darkest Dungeon à l’envers si vous voulez), une sorte d’entreprise gère le traditionnel donjon côté méchants. Il faut donc du personnel pour nettoyer les salles entre deux raids d’aventuriers, remettre du trésor là où il n’y en a plus, réparer les pièges et, bien sûr, se faire latter à intervalles réguliers.

Et vous savez qui va s’y coller, pas vrai ?

Les PJ sont donc des employés de cette boîte. Il mène des missions pour les patrons. Entre celles-ci, ils peuvent profiter des locaux de l’entreprise pour se détendre, s’entraîner, se faire soigner… mais, surtout, pour développer des relations plus ou moins bonnes avec leurs excellents collègues, PJ et PNJ. Et se faire plus ou moins bien voir par les patrons. Ainsi, chaque joueur a une fiche sur laquelle il recense non seulement les faveurs dont il peut se prévaloir auprès de tel ou tel département de la boîte, mais également les collègues qui l’ont à la bonne. Ou pas.

D&C parodie donc la vie de bureau avec l’équivalent de la machine à café, des réunions qui pourraient tenir en mail, de la nomination de l’Employé du Mois et toutes ces merveilles du monde moderne. Mais ici à la sauce dungeonverse. Oui : avec des boules de feu. Un gros potentiel drôlatique qui n’est pas sans rappeler des BD existantes comme la série Donjon ou même certaines planches de Kroc le Bô.

Oh bah ça par exemple ! Vous savez qui va illustrer le jeu et, notamment, son splendide écran dont nous vous montrons ici le côté joueurs en avant-première ? Bingo ! Thierry Ségur, le mythique dessinateur du gob’ de Old Casus.

Le système de jeu est basé sur le Macchiatto Monsters d’Eric Nieudan. Un système dans l’esprit OSR mais avec le goût de la simplicité et de la modernité de son auteur (un ancien contributeur du mook Di6dent donc, d’emblée, un type bien, quoi). Ce sera d’ailleurs l’occasion d’avoir enfin une VF de ce système actuellement uniquement disponible en anglais.

Le foulancement devrait être très ramassé avec un livre de base contenant un nombre variable de scénarios selon le succès et, donc, l’écran déjà mentionné. Celui-ci sera accompagné d’un livret contenant 3 scénarios supplémentaires. De quoi voir venir.

Attention, puisque c’est BBE qui s’occupe de la partie foulancement, on reste sur le nouveau format des CF très courts (une semaine pile poil). Ce sera là le 10 novembre : https://www.gameontabletop.com/cf435/donjon-cie.html

3 pensées sur “John Doe & Cie

  • 6 novembre 2020 à 10:11
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    En attendant ce financement avec hâte, ça serait cool que l’auteur du jeu soit au moins cité une fois dans l’article !

    • 6 novembre 2020 à 11:54
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      C’est bien vrai, Michaël. Je crois que ce défaut de relecture après une preview à la hâte a fini par se voir :-/ C’est bien entendu Benoît Felten qui porte ce projet : nous corrigerons l’article dès que possible.

      • 6 novembre 2020 à 12:18
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        Merci Narbeuh !

Commentaires fermés.