La hotte list du Père Noël #2 : un JdR servi sur un plateau, un !

Ayé, les boutiques ont pu rouvrir, on peut ressortir, il est donc grand temps de penser aux gentils cadeaux à faire aux gentils rôlistes de votre entourage…

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Nan, sur le Fix, on parle vrai : on vous balance nos idées de cadeaux de Noël seulement maintenant parce qu’on est à l’arrache.

Et on sait très bien qu’en fait vous allez vous les offrir à vous-même, hein.

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Défi peu évident que s’est lancé De Architecturart en décidant de créer et d’éditer Adventures in Austerion : faire un jeu de plateau qui soit aussi un JdR. Ou, si on préfère, un JdR qui soit aussi un jeu de plateau. Enfin, vous voyez l’idée, n’est-ce pas ? Le jeu ultime que vous pouvez sortir aussi bien avec vos anciens combattants du club de vos 15 ans, avec la cousine qui veut se faire une idée de ce qu’est le JdR ou encore avec des amis de passage pour l’apéro. Le tout-en-un, quoi.

Autant dire que le jeu de Guillaume Tavernier et Géraud G. se situe tout en haut de notre hotte list puisque, même si vous ne connaissez que moyennement le destinataire du cadeau, si vous savez qu’il est vaguement compatible avec le JdR medfan, hop, c’est gagné d’avance.

Évidemment, il faut avoir le bon petit budget cadeau qui va bien mais, pour ce prix (très raisonnable malgré tout), AiA emporte immédiatement le morceau à l’ouverture de la boîte. Là, vous pouvez y aller : effet « wahou » garanti.

Au niveau du gameplay, il ne faut pas se tromper : AiA n’invente pas un nouveau style de jeu. En mode JdR, on a un jeu très classique, tendance OSR simple mais qui vient avec tout le nécessaire pour le mettre en œuvre avec calme, luxe et même volupté : les décors, les ‘gurines carton, les cartes de sorts ou de matos. La classe. Franchement, cela le fait mieux que nos trois coûteuses boîtes en plastiques de l’époque L’Oeil Noir Gallimard.

En mode plateau, on a… bah… un jeu de plateau. Il n’y a pas vraiment d’astuce pour rendre compte miraculeusement de l’absence de MJ. Cela ressemble en quelque sorte à ce que l’on peut jouer sur ordinateur avec du Baldur’s Date ou du Dragon age, les dialogues façon QCM à cliquer en moins. Disons que cela évoque le JdR, quoi. Mais ce n’est déjà pas si mal et, bien entendu, c’est plus rigolo à jouer à 3 ou 4 autour de la table du salon que seul sur son PC.

Parmi les dispositifs destinés à perturber un peu le côté implacable du « livre dont vous êtes le héros » qu’est le le scénario en mode sans MJ, on note le tirage de cartes d’éléments aléatoires. Ceci dit, elles ,ne sont pas forcément adaptées pile à la tuile que vous explorez (ce serait miraculeux…) et il faudrait idéalement… oui, disons, le : il faudrait un MJ pour interpréter la carte en fonction du contexte. On y revient toujours !

C’est d’ailleurs à peu près comme cela que nous vous conseillons d’y jouer : un joueur expérimenté joue le rôle de semi-MJ alors que les autres (enfants ou joueurs débutants) se contentent d’un rôle classique En clair, le semi-MJ a un PJ comme les autres mais c’est lui qui organise le jeu, pose les bonnes tuiles, lit le livret de scénario et s’autorise une libre interprétation des passages plus rigides. Le meilleur des deux mondes comme dirait l’autre.

Les difficultés du jeu bi-goût apparaissent plutôt à la lecture du livre de règles, étonnamment peu fourni pour un JdR et redoutablement long et touffu pour un jeu de plateau. De fait, le livret apparaît d’une lecture difficile du fait même du choix – économique ? – de n’avoir qu’un seul livre de règles dans lequel les différents modes de jeu (donc plateau et JdR pour simplifier) sont exposés. Pire même : ces deux exposés sont entremêlés et vous ne savez souvent pas si ce que vous lisez est applicable au jeu de plateau ou non… jusqu’à ce que vous tombiez sur la mention « le MJ décidera… » qui vous prévient que vous faîtes fausse route si vous ne vouliez que préparer pépouze votre partie de plateau du vendredi soir. On ne va pas se mentir : il faut beaucoup plus de règles pour le JdR que pour le plateau et cela a tendance à perdre et à décourager le lecteur des règles de ce dernier mode alors que sans les nombreuses règles spécifiques au mode JdR, celles-ci auraient pu tenir dans un autre livret tout mince. Un rendez-vous un peu manqué.

D’ailleurs, même la présentation des règles du JdR est modérément réussie. Le système exposé est en effet très simple (tant mieux), classique et une bonne partie de ses développements est transféré vers des aides de jeu matérielles (comme des cartes). Au bilan, même la partie JdR des règles aurait gagné à être bien plus compacte.

Au final, niveau règles, c’est un peu l’aveu d’échec puisque, quelques semaines après la sortie du jeu, il faut un errata de 5 pages là où on trouvait qu’il y avait déjà un peu trop de pages. C’est toutefois tout à l’honneur de l’éditeur de l’avoir déjà mis en ligne sur son site : https://www.dearchitecturart.com/adventures-in-austerion-1/t%C3%A9l%C3%A9chargements-donwloads/

En revanche sur ce site, vous ne trouverez PAS le jeu :-/ Mais, pas de panique, une recherche sommaire vous permettra de le trouver sur des boutiques en ligne bien connues.

Vous n’allez peut-être adhérer à aucune des deux propositions de jeu de AiA mais, au pire, vous aurez essayé et, à la fin, il vous restera toujours du beau et bon matos largement réutilisable. Un cadeau à tenter pour tout fan d’univers medfan.