Un peu plus près des étoiles : Le Legs de Niobara [chronique – L’Oeil Noir]

Première campagne de l’Œil Noir v5 en version française, Le Legs de Niobara aura été une surprise à plus d’un titre. En effet depuis l’arrivée (enfin) de la version physique des ouvrages (voir la critique sur Le Fix) du financement participatif de 2016 tout le monde attendait l’arrivée de l’Amanach aventurien qui, même s’il n’avait pas été débloqué lors du FP, avait été annoncé par BBE comme étant le prochain supplément à venir.

Mais après moult rebondissements, les Hommes en noir avaient encore décidé de brouiller les pistes. Toujours en relecture, l’Almanach, qui sera peut-être l’ouvrage ayant subi le plus de passes de relecture de toute l’histoire du jeu de rôle, se fait coiffer au poteau par Le Legs de Niobara. Ce dernier proposé en précommande en octobre sera rapidement livré tout juste pour Noël 2020. Tellement rapidement que la plupart des errata remontés en moins d’une semaine suite à la précommande n’auront pas été intégrés à la version physique. On peut néanmoins souligner la volonté de BBE de livrer ce produit à temps pour les fêtes, et au final un fort bel ouvrage : 104 pages, couverture rigide, vernis sélectif, il faudrait être difficile pour ne pas apprécier.

Et la campagne alors ?

Cette campagne va entraîner les héro·ïne·s sur la piste des observations et prévisions d’une astrologue aujourd’hui disparue, Niobara, et s’appuie sur l’arc narratif qui sous-tend cette 5e édition de l’Œil Noir : la Chute des Étoiles. L’astrologue, qui a décelé les signes des grandes transformations à venir, a laissé des indices de ce qu’elle a pu observer, et les héro·ïne·s vont devoir traverser l’Aventurie afin de résoudre les différentes énigmes permettant de découvrir les observations de Niobara, son legs.

Les 17 « épisodes » qui forment cette campagne sont organisés sous forme de 4 chapitres qui se résument à la découverte et le décryptage des indices qui permettront ainsi d’accéder au Legs de Niobara. Ces étapes, qui vont amener les héro·ïne·s au pays de la Svellt, dans le Nouvel Empire, en Aranie, au Mhanadistan, dans l’empire Horas et la mer du Sud, peuvent être enchaînées, inversées, ou intercalées entre ou durant les aventures ou régions que les héro·ïne·s sont amenés à visiter au gré de leur meneur·se. Cependant la campagne est présentée de sorte que l’enchaînement des épisodes se fasse de façon logique, un indice menant à une autre en une sorte de jeu de piste. Ainsi le·la meneur·se devra procéder à des adaptations en cas de modification de cet ordre, certaines suggestions sont proposées au début de chaque épisode.

Retour vers le futur

On peut trouver aussi dans l’introduction du Legs de Niobara une chronologie bien utile qui permet de replacer les événements entourant cette campagne. Et là on voit que les Hommes en noir aiment bien pimenter la vie du·de la meneur·se car cette campagne, qui a un timing assez serré sur lequel nous reviendrons, est sensée se dérouler en 1038 CB (du calendrier aventurien) soit avant l’aventure Manifestation Céleste qui faisait partie du financement. Il est évident que l’on peut prendre certaines libertés avec les dates mais le Legs, étant très lié à la storyline de cette V5, doit venir avant Manifestation Céleste, que certain·e·s meneur·se·s ont peut-être déjà fait jouer… Oops. Là il n’y a pas le choix il faudra s’en accommoder. Bien sûr si ce n’est pas le cas, cela facilite les choses et permet de prendre les aventures dans l’ordre.

D’ailleurs en ce qui concerne cet arc narratif de la Chute des Étoiles, il est indiqué dans l’introduction du Legs de Niobara que le·la meneur·se peut aussi intercaler avant cette campagne l’aventure Himmelsfeuer (Feu Céleste, non dispo en VF), premier signe qu’il se passe des choses dans le ciel aventurien (en Boron 1038 CB). Il sera possible d’enchaîner alors avec Niobara (entre Boron et Raïa 1038) puis Manifestation céleste (Raïa 1038), et enfin pour celles ou ceux qui veulent continuer sur la lancée, Unheil über Arivor (ou Arivor’s Doom en version anglaise en Raïa 1039 CB). Enchaînement difficile, mais chronologiquement cohérent.

Même si vous vous en tenez à ce qui est disponible en VF, c’est-à-dire Le Legs de Niobara suivi de Manifestation Céleste, il reste une difficulté à surmonter (bah oui quand je vous disais que les Hommes en noir aiment bien pousser le·la meneur·se à se remettre en question) car le Legs de Niobara est réservé à des héro·ïne·s au moins expérimenté·e·s, et idéalement compétent·e·s. Donc cela veut dire qu’il faut aborder la campagne avec un groupe qui a déjà du bagage, sinon de nombreuses épreuves seront très compliquées. Difficile lorsque l’on vient de monter une table, ou alors comme certains le suggèrent, il faut avoir un autre groupe de PJ plus costauds que les joueurs pourront prendre pour réaliser cette campagne. Assez délicat et pas toujours au goût des joueur·se·s et du·de la meneur·se.

Et les aventures alors ?

Certes ce jeu de piste aventurien est basé sur la recherche d’indices et la résolution d’énigmes, il y a ainsi de nombreuses aides de jeu (aussi disponibles en ligne) pour faire tourner les indices autour de la table. Au delà de ces recherches, il y a tout de même de quoi varier les plaisirs durant ces 17 épisodes, chacun entre 3 et 6 pages. Cela commence par chercher de l’« or stellaire » en passant par de la poursuite de voleurs, de l’exploration souterraine, une petite « visite » d’une académie de magie, une traversée de la jungle hostile et… (bon il faut censurer on ne va pas trop spoiler non plus), le tout entrecoupé d’épisodes plus focalisés sur la recherche d’informations et la résolution d’énigmes.

Les aventures sont souvent accompagnées de différentes pistes permettant soit d’expliquer la présence des héros ou de faire le lien avec d’autres épisodes. Comme d’habitude dans l’Œil Noir tout est carré. De même, pour rendre la tâche plus difficile aux héro·ïne·s, régulièrement des axes sont données pour compliquer les choses ou parfois permettre de tout de même mettre la main sur un indice clef. Différentes formes d’opposition sont aussi proposées ce qui pourra changer un peu de l’épreuve de « recherches documentaires », la règle de focus (note de bas de page : les règles de focus à l’ON sont des règles supplémentaires non présentes dans le Livre des Règles) présentée en début d’ouvrage qui pourrait sembler au premier abord un peu trop récurrente.

Car j’étais sur la route… ou le tour de Dère en vélo

Par contre durant ces 17 épisodes à travers l’Aventurie, il ne faudra tout de même pas trop lambiner car il y a un timing très serré. Au delà de savoir à quel moment vous allez insérer cette campagne parmi les différentes aventures que votre groupe a ou va traverser, Le Legs de Niobara impose une contrainte temporelle liée à la trame de la campagne. Pour s’y retrouver il y a dans l’introduction un tableau, très utile, récapitulant les déplacements à la fois en terme de date, de durée et de distance selon les différents épisodes. Et pour mener à bien cette quête de la connaissance, les héro·ïne·s vont devoir en 217 jours effectuer 6160 lieues à travers tout le continent afin de décrypter les différents éléments laissés par l’astrologue Niobara. Il devient évident que cela pose tout de même certaines contraintes (au delà d’une bonne paire de semelles) et va parfois, souvent, pas du tout (rayez la mention inutile) imposer un certain jonglage dans les épisodes. Intégrer certains épisodes ou éléments de l’épisode dans des aventures prévues qui se situeraient dans la région afin de rentabiliser les déplacements, ne pas jouer certains épisodes en s’arrangeant pour les indices car cela compliquerait énormément la cohérence de ce que vous avez prévu, profiter de ces voyages pour en faire quelque chose de vivant, chacun·e devra faire sa petite cuisine selon ses préférences.

Et l’histoire vivante ?

Une des richesses de l’Œil Noir est cette histoire vivante, l’histoire d’un monde qui en VO s’est développé sur plus de 30 ans. Le Legs de Niobara, par les personnages cités, les différentes régions, cultures, villes de l’Aventurie s’appuie sur ce background très riche. Quelques détails sont donnés dans les différents épisodes, et il n’est pas nécessaire de connaître le continent et les lieux sur le bout des doigts pour profiter des aventures. Il est néanmoins indiqué, au tout début de l’ouvrage, que des renseignements supplémentaires sont disponibles dans l’Almanach aventurien qui, en fait, n’est pas encore (à la sortie de la campagne et encore à l’heure où votre serviteur écrit ces lignes) disponible en VF. D’ailleurs on peut trouver dans la version originale (pour les amis d’Angela) pas moins de 29 renvois vers l’Almanach, contre 5-6 dans la version française. La raison avancée est qu’il n’était pas possible d’indiquer un renvoi de page vers l’Almanach VF, la pagination de ce dernier n’étant pas encore définitive. La réponse est cohérente, cependant il aurait été possible de simplement laisser un renvoi vers l’ouvrage sans indiquer la pagination, permettant ainsi de rechercher les éléments d’approfondissement dans l’Almanach à chaque fois que nécessaire pour celles ou ceux qui en avaient envie, ce qui a d’ailleurs été fait pour certains des renvois encore disponibles dans la version française !

Bon ici, les Hommes en noir se sont pris un peu les pieds dans le tapis. Il était prévu de proposer l’Almanach puis la campagne, ce qui faisait sens en terme de contenu, et commercialement parlant les renvois fréquents du Legs vers l’Almanach en faisaient un bundle parfait. Malheureusement, les aléas de la relecture de l’Almanach qui ne faisaient que retarder sa sortie et la volonté de tout de même pouvoir offrir rapidement aux fans de l’Œil Noir un ouvrage sont venus chambouler un peu les plans. La campagne reste parfaitement jouable sans aucun problème, après cela reste une question de goûts, de style, de besoin du·de la meneur·se en fonction de sa table et de sa façon de gérer, improviser etc.

Découvrir le Legs de Niobara

L’ouvrage est beau, la campagne est agréable à lire, que cela soit par sa maquette, ses illustrations ou son contenu ce qui n’est pas négligeable. Elle ne sera pas nécessairement aisée à prendre en main par un·e meneur·se débutant·e à cause des ajustements et autres contraintes liés à la trame et le besoin de maîtriser un peu le système de l’Œil Noir afin d’éviter certaines lourdeurs. Mais la structure et l’enchaînement des différents épisodes sont clairs et ils sont assez ouverts pour laisser une grande marge de manœuvre. Ils restent centrés sur de la recherche et de l’énigme mais en même temps c’est un peu le cœur clairement affiché de cette campagne donc pas de surprise de ce côté là. Le Legs de Niobara permet aussi de mettre un pied dans l’arc de la Chute des Étoiles ce qui devrait être utile pour la suite des aventures en version française. Le seul bémol pourrait venir de l’absence de l’Almanach, pour le moment (allez encore 1D6 mois?) qui s’articule tout de même bien avec cette campagne, comme quoi les astres ne sont peut-être pas parfaitement alignés pour l’Œil Noir, une influence de la Chute des Étoiles?

22 pensées sur “Un peu plus près des étoiles : Le Legs de Niobara [chronique – L’Oeil Noir]

  • 26 février 2021 à 20:48
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    Par pitié, stop avec l’écriture inclusive! C’est lourd. Vraiment.

    • 1 mars 2021 à 17:08
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      Par pitié, stop avec l’anti-écriture inclusive! C’est lourd. Vraiment.
      Bon désolé pour le retournement, plus sérieusement je pense que l’écriture inclusive n’est pas trop étouffante sur Le Fix. Cela change un des habitudes et permet au cerveau de devoir s’adapter un peu. Désolé si cela vous gêne.

  • 27 février 2021 à 00:19
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    Excluons l’inclusion !

    • 1 mars 2021 à 17:09
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      Pour faire comme au-dessus :

      Incluons l’exclusion !

      Ah mince dommage que cela puisse prêter à confusion. Cela ne marche pas à tous les coups.

  • 1 mars 2021 à 09:32
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    Merci pour ce test. L’écriture inclusive ne me dérange pas du tout, au contraire.

    La campagne peut elle facilement être jouée indépendamment de l’oeil noir ? Dans un univers lambda et avec un autre système de jeu ?

    • 1 mars 2021 à 17:03
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      Merci à vous. Pour l’inclusif les avis semblent partagés (plutôt en défaveur à vrai dire).
      Pour un univers lambda, tout est possible 😉 Il y a deux types de contraintes :
      -liée au système : selon le système de destination il risque d’y avoir du boulot d’adaptation. Pour les diverses confrontations pas de problème, elle pourront facilement trouver un équivalent dans votre Bestiaire cible. Cependant le gros de la campagne repose sur de l’enquête (« de rue »)/recherche en bibliothèque afin de trouver les bonnes infos avec de nombreux tests (épreuves à l’ON) à réaliser, la quantité d’infos dépendra du niveau de réussite. Le plus dur sera sans doute de situer le degré de complexité des épreuves en fonction du système ciblé. A la limite ici la communauté ON du forum BBE pourra apporter quelques infos si nécessaire.
      -liée au lore : c’est ici que cela risque de coincer le plus. Le Legs s’appuie sur l’arc narratif sous-jacent de cette 5e édition de l’ON et fait de nombreuses références à des éléments de lore liés aux divinités, leurs traits particuliers, des personnalités de l’ON, constellations etc. Les infos importantes sont dans l’ouvrage et même si les joueur·se·s (et oui j’ai osé), n’ont pas les références, les niveaux de réussites aux tests sont là pour palier à cela. Certains éléments sont prépondérants dans la découverte de l’indice qui mènera à l’épisode suivant. Il y a moyen de passer outre mais il faut que le lore du système cible soit hyper souple pour « absorber » ces éléments ou alors il faudra beaucoup modifier. Après rien n’empêche de « passer » les quelques épisodes qui seraient trop « marqués » ou pour lesquels les aides de jeu ne seraient pas trop compatibles, il y a de quoi faire tout de même.

    • 1 mars 2021 à 23:28
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      Cela devrait être faisable même si la Chute des étoiles est propre à l’Aventurie et impacte notamment ses constellations. Après si tu veux incorporer des disparitions d’étoiles et des chutes de météorites à ton univers ça devrait coller. Il te faudra néanmoins relocaliser dans ton univers chacun des lieux traversés car comme l’a dit Romgam, cette aventure te fait traverser tout le continent aventurien.
      Avec un autre système de jeu c’est faisable aussi si tu veux te passer de toutes données techniques.
      Après il faut quand même voir que cette aventure s’intègre dans un univers bien particulier, l’Aventurie, et très très développé même si on ne le connait pas en français et que cet univers colle vraiment à son système de règles (les deux ayant été développés en parallèle depuis 37 ans).

      • 2 mars 2021 à 08:42
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        Merci pour vos réponses 🙂

  • 1 mars 2021 à 12:52
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    Personnellement, l’écriture inclusive me dérange, comme pour les autres lecteurs. Mais bon si Romuald souhaite l’imposer, il tient à nous de ne pas lire ses contributions.

  • 1 mars 2021 à 14:18
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    Personnellement je la trouve particulièrement infâme sur cet avec des doubles points médians qui rendent le tout illisible. J’ai jeté rapidement l’éponge. Dommage.

    • 1 mars 2021 à 17:12
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      Promis je ferai un effort pour rendre cela moins infâme.

  • 1 mars 2021 à 20:59
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    Des commentaires qui parleraient du propos de fond de l’article au de surréagir à des détails de typographie, ce serait bien. Je sais bien qu’on est sur le Fix, mais ce n’est pas une raison pour faire des fixettes. Et puis, des types capables de lire voire de prononcer couramment des mots comme « Nyarlathotep » en train de s’évanouir devant des tirets et des points médians parce que « c’est trop dur », ça me paraît moyennement crédible ^_^

    Et bien entendu, personne pour relever les vrais problèmes, à savoir la faute d’accord « Elle ne sera pas nécessairement aisé »…

    Bon, maintenant que le malheureux auteur doit être prostré dans un coin à répéter « Iä iä Gutenberg », parlons du fond. J’ai bien aimé, c’est une critique détaillée, pour ne pas dire pointilleuse, qui donne un bon aperçu des différents aspects de l’ouvrage. L’aventure semble alléchante et haute en couleurs ! J’apprécie aussi les photos (pas trop nombreuses non plus, mais là ça va) qui donnent une idée de la maquette et des illustrations, pratique quand on doit commander en ligne ou qu’on achète dans une certaine boutique du Quartier latin où chaque ouvrage est méticuleusement emballé dans du plastique scotché pour que personne ne mette des traces de gros doigts dessus.
    Et vivement l’Almanach, donc.

    • 7 avril 2021 à 14:27
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      Pour pouvoir repérer la faute d’accord, il faudrait avoir lu l’article jusqu’au bout ce que j’ai abandonné au vu de l’utilisation de l’écriture inclusive.

  • 2 mars 2021 à 02:03
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    Merci pour ce compte rendu exhaustif du Legs de Niobara. Je partage votre avis. La seule chose que je trouve dommage avec cette aventure, c’est qu’elle n’offre que peu de plans pour les lieux où se déroulent l’action.

    Et merci pour l’écriture inclusive

  • 2 mars 2021 à 09:19
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    Comme dit plus haut, merci à l’auteur pour la précision de cette contribution : jouabilité, niveau de difficulté pour le joueur, pour le Maître (en fonction notamment des contraintes éditoriales), contraintes de la chronologie et du temps de la narration, intérêt des péripéties, histoire vivante, poids des règles…
    Certes une faute d’accord, mais globalement un bon niveau rédactionnel, c’est agréable à lire.
    L’écriture inclusive? Un choix personnel. Moi, je n’aime pas beaucoup, car la lecture orale en est fort empêtrée (oui : si j’apprécie cet article au point de vouloir le lire à voix haute à toute ma maisonnée, comment faire?). Mais dans le cas présent, mon œil saute allègrement par dessus les points médians incriminés, que je préfère ignorer.
    Encore bravo pour l’article.

  • 2 mars 2021 à 09:36
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    Merci pour ce bel article très complet et merci pour pour l’écriture inclusive… même si je peux comprendre que cela puisse gêner ceux qui ne savent pas très bien lire.

    • 4 avril 2021 à 09:33
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      Je vous rappel que l’Académie française ne considère pas l’écriture inclusive.
      Je cite : « Prenant acte de la diffusion d’une « écriture inclusive » qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. La multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. »

      • 5 avril 2021 à 20:41
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        Quelques précisions à ce sujet :
        – Je me demande d’où ils sortent que l’écriture inclusive prétendrait « s’imposer comme norme ». Il faudrait préciser beaucoup les choses pour savoir de quoi on parle ici. Si l’on parle d’essayer de ne plus invisibiliser les femmes et le féminin dans les textes administratifs, par exemple, ça fait plusieurs décennies que ça se fait avec des tournures comme « Mesdames et messieurs » ou « Françaises, français » qui, je le rappelle, font techniquement partie de l’écriture inclusive. Si l’Académie parle ici de l’usage de tirets ou de points médian, ce sont des usages qui ne sont pour le moment imposés nulle part à ma connaissance. Ce sont des propositions, des possibilités parmi d’autres. Une raison de plus pour ne pas pousser les hauts cris.
        – Les propos de l’Académie française, tels que tu les cites, semblent bien donc très informés puisqu’ils confondent « écriture inclusive » et usage des tirets et des points médians. Un comble de la part de supposés spécialistes de la langue française, censés suivre l’évolution de l’usage ! Leur communiqué paraît donc partiel et partial.
        – Les avis de l’Académie Française ne forment pas norme eux-mêmes, c’est toujours l’usage qui tranche.

        Conclusion : pas besoin de lancer un… oeil noir aux partisans des points médians, ha ha ! (Il fallait bien que je revienne au sujet de l’article à la fin, tout de même.)

  • 2 mars 2021 à 10:33
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    Bonjour ! merci pour cette critique. Je tenais tout de même à souligner que, bien que BBE soit l’éditeur de la gamme, il s’agit d’un partenariat avec Scriptarium qui s’est occupé de toute la partie traduction. Vu l’exhaustivité de l’article, je pense qu’il valait tout de même la peine de le souligner 🙂

    • 6 avril 2021 à 17:20
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      Absolument merci de le préciser et mea culpa de ne pas l’avoir indiqué dans l’article.

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