Nibiru ? Cool !

Oui, nous autres, chez le Fix, on glougloute déjà de plaisir rien qu’à l’annonce de ce nouveau projet estampillé XII Singes : la VF, très prochainement, de cet étonnant jeu de SF publié en VO par Araukana Media.

Pourquoi ce jeu est cool ?

C’est simple : vous êtes un MJ un peu laborieux (chez le Fix, on connaît bien nos lecteurs) et vous galérez comme un porc chaque fois qu’il s’agit de présenter le contexte d’un nouveau jeu. Ça dure une plombe, personne ne comprend rien et, quand vous pensez avoir fini, tout le monde regarde sa montre l’air gêné prétendant devoir attraper le dernier métro.

Grâce à Nibiru, plus de problème. Pif, pouf, vous êtes tous amnésiques. Ta gueule, c’est mystique. Et l’environnement de jeu, c’est une station spatiale. Pas de paysage, que des inconnus dans la foule. Nickel chrome.

Non, on a l’air de se moquer comme ça (et ce n’est pourtant pas notre genre) mais c’est extrêmement important. Qu’est-ce que c’est que le game design sinon la volonté de rapprocher les joueurs du jeu (effectif) et donc d’en gommer dans la mesure du possible les contraintes ? Or, en matière de JdR, et même on peut dire : de JdR de SF, la contrainte de l’infodump de début de campagne est assez souvent redoutable, voire rédhibitoire (essayez d’expliquer Eclipse Phase en 5 mn comme ça, juste pour rigoler). Il est donc très appréciable de voir un jeu s’emparer de ce problème et de tenter de le résoudre de façon élégante.

Car, en effet, l’élégance semble être une autre qualité de Nibiru. C’est ainsi le cas de la « création de personnages ». On met des guillemets car, évidemment, créer des PJ dont on ne sait rien est un peu particulier. Cela se passe essentiellement à travers le choix d’un « Habitat » (parmi cinq propositions) qui est en fait une façon dont le PJ réussit malgré tout à se souvenir de quelques bribes du passé. Par exemple, les Dreamlanders ne se souviennent pas de leur propre vie mais de celle des autres. Peut-être que, par ricochets, ils finiront pas savoir qui ils sont ? Ceux de l’Habitat BrightTown, eux, sont empreints de nostalgie et ne peuvent être que perçus négativement comme des choses qui ont été et, sans doute, ne seront plus jamais. Etc.

En ce qui concerne le système de jeu, on part sur du très léger, sans compétences, un peu dans une optique OSR… mais sans caractéristiques non plus ! Quand c’est nécessaire, le joueur lance une poignée de D4 (oui, il va falloir en racheter…), en général 3, et doit obtenir au moins un 4 pour avoir une réussite.

Pour obtenir des bonus aux jets, les PJ doivent inventer des souvenirs signifiants au fur et à mesure de la vie du PJ et les noter une fois pour toutes dans une sorte de « journal » qui tient lieu de feuille de personnage. Là aussi, Nibiru fait sien un principe parfois adopté par les MJ les plus ouverts : laisser les joueurs hésitants choisir les traits de leur PJ au fur et à mesure de leur découverte de l’ambiance de la campagne. Pratique.

Le livre de base de Nibiru, en tout cas, dans sa VO, est bien fourni et auto-suffisant. Il contient notamment :

► Un chapitre dédié à chacune des trois régions du monde de jeu (car il y en a quand même un) : Antumbra et le berceau de la civilisation, Penumbra et ses colonies, ainsi que l’étendue sauvage d’Umbra. Pour chaque zone, on trouve un exemple de colonie avec des accroches et des personnages à rencontrer, afin que vous puissiez vous y lancer directement avec votre groupe.

► Une présentation des mystérieux Habitats et leurs Vagabonds dont les PJ, donc) avec des infos et des conseils sur leur nature ainsi que sur leur façon spécifique d’écrire leurs souvenirs.

► Des détails sur les formes de vie bio-électriques de Nibiru, ainsi que sur les machines intelligentes qui font partie du quotidien de l’humanité.

► Une aventure one-shot conçue pour explorer la station dès le départ car, oui, malgré tout, il y a bien des scénarios scriptés dans ce jeu (voir ci-dessous le reste de la gamme).

Les XII Singes proposeront ce jeu en foulancement lors du dernier trimestre 2021, c’est-à-dire finalement dans relativement peu de temps.

A priori, contrairement à la tradition, il devrait s’agir d’une traduction des plus fidèles. Outre le livre de base, le CF tentera sans doute de doter le jeu d’une petite gamme. En VO, le jeu a été foulancé sur Kickstarter, livré début 2020 et dispose donc d’un écran du MJ, de dés spéciaux (soupir), de cartes poster mais, surtout, de trois petits suppléments, des petits livrets de 8 pages chacun contenant un scénario. Nul doute que le foulancement devrait permettre de les ajouter à la VF.

Ce sera peut-être moins le cas pour le premier gros supplément intitulé Xanadu et qui vient seulement d’être foulancé en VO. Il promet l’exploration des cités-états titanesques de la planète Antumbra, supposée être le berceau de l’humanité. Là, il faudra soit être très sage, soit très généreux. Ou les deux.

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