Cornflakes or not cornflakes ? That is the question… [chronique AdC]

Choix cornélien. Avouez que vous vous étiez habitué à cette boite de cornflakes avec des tentacules du Mythe dedans à manipuler tel un antique tome du Mythe. Mais il est difficile de résister à la collectionnite (ou kallaxite) aiguë. Donc lorsque la fameuse Boite de Base (v2) de l’Appel de Cthulhu est enfin arrivée en boutique en ce début 2022, alors que la volonté de ne pas succomber à la tentation était très forte, il a quand même fallu se résoudre à la prendre. Question d’éthique professionnelle en quelque sorte. On sait se faire violence au Fix.

Donc la voila :

Et oui beaucoup plus solide en effet. Vous pouvez même monter dessus ou assommer une entité du Mythe avec. Euh attention Le Fix ne sera pas responsable des dégâts occasionnés à votre boîte ou la perte de Santé Mentale. Bien sûr on pourrait regretter de ne pas avoir le visuel de la future nouvelle boite de base version 40e anniversaire de chez Chaosium qui inclura aussi de nouvelles couvertures pour les livrets, l’intégration des errata VO et les feuilles de perso version 40e anniversaire. Mais il faut dire que même Edge Studio n’était pas au courant de cette initiative et que cette « nouvelle » boîte VO n’est pas encore disponible.

Donc même si cette nouvelle boîte est en effet plus solide, est-ce que cela vaut le coup ? Car si c’est pour avoir la même chose vu que je fais attention à mes bouquins de JdR, parce qu’en réalité ils ne sortent jamais des étagères (mais non ce n’est pas du vécu ça), je ne vois pas l’intérêt. Il suffit alors de lire ce qui est inscrit :

Donc voilà tout le nécessaire y est, merci d’être venu·e à la prochaine. Pour les curieuses et curieux, voici un aperçu du contenu.

Oh dédé ! Là je sens que vous vous dites que cela valait bien la peine de se jeter sur la première boîte pour au final constater qu’avec un peu de patience vous auriez pu avoir quelques dés en plus. Mais soyons honnêtes, mis à part l’emballage, ce sont des dés standards sans adaptation au Mythe. Ou presque car il faut noter tout de même le petit pochon poulpique. En même temps pour le même prix que la boîte de départ… allez, désolé, mais comme au Fix nous compatissons à votre douleur on en remet une couche :

Mais il n’y a pas que dédé dans cette boîte :

Si vous n’avez pas d’amis ou si vous voulez, en mode furtif, essayer de convaincre une personne que l’Appel de Cthulhu lui plaira, vous pouvez laisser traîner le Livre Un – Seul·e contre les flammes.

On ne va pas revenir sur ce « ·e », Nelow la responsable de gamme chez Edge s’est déjà expliquée, voir la fin de notre article sur Aux portes de l’horreur qui rapporte ses propos. Et comme on aime bien enfoncer le clou :

Ce livret de 55 pages vous permettra de vous familiariser avec l’Appel de Cthulhu. Après quelques pages qui présentent la Boite de Base et le principe du jeu de rôle vous voilà devant l’arrêt de bus pour une aventure en mode solo de 270 paragraphes sauce livre dont vous êtes le héros. Durant votre périple vous pourrez compléter et mieux comprendre votre feuille de personnage et devrez effectuer quelques lancers. Vos choix vous permettront peut-être de survivre à un village un peu étrange. Ce type de mode solo est intéressant pour mettre un pied dans l’univers AdC et aborder certains aspects du jeu liés à la létalité (là vous êtes tranquille de ce côté-là), certains savoirs (qui sont assez expéditifs aussi) ou autres dangers. Cependant il y a peu d’interaction dans le sens ou vos choix sont impactées par les lancers (ou inversement) mais ce que vous avez fait ne vous accorde pas d’avantage particulier plus tard dans l’aventure. De plus l’aspect investigation n’est pas vraiment mis en avant, ce qui est sans doute assez difficile avec ce type de format très railroadé mais certaines options ou résultats auraient pu être un peu plus valorisés. Il faut vraiment considérer ce solo comme un pied à l’étrier du Mythe et une façon de mieux comprendre les mécanismes du jeu.

Si vous avez accroché il vous faudra alors trouver une victime, ou alors vous êtes cette victime, et il vous faudra alors vous pencher un peu plus sur le Livre Deux – Règles de base.

Si vous êtes un familier de la V7 du Mythe il est évident que ceci ne vous servira pas à grand-chose. En 18 pages (bah oui on ne va pas compter celles concernant le jeu, le Mythe etc.) les éléments de règle les plus importants sont présentés : la création d’un investigateur, les tests, la Santé Mentale, le combat et les PV, blessures et soins.

Si vous avez survécu aux deux premiers, il est temps de vous pencher sur le Livre Trois – Celui qui dévorait les livres et autres aventures.

Après une introduction précisant quelques concepts utiles pour les Gardiens qui débutent, en route pour trois scénarios : Celui qui dévorait les livres, À la frontière des ténèbres et Le Jazz du macchabée.

Le premier scénario, Celui qui dévorait les livres (11 pages), reste un solo jouable en une session de 1 à 2 heures avec un Gardien et une joueuse, voire une seconde en cas de besoin. L’investigateur va devoir enquêter sur un vol de livres et une disparition. L’aventure intègre les ingrédients classiques, recherches, une créature du Mythe mais qui reste assez « gentille » et donc une trame basique sans réel antagoniste, de quoi rentrer dans le Mythe en douceur.

Le deuxième, À la frontière des ténèbres (31 pages aides de jeux inclus), est un peu plus corsé, on monte clairement d’un cran. Le groupe d’investigateurs, jusqu’à 5 joueuses, va y laisser des plumes durant les une à trois sessions de 3 à 4 heures. Il va leur falloir ici rattraper la boulette d’une connaissance qui a malencontreusement libéré une créature dans la campagne de la Nouvelle-Angleterre. On retrouve ici les éléments classiques, avec une créature à contrôler (sans viser trop haut non plus), des PNJ (qui ne vous veulent pas tous du bien) et de nombreuses aides de jeu découvertes lors des recherches des joueuses. Pas de surprise pour les routards du Mythe, mais est-ce qu’ils sont vraiment la cible, mais cela reste une entrée en matière cohérente et qui permet de découvrir les différentes facettes du jeu. Des encarts permettent aussi au Gardien de mieux appréhender certains passages, Boîte de Base oblige.

Enfin le dernier scénario, Le Jazz du macchabée (28 pages aides de jeux inclus) présenté comme étant plus difficile, permet en deux sessions avec un groupe de 2 à 5 joueuses de se frotter à l’atmosphère du Harlem des années 20 avec un racisme « mis en scène de façon réaliste ». Ce n’est pas étonnant en même temps puisque l’on retrouve un nom connu dans les crédits du recueil : Chris Spivey, auteur du supplément Harlem Unbound en VO bientôt décortiqué dans Le Fix. Plus touffu et complexe, ce scénario nécessitera de multiples recherches de la part des investigateurs qui devront parfois se séparer. Le Gardien sera un peu moins accompagné, car il y a moins d’encarts de conseils que dans À la frontière des ténèbres. Par contre des informations complémentaires sur les lieux, la période et la situation raciale aux États-Unis à l’époque sont fournis et, Jazz + Harlem oblige, quelques « pistes » musicales sont aussi proposées afin de favoriser l’immersion. Musicien maudit, club de Jazz (ainsi que d’autres lieux), pègre locale, meurtre, vengeance, du sang, et peut-être une rencontre fortuite, tous les ingrédients d’un polar bien sombre et rythmé.

Bien sûr pour accompagner ces scénarios, jusqu’ici il y avait ceci :

Désormais vous l’aurez aussi mais ce livre 4 sera accompagné de cette pochette :

Qui contient donc :

Les fiches de personnage, vierge et pour les prétirés, les indices à distribuer à vos joueuses sans avoir à sacrifier ou photocopier les documents du livret. Enfin vous avez pu le constater aussi comme fond sur chaque photo, cette boîte contient aussi une carte de Harlem en 1925. Bref de quoi découvrir l’Appel de Cthulhu ou continuer de remplir vos kallax pour les complétistes VF selon.

3 pensées sur “Cornflakes or not cornflakes ? That is the question… [chronique AdC]

  • 1 mars 2022 à 21:12
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    J’espère qu’ils ont pas hétéronormé Cthulhu, qui est gender fluid.

  • 1 mars 2022 à 22:24
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    Seul·e or Seul(e) ? That is the question… Merci en tout cas Romuald pour la critique, j’apprécie le numéro d’équilibriste que fait le FIX sur ce sujet.

    Question rapide : le plan de HARLEM a l’air joli mais assez sommaire ? A part servir de dessous de table, il a vraiment une utilité ?

  • 4 mars 2022 à 18:50
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    le terme technique c’est « boîte cloche » pour cette nouvelle boîte, et pas boîte pour les cloches 🙂

    Arrêtez de parler de céréales…!

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