Branle-bas de combat sur le Rafiot Fringant !

Si vous êtes un fidèle lecteur du Fix, vous savez que Christian « Cégé » Grussi nous tient en haleine depuis un moment avec son nouveau projet perso (après de longues années chez feu Sans-Détour) : Rafiot Fringant. Nous avions interviewé l’impétrant ici : http://lefix.di6dent.fr/archives/12015

Oui, ça fait déjà un an et demi et, en fait, on n’a encore rien vue venir de concret. Vaporware ? Non. Cela semble bel et bien le projet : enfin pouvoir reprendre son temps de faire des choses bien. Et avec amour. Pas comme…

Enfin, bref, de toutes façons, l’attente va bientôt s’achever avec le foulancement le mois prochain du premier jeu de Rafiot Fringant : Tribute. Cela se passera ici : https://fr.ulule.com/tribute-jdr/coming-soon/

Tribute est un jeu de rôle avec des aspects parfois classiques. Par exemple, il y a bel et bien un meneur (le Diable) et de « simples personnages (les Avatars). Le Diable dispose également bel et bien d’un scénario (une Diablerie) relativement scripté,  qui donne en tout cas la base de la future histoire de Tribute.

D’un autre bord, Tribute emprunte des éléments aux story games plus abstraits. Ainsi, la notion de narration et même ici d’autorité partagée est centrale : MJ ou non, on contribue tous à l’élaboration d’une histoire, chacun pouvant non seulement agir, mais également ajouter à la volée des éléments de décor ou d’intrigue, autour de cette ossature qu’est la Diablerie.

De même, une partie de Tribute est inhabituellement courte pour du JdR. L’éditeur évoque une durée moyenne d’environ une heure. Bien entendu, c’est du JdR : vous pouvez aussi broder jusqu’au bout de la nuit…

Le jeu emprunte aussi aux story games le fait que le système de jeu matters à fond et n’est pas du tout là pour faire du bruit derrière l’écran. Bah tiens, c’est simple : il n’y a pas d’écran et il n’y a pas de dés non plus.

Le jeu utilise en effet des cartes (un classique paquet de 54 cartes genre Poker). La mécanique de base est empruntée au Black Jack : il s’agit donc de se rapprocher d’une valeur-cible mais surtout de ne pas la dépasser en ajoutant des cartes au fur et à mesure.

Comme le jeu sera foulancé, vous pensez bien qu’on ne passera pas à côté du paquet de cartes spécial Tribute. Encore une fois, il s’agit de cartes classiques mais, ici, joliment décorées aux couleurs du jeu. Dans l’ensemble, le livre de base semble rechercher une grande efficacité et une élégance qui l’éloigne des standards de nos grimoires écrits tout petit que nous semblons continuer d’affectionner en matière de JdR tradi. Le tout est espéré pour une livraison au début de l’été.

Mais ce n’est pas tout. Alors qu’on savait déjà que Cégé travaille au long cours sur la réédition augmentée de son jeu pulp, Arkéos, il nous apprend sans détour (uh, uh) que son projet suivant sera une réédition de… Wushu !

Avant Sans Détour, Cégé s’est déjà illustré lors de la glorieuse (??) époque dite des « studios ». Dans l’histoire du JdR francophone, cela correspond vers 2004-2006 à une courte période durant laquelle les nouveaux potentiels offerts par la diffusion dématérialisée (PDF ou autre) puis par la POD (Lulu débute à cette période en France, par exemple) conduisent de nouveaux acteurs à se lancer sans intermédiaire dans une sorte d’auto-édition améliorée. Après quelques promesses mais aussi pas mal de déceptions, la période « des studios » se fracasse sur l’émergence du foulancement (Ulule à partir de 2010) qui rebat entièrement les cartes.

Bref, à cette époque, Cégé est partie-prenante de EWS Studio, un de ces studios parmi les plus prometteurs et capable de dépasser nettement le cadre des simples PDF avec les jeux Arkéos ou Cirkus. Cela dit, ils vendent aussi du PDF sur leur boutique en ligne et, parmi eux (on y vient, on y vient !) : la VF de Wushu portée par Pierre Pradal (sous le label BP4P). Il s’agit alors d’un jeu très novateur qui met l’accent sur l’accessibilité avec des concepts que l’on pourrait oser qualifier de « narrativistes » et ses… 24 pages tout mouillé ! Un OVNI à l’époque.

D’après Christian, le jeu aurait alors été un gros succès malgré les préventions de bien des rôlistes de l’époque vis à vis du format dématérialisé ; il estime les ventes à plus de 600 exemplaires vendus à l’époque.

Pour M. Rafiot Fringant, cela justifie donc de donner à la VF sa première version imprimée. Bientôt.

—————————————————————

Le site du Rafiot pour suivre tout cela.