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Le projet Lokation était, à la base, un projet auto-édité par Josselin Grange regroupant des aides de jeu sous forme de plans détaillés utilisables pour vos univers contemporain-futuriste. Comparable aux productions de De Architectur’art, le point fort de Lokation est de proposer autre chose que de la fantasy.

Après une première souscription réussie en 2019, le projet a connu une seconde vie en 2021. Passé sous la houlette de l’éditeur Black Book Editions, Lokation a été rattaché à la gamme Chroniques Oubliées Contemporain. Le projet propose ainsi toujours des plans en guise d’aide de jeu, mais se trouve enrichi d’une campagne cyberpunk et de quelques points de règles tournant autour de la matrice.

Scoop du fix : on sait qui est Lokation !

Lokation est le pseudonyme d’un pirate informatique spécialisé dans la collecte de plans de bâtiments. Si vos PJ ont besoin de se procurer les plans d’une plaque, Lokation a de forte chance d’être en mesure de leur procurer.

Anonyme jusqu’à présent, son identité vous est révélée par le Fix qui a mené l’enquête pour savoir qui se cache derrière ce pseudo. En fait, il ne s’agit pas d’une personne, mais de trois : Josselin Grange (illustrateur-graphiste), Nicolas Schérer (architecte) et Sylvain D. (scientifique, qui apporte de la cohérence et de la crédibilité à l’ouvrage). Bref, on comprend mieux pourquoi ce « Lokation » est si bon et si réputé dans le milieu.

Mais avant de parler du contenu, un petit rappel s’impose concernant Chroniques Oubliées Contemporain. Ce dernier est un système générique dont le livre de base vous permet de jouer dans des univers variés tel que le pulp, l’épouvante (occulte, vampire), le zombie, l’espionnage, les super-héros ou encore le cyberpunk.

Donc même si le livre Lokation inclut une campagne cyberpunk, l’ouvrage, lui, propose des plans pouvant servir à un spectre plus large d’univers.

Sur la forme, chaque bâtiment est présenté sur 4 pages ; une double page pour le modèle 3D légendé, une page avec le plan en 2D (aussi appelé battlemap) et une page de présentation (pouvant également contenir des informations confidentielles ou plus difficile à obtenir par les PJ). On chipote, mais il manque peut-être une indication (sous forme d’icône par exemple) listant les univers compatible avec le lieu (occulte, zombie, cyberpunk…), histoire de gagner un peu de temps lors du feuilletage. Plus utile que de savoir ce que le bâtiment consomme en énergie, par exemple.

Vue 3D
Vue Battlemap + Description

L’ouvrage propose 34 bâtiments, qui sont :

  • Boutique de jeux contaminée
  • Penthouse haut de gamme
  • Clinique privée multi-soins
  • Base spatiale isolée et ses différents modules (atelier, amarrage, serre hydroponique, salle serveurs, laboratoire, salle de vie, pont de connexion).
  • Base militaire et ses différents modules (tour de surveillance et stockage)
  • Bar de l’enfer (ou le Titty Twister Bar version chic)
  • Atelier de Tanaka Ren
  • Maison Taisho
  • Auberge Ashigami
  • Un ensemble troglodytique contenant des pièces telles qu’un refuge souterrain, une usine effondrée ou un bureau englouti (une sorte de donjon 2.0 en quelques sorte)
  • Un appartement coupé du monde
  • Poste de police
  • Motel glauque (en trois déclinaisons : moderne, occulte et cyber)
  • un train blindé et ses wagons

Comme vous l’avez sûrement compris en lisant ce descriptif, certains plans se combinent et se modulent pour former une structure plus complexe. Comme la base militaire ou la station spatiale.

Il est à noter que la souscription a permis d’enrichir cette liste de 4 plans supplémentaires issus du premier ouvrage de Josselin (Appartement coupé du monde, poste de police, motel glauque et le train).

Je peux chipoter encore un peu ?

Pour moi, Chroniques Oubliées – quelque soit sa déclinaison (Fantasy, Cthulhu, Contemporain) – est synonyme d’accessibilité. Et dans cette optique, l’ouvrage manque de petits paragraphes prêts-à-lire. Les légendes des lieux sont destinées à la meneuse pour lui indiquer ce qui se trouve dans telle pièce. Or, il aurait été le bienvenu d’avoir un texte à lire à destination des joueurs, pour capter l’ambiance de la pièce (odeur, éclairage, …) et la visualiser au mieux.

Côté technique, deux point de règles sont abordés. Le premier concerne la matrice. Alors, je ne parle pas ici des règles de hacking – déjà présentes dans le livre de base – mais bien des règles pour se déplacer dans un monde virtuel. La matrice quoi… Vous avez ainsi des conseils pour créer votre « donjon matriciel », accompagnés d’exemples.

Pour palier au fait que, généralement, seul le hacker va dans la matrice, le jeu propose de créer des personnages secondaires, baptisés O.N.I pour Organisme Numérique Indépendant. Véritable sidekick du hacker incarné par les autres joueurs, l’O.N.I permet au PJ de prendre part dans la matrice et de ne pas rester passif pendant que le hacker… hack. Personnages jetables, les O.N.I ont leur propre voies basées sur la protection, la perception, la discrétion, la recherche et la sécurité. Un bestiaire de la matrice, composé de sentinelles et d’IA, conclut cette partie.

Le second point de règles aborde la sécurité physique : les portes, fenêtres, gardes et autres systèmes de sécurité qui protègent les bâtiments. Là aussi, un bestiaire composé de gardes, chiens, robots… termine le chapitre.

Cerise sur le gâteau (une cerise bien grosse grâce à la réussite de la souscription), une campagne cyberpunk, en trois parties, conclut l’ouvrage. L’intrigue est surtout un prétexte à mettre en jeu le PNJ Lokation, les plans de bâtiments et les règles de matrice. Linéaire dans sa construction, l’accroche et les thèmes cyberpunk y sont très bien représentées.

Et vous vous souvenez du reproche sur le fait qu’il manque les texte à lire pour contextualiser le lieux de part sa description et son ambiance ? Bah, là, c’est corrigé. On retrouve dans la campagne de courts paragraphes à lire à destination des joueurs. Rendre un univers cyberpunk accessible aux jeunes MJ, Chroniques Oubliées Contemporain l’a fait.

Conclusion

L’ouvrage est intéressant. L’intérêt variant selon votre utilisation de ce type d’aide de jeu.

Il y a peu d’ouvrages qui proposent des plans de bâtiments contemporain, et Lokation le fait avec brio. Les plans sont détaillés et proposent assez de variété pour couvrir beaucoup de situations. Et si jouer une petite campagne cyberpunk motorisée en COC vous tente, alors vous n’avez plus de raison d’hésiter.

Par contre, vendu à part, Black Book Edition propose une pochette regroupant les 34 plans imprimés en A3. Achat quasi indispensable pour un confort de jeu optimum (le supplément est au format A5. Un peu petit pour montrer les bâtiments à ses joueurs), le prix de la pochette (39,90€) se justifie par le fait que tous les plans 2D sont imprimés sur des feuilles Velleda pour pouvoir écrire au feutre dessus.

 

 

Concernant les rôlistes 2.0 adeptes des table virtuelles; Lokation avait été proposé – durant la souscription – au format numérique. Cette version est pour le moment indisponible à la vente, mais Black Book Editions ne se ferme aucune porte pour le proposer également sous ce format.