Northern Soul

L’édition 2.0 du JdR ne cesse de nous surprendre. Avec des labels qui opèrent en POD, des éditeurs installés qui ont recours au crowdfunding ou les fous-fous qui sollicitent les deux en même temps, on ne sait plus où donner de la tête. Et avec tout ça, le risque, c’est bien évidemment de voir des projets pourtant sympathiques passer sous nos radars. C’est bien ce qui a failli arriver au jeu Les Royaumes de Midgard, diffusé uniquement via POD sans pour autant être portés par des auteurs (encore) renommés.  Cela valait bien une petite interview, pas vrai ?

 

1. Ah tiens, des p’tits nouveaux ! Ça fait plaisir : vous pouvez vous présenter succinctement à nos lecteurs ?

Jonathan : Je m’appelle Jonathan, 29 ans et je suis joueur et maître de jeu depuis une dizaine d’année. Je suis passionné de mythologie nordique donc j’ai voulu mélanger tout ça : et voilà !

Avec mon vieil amis Arthur, l’illustrateur des Royaumes de Midgard qui se présentera juste après, nous nous sommes motivés l’un l’autre pour avancer sur nos parties respectives et tester le jeu ensemble au cours d’une longue campagne .

Arthur : Je m’appelle Arthur Cavagné. Je suis l’illustrateur du jeu, le monteur et le correcteur. Je connais Jonathan depuis le collège et c’est lui qui m’a initié au JdR quand on était ados et m’a transmis son goût pour l’imaginaire fantastique (c’est lui aussi qui m’a fait lire le Seigneur des Anneaux quand les films sont sortis, c’est dire !)

En gros, je dessine depuis que je suis gosse et j’ai un diplôme de graphisme multimédia. Quand Jon m’a parlé de son intérêt pour la mythologie scandinave, j’étais encore en plein dans les études, mais on a vite fait de se motiver mutuellement pour travailler dessus.

Au début on pensait faire une BD… Finalement on a fait un JdR.

2. Bon, on peut dire pour simplifier à l’extrême que Les royaumes de Midgard est un jeu de vikings mais après ? Qu’y joue-t-on exactement ?

J: Et bien on peut y jouer les différents rôles que l’on retrouve dans l’histoire et la mythologie scandinave. Le marchand très doué pour l’orientation maritime et les négociations, la volva, pouvant prédire l’avenir et soigner toute les blessures, le viking, le guerrier qui part avec ses frères piller les côtés et manie toute sorte d’armes.. Ce ne sont que des exemples il n’y a pas de classe pour laisser un système de jeu ouvert et des héros personnalisables

3. Quel est le rapport à l’Histoire dans votre jeu ? C’est un jeu plutôt historique, plutôt fantastique… ? Où mettriez-vous le curseur ?

J: J’aurai du mal à placer le curseur donc je vais expliquer un peu. La mythologie, les traditions et tous les aspects de la vie quotidienne respectent l’histoire. L’univers lui même, la géographie, la politique la magie.. Nous sommes à 100% dans du fantastique…. Je vous laisse placer le curseur maintenant.

4. Le système de jeu a l’air… euh… traditionnel (caracs/compèt’/D100). Un mot quand même pour le défendre auprès de ceux qui sont en attente d’innovations sur ce plan ?

J: Et bien c’est mon système préféré !! Pas un argument ? Bon…et bien j’ai choisi ce système car il représente ce que je voulais faire des personnages. Je parlais de personnalisation plus tôt et le système de D100 est complet, ce qui permet de le travailler à sa guise. Quoi de mieux qu’un système de pourcentage basé sur une trentaine de capacité pour suivre l’évolution de son personnage et le calibrer comme on le désire.

Donc d’une certaine façon nous sommes loin d’être traditionnels car nous avons fait mieux qu’avant avec un système ancien. Nous sommes rétro.

5. Votre jeu est directement disponible en POD (sur Lulu)… ah OK, c’est donc vous les derniers rôlistes à ne pas avoir entendu parler du crowdfunding !?

J: Le crowd quoi ? Comme vous le Disiez nous sommes des Petits nouveaux. Nous ne nous sentions pas de légitimité pour demander une participation sans avoir fait nos preuves. Nous pensons les faire avec ce jeu donc nous verrons pour la suite.

6. Vous en êtes venu à la POD après vous êtes fait jeter par tous les éditeurs de la place ou bien vous vous inscrivez volontairement dans une démarche « indé » ?

J: Je l’ai envoyé à un éditeur qui m’a dit qu’il existait déjà un jeu sur l’univers scandinave et qui du coup n’a pas lu le projet . Je lui ai fait confiance et décidé d’éditer le jeu nous même grâce à Lulu. Les retours que nous avons sur le jeu en terme de critique et vente me font dire qu’il y avait au final de la place pour nous.

7. La POD est surtout pratiquée par des auteurs ayant acquis une solide notoriété (Le Grümph, Yno, etc.). Vous n’avez pas peur que cela soit un frein à la diffusion de votre jeu ?

J: Comme je disais plus haut nous avons prit la question dans l’autre sens. Nous voulions d’abord montrer de quoi nous étions capable à deux, pour la suite nous essayerons voies plus classiques. Pour ce qui est de la diffusion notre petite page Facebook compte peu d’abonnés (un peu plus de 400) mais il y a pas mal de passage. Entre ça, les magasins comme Philibert  ou les articles et interviews comme celle-ci qui commencent à se multiplier, nous sommes contents de la diffusion.

8. Un des trucs qui m’ont marqué en découvrant votre projet, c’est son identité graphique : sobre, noir et blanc très graphiques… Vous pouvez nous en dire un peu plus à ce sujet ?

A: En fait, l’univers du JdR est très codifié et, quand on s’est lancé dans le projet, on voulait essayer de s’aligner sur le genre. Comme j’étais peu sûr de mon trait, j’avais suggéré de faire une présentation en carnet, ce qui collait aussi avec la narration du jeu et me permettait de garder un trait plus proche du croquis. Mais finalement, à force d’essayer de faire comme tout le monde, on s’est rendu compte que nous avions un rendu qui était à la fois bizarre pour nous et peu cohérent avec ce qu’attendaient les éditeurs. Alors plutôt que d’essayer des techniques que je n’aimais pas et maîtrisais peu, Jonathan m’a encouragé à faire comme je le sentais, quitte à ce qu’on se débrouille tout seuls par la suite. C’est donc ce que j’ai fait : mon trait collait mieux avec du Noir et blanc, alors j’ai dessiné en noir et blanc. Et dans la foulée, plutôt qu’une mise en page très classique, chargée et pleine de petits éléments qui distraient l’œil, j’ai choisi d’appliquer un style plus proche d’un livre illustré, centré sur le texte et où les illustrations ont une vraie place pour respirer.

Et puis, quelque part, on avait surtout envie de montrer notre personnalité dans ce projet, ce que je crois avoir réussi à faire.

9. Les royaumes de Midgard, c’est un livre unique ou bien vous espérez faire émerger une petite gamme autour ?

J: Nous pensons augmenter la gamme petit à petit. Je me verrais bien en Jodowroski de l’univers scandinave. Si il y a de prochains ajouts nous commencerons de façon classiques avec plus de backgrounds politique et géographique.

 

https://www.facebook.com/lesroyaumes/

http://www.lulu.com/shop/jonathan-cohen-et-arthur-cavagn%C3%A9/les-royaumes-de-midgard-livre/hardcover/product-23570616.html

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