Un vendredi vraiment noir

Pour tout vous dire, on a pas mal hésité à vous parler de ça. Faut-il faire de la pub pour ce genre de pratique ? Ou juste se taire.

Finalement, voilà ce (court) article pour ne pas donner l’impression que, par notre silence, on cautionne des pratiques commerciales très discutables lancées par des éditeurs auxquels on a jadis régulièrement apporté notre soutien par des news, des interviews, leur maintien au planning, etc.

En ce jour de grand raout commercial, les éditeurs de JdR ne manquent pas de vous proposer également de chouettes rabais à l’approche des fêtes de fin d’année. On vous fait confiance pour les trouver par vous même. Le télé-achat, c’est pas cette chaîne.

Et puis, il y a Sans-Détour. L’ex-glorieux éditeur de l’AdC, de la Brigade Chimérique, de la VF de Mutant Year Zero et autres pépites adorées ici comme ailleurs a décidé de vider les stocks. Son activité va se resserrer encore plus à l’avenir (hum…) et, visiblement, des jeux tout récents comme Paranoïa sont priés de prendre la porte via des bundle très attractifs. Ils font bien ce qu’ils veulent.

Et puis, dans le lot de ces promos, il y a un jeu inconnu. La « 7ème édition ». De ? Non, non, c’est le seul nom donné à ce jeu. D’ailleurs, il ne figure pas non plus sur le visuel associé à cette news douteuse.

On l’aura compris : c’est du foutage de gueule. Alors que SD n’a plus le droit de vendre ses livres L’Appel de Cthulhu depuis la fin de son accord avec Chaosium, il le fait quand même à l’occasion. C’est d’autant plus moche que désormais, après une saine période de latence, son successeur, Edge, s’apprête à lancer ses propres produits AdC « 7ème édition » sur le marché (la boîte de découverte est toujours attendue pour la fin de l’année… euh, pour le 4ème trimestre, je veux dire !). Une volonté d’embrouiller le consommateur qui n’est pas toujours expert en subtilités de l’histoire éditoriale tortueuse du jeu poulpesque ?

Ah, le CSA me dit à l’oreille que puisqu’on vient de dire du mal d’un éditeur, il faut en citer d’autres pour équilibrer.

OK. Easy.

Par exemple, on a longtemps soutenu ici le projet Broken World de Oh my game!. C’est peu de dire que notre confiance a été déçue. Et jusqu’à preuve du contraire, la plupart des consommateurs floués.

On pourrait aussi citer les Ludopathes qui n’en finissent pas d’essayer de ressusciter mais dont le retour de la vengeance va bientôt fêter ses un an sans que l’on ne voit grand chose débarquer chez les anciens souscripteurs, eux aussi floués de longue date.

Bref : achetez, souscrivez, pledgez, early birder tant que vous voulez mais, braves gens, s’il vous plaît, tenez-vous informer (ici ou ailleurs). Merci.

8 pensées sur “Un vendredi vraiment noir

  • 29 novembre 2019 à 13:58
    Permalink

    Merci beaucoup pour cet article. ça fait du bien de se dire que non je suis pas un troll-hâteur-diaboliste mais juste un client qui en a marre d’entendre le couplet « Oui mais nous les éditeurs c’est la passion qui nous anime donc bon… »

    Partage direct sur la page de mon blog ^^

  • 2 décembre 2019 à 09:48
    Permalink

    Merci et bravo pour ces mots qui rappellent l’essentiel

  • 3 décembre 2019 à 05:35
    Permalink

    Bonsoir
    Si vous voulez »rire » vous devriez voir les ventes de JDR cthulhu sur le bon coin.
    Une recherche avec le mot clé cthulhu suffit à trouver un seul vendeur je vous laisse deviner qui 😁😁😁

  • Ping : Avent 2019 – #3 Le Fix quotidien – Le Repaire de Gulix

  • 3 décembre 2019 à 14:36
    Permalink

    Sans parler de BBE qui accumule les licences financées par foulancement mais qui n’arrive pas à les livrer dans les délais « rolistiques » habituels c’est à dire avec déjà le retard « normal » de 6 mois à 1 an. Quand on n’a pas la capacité humaine de tenir la cadence on évite d’en ajouter. J’ai de plus l’impression que BBE repart dans ses travers d’acquérir de nouvelles licences alors qu’on nous avait juré que la leçon avait été retenue.
    Cela pose déjà le soucis pour le foulancement de base mais aussi pour un suivi pérenne de la gamme.
    Pour Sans-détour je ne comprends pas qu’EDGE ne fasse rien.

    • 6 décembre 2019 à 15:33
      Permalink

      Hum : avoir un jugement sur les délais acceptables et acceptés de livraison suite à un Cf qui reste un contrat moral entre l annonceur et les pledgeurs (sur la base de la com’ et échanges au lancement 🙂 ) est une chose. Et donc signaler (discuter) si ce contrat n est pas tenu, cela semble « utile » à la communauté (surtout si la com. postCF ne suit pas). Par contre juger des délais moyens de « mise sur le marché » d un produit rolistique, cela me semble osé, quelque soit l’expertise que l on a sur le produit jdr, les capacités de la société etc…

  • 6 décembre 2019 à 16:34
    Permalink

    @fustir : Edge est exploitant de la licence, et pas propriétaire. En général, quand on est pas propriétaire de quelque chose, on va pas se plaindre de l’utilisation de quelque chose que l’on ne possède pas. Et entre Chaosium et SD, il y a un océan atlantique de loi et de règles.

    • 9 décembre 2019 à 13:56
      Permalink

      C’est plus compliqué que ça.

      En tant qu’exploitant d’une licence exclusive, Edge peut tout à fait attaquer au autre éditeur en contrefaçon si le titulaire des droits (Chaosium) ne le fait pas. C’est son droit – et même son intérêt – parce que l’utilisation par un tiers de la marque associée à la licence lui cause un tord direct (des ventes en moins).

      Pour s’octroyer cette possibilité, Edge n’a qu’à envoyer un recommandé à Chaosium leur demandant d’attaquer en justice, et si Chaosium ne le fait pas alors Edge peut se substituer à Chaosium.

      (les licences, c’est particulier ; vous n’imaginez pas le nombre de règles tordues ; mais en gros, l’exploitant d’une licence exclusive a beaucoup, beaucoup de droits – ce qui n’est pas aberrant : il les a acheté au propriétaire de la licence).

Commentaires fermés.