[Critique] Lamentations of the flame princess

Chose surprenante, le jeu Lamentations of the flame princess est surtout connu pour ces scénarios et campagnes aux thèmes adultes et dérangeant (Cf. notre article sur quelques suppléments ou celui dédié plus spécifiquement à Qelong).

Et pourtant, Lamentations of the flame princess n’est qu’un système de jeu sans univers. Un énième dérivés OSR de l’ancêtre Dungeons & Dragons. Que peut bien avoir ce système de si particulier pour susciter une telle créativité malsaine ? C’est ce que nous allons essayer de voir ensemble.

Tout de suite après le sommaire, on entre dans le vif du sujet.

Sans introduction, ni fioritures, le livre de règles – intitulé livre du joueur / règle et magie – débute directement par la création de personnage. Jetez 3D6 pour chacune des 6 caractéristiques (intervertissez deux d’entre elle, si nécessaire) et vous obtenez un modificateur allant de -3 à +3 selon la valeur obtenue. Une fois ceci fait, il ne vous reste plus qu’à choisir une classe de personnage, appliquer les quelques modificateurs et calculs de points de vie correspondant et hop, vous avez votre personnage prêt à jouer.

D’ailleurs, en parlant des classes, sachez qu’en plus des classes Clerc, Magicien, Guerrier et « Spécialiste », s’ajoute les classes Nain, Elfe et Halfelin. Comme à l’ancienne. Ce choix impactera les attributs de classe (dé de vie, valeur du jet de protection contre la paralysie, poison, magie, …), car chaque classe-de-peuple (appelons les comme ça) bénéficie de points bonus dans une « activité courante » (remplace les compétences. Cf. la feuille de perso ci-dessous). Pour les nains, ce sera « architecture« , les elfes « fouille » et les Halfelin « survie« .

Concernant la montée de niveau, l’expérience se gagne en tuant des monstres ou en trouvant des trésors. Le livre vous permet d’atteindre le niveau 20… mais, le jeu étant particulièrement mortel, encore faut-il arriver jusque là…

La suite détaille quelques points de règles spécifiques dont les activité courante (=compétences). Représenté par un D6 sur la feuille de personnage, chaque personnage de niveau 1 débute avec 1 point dans chaque compétence. Le Spécialiste, quand à lui, possède 4 points qu’il peut dépenser comme il le souhaite pour augmenter d’autant les compétences de son choix. Pour réussir un test pour une activité courante, vous l’avez compris, il suffit de lancer un D6 et de faire autant ou moins que la valeur inscrite sur votre feuille. De base, on a donc une chance sur six de réussir une action (sauf si on applique un modificateur).

Un autre chapitre est dédié aux aventures maritimes (à l’abordage !!), le suivant à la gestion des suivants (^^ qu’ils soient guide, esclave, espion, mercenaire ou autre.) et un dernier à la gestion de propriétés et des finances.

Bien évidemment, le combat n’est pas en reste et les règles réussissent à couvrir un panel large de possibilités tout en restant classique, simple et claire (Un D20 + modificateur contre valeur d’armure de l’adversaire). Un appendice optionnel, à la fin de l’ouvrage, permet d’introduire les armes à feu dans le jeu, si le meneur (appelé ici arbitre) souhaite faire jouer à une époque plus Renaissance que médiévale.

Enfin, une grosse partie du livre (environ 70 p. sur les 160 du livre) est consacrée à la magie. Dissociée entre la magie des Clerc et ceux des magiciens (et des elfes).

Le livre du joueur est donc un ouvrage fonctionnel sur la forme, mais un peu rude – de par son style – à la lecture. Il existe des ouvrages qui sont de vrais plaisirs de lecture et, clairement, le livre du joueur de Lamentations of the Flame Princess n’en fait pas partie. Quelques illustrations, dont un magnifique cahier couleur en milieu de livre, viennent cependant apporter un peu de variété et titiller notre imagination (morbide).

Extrait (soft) du cahier couleurs.

Ceci étant, si vous n’avez pas le temps de potasser les règles de D&D 5e ou de Pathfinder v2, ou que le système (pourtant si bien) d’Into The ODD est trop moderne pour vous, dans ce cas Lamentations of the flame princess est un bon compromis.

Attendez ! Ne partez pas !

Non, non, ne partez pas. Car nous allons maintenant parler du second livre du diptyque, intitulé Le guide de l’arbitre, et disons le toute de suite : c’est une pépite. Cet ouvrage de 96 pages est un condensé de conseil pour le meneur de jeu. Vous ne trouverez pas dans cet ouvrage la description d’un univers, de bestiaire ou de « secret ».

Par contre, si vous cherchez des conseils de maîtrises et que vous avez été déçu par les Dirty MJ de John Wick, jetez un œil à ce guide de l’arbitre, ce dernier pourra sans doute vous consoler.

Ne vous trompez plus. Le vrai Dirty MJ est à droite.

Voici le sommaire des points abordés dans ce guide de l’arbitre :

  • Qu’est qu’un arbitre ?
  • Les règles
  • L’étrange
  • l’aventure
  • La Campagne
  • Les PNJ
  • Les monstres
  • Les objets magiques
  • Sur d’autres sujets
  • Les autres jeux de rôles
  • Une étrange tempête (scénario) + les Changelins (une aide de jeu)

Les conseils prodigués abordent un panel très large : allant des conseils de maîtrises à proprement parler à la présentation des éléments d’une bonne aventure. De comment faire jouer une campagne, aux règles de création de PNJ intéressant. Même les monstres ont le droit à un chapitre expliquant comment ils doivent être joués (sans jamais aborder un point de règles).

Avec ces conseils de maîtrise (un peu radicaux pour certains), l’auteur explique également sa vision de l’horreur et de l’étrange. C’est grâce a cette approche du jeu que des auteurs tiers ont pu proposer des suppléments pour des campagnes originales, adultes et malsaines.

L’ouvrage comporte encore moins d’illustrations que le livre de règles. Mais, pour le coup, ce n’est pas une critique. Le plaisir de lecture est tel, qu’il aurait été dommage de sacrifier ce dernier pour les remplacer par des illustrations.

Conclusion

Lamentation of the Flame Princess est un énième système OSR. Rapide, efficace et mortel, nous n’avons pas de critique négative à lui faire, mais il est trop « classique » pour qu’il se démarque du lot. Comme dit plus haut, si vous n’avez pas encore trouvez votre bonheur dans la gamme OSR et si Pathfinder ou D&D5 vous intimident, n’hésitez pas à jeter un œil à ce jeu. A défaut d’être emballé, vous ne serez pas déçu.

Par contre, même si vous avez trouvé votre chouchou OSR, nous vous conseillons fortement de lire le guide de l’arbitre. Vous ne serez sûrement pas d’accord avec tous les conseils prodigués, mais il serait dommage, si vous souhaitez faire jouer une campagne sombre et adulte, de passer à coté de cette lecture riche en enseignement.

La classe de personnage : combattant.
A l’abordage !!!
En annexe : un chapitre sur les armes à feu.