La hotte list du Père Noël #3 : le livre d’or

Ayé, les boutiques ont pu rouvrir, on peut ressortir, il est donc grand temps de penser aux gentils cadeaux à faire aux gentils rôlistes de votre entourage…

(…)

Nan, sur le Fix, on parle vrai : on vous balance nos idées de cadeaux de Noël seulement maintenant parce qu’on est à l’arrache.

Et on sait très bien qu’en fait vous allez vous les offrir à vous-même, hein.

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Pour poursuivre cette hotte list, reparlons du livre de Julien Pirou : La Grande Aventure du JdR (Ynnis Éditions). On vous en a longuement parlé déjà et ici mais, eh, c’est quand même un événement : le premier vrai livre en Français sur l’histoire du JdR depuis longtemps. Depuis Guiserix, en fait.

On a enfin pu mettre la main sur l’ouvrage définitif et on n’est pas déçus. On pourrait même arrêter notre hotte list dès maintenant. Le livre de Pirou est en effet le must have de tous les rôlistes. Le 4×4 des cadeaux JdR en quelque sorte.

Pour quelqu’un qui découvre seulement le JdR (un djeune, quoi), cela lui fera une mise à jour très accessible sur l’histoire de notre loisir depuis les origines jusqu’aux années 2010.

Pour quelqu’un qui a arrêté de jouer quand tout son budget jeu est parti dans les cartes Magic (ou un crédit logement…), cela fera une belle madeleine de Proust, la part consacrée aux jeunes années du hobby étant, évidemment, plus conséquente que celle sur les années récentes.

Enfin, pour quelqu’un qui a de la bouteille, qui a tout vu tout lu, quelques points abordés seront quand même utiles comme les entretiens avec quelques acteurs emblématiques du milieu, les articles sur les liens avec le jeu vidéo (dont Maître Pirou est également fin connaisseur) ou encore ceux sur le GN, le JdR au Japon, etc.

Dans tous les cas, la force de l’ouvrage est d’avoir trouvé le ton juste entre les écueils qu’auraient pu être la superficialité et l’accumulation de détails excessifs. On sent que Julien a été habitué à vulgariser le monde du JdR et il tient bien cette distance idéale qui permet de concerner tout le monde, néophyte comme vieux de la vieille.

Ajoutons que le livre est abondamment illustré, de belle qualité formelle et à un prix très raisonnable (largement moins cher qu’un manuel de règles de taille équivalente). Que vouloir de plus ?

Boarf, bien sûr, on peut toujours chipoter. L’auteur, ainsi, nous inflige parfois des développements excessifs tirés de ses propres centres d’intérêt (clairement : Earthdawn et Shadowrun ont une place un peu exagérée dans l’ensemble). Il aurait été préférable de plus couper dans les entretiens qui confinent par moment au remplissage hors-sujet (franchement, les goûts en matière de romans d’un obscur auteur anglo-saxon… ça a moyennement à voir avec l’histoire du JdR). On regrette, surtout, que les illustrations ne soient pas légendées et que, pour autant, le rapport avec le texte ne soit pas toujours aussi évident que cela.

Mais ces quelques défauts renvoient surtout au fait que cet ouvrage est finalement le premier en son genre (le livre de Didier Guiserix sur les JdR était un opuscule beaucoup plus modeste) : le style reste à peaufiner.

En attendant : à posséder et à offrir sans réserve.

(…)

Ah, attendez, j’ai oublié de faire un dernier test…

*feuillette de façon compulsive*

… OK, c’est bon, je valide : un livre exhaustif et de bon goût.


Si vous êtes vraiment branché livre sur la culture du jeu de rôle et que vous souhaitez passer au niveau supérieur, on peut vous conseiller Le jeu de rôle sur table, un laboratoire de l’imaginaire. Moins accessible sur la forme, le fond n’en reste pas mois TRÈS enrichissant. A titre d’exemple, le livre ne débute pas par le traditionnel début de D&D, mais explique l’apparition du système de point d’expérience et de campagne dans le wargame. Des mécaniques de jeux qui nous semblent aujourd’hui « naturelles » et pourtant, il a bien fallu les inventer.

Le livre est bourré de référence et de notes en bas de page, sans aucune illustration (la mise en page la plus folle est un tableau). Ce qui peut rendre la lecture un peu aride pour ceux qui n’ont pas l’habitude. Mais à côté de ça, la lecture reste très accessible et, sans exagérer, on apprend au minimum un truc par page.

Parmi les auteurs ayant contribué à cet ouvrage, on trouve Danièle André, Alban Quadrat, Coralie David, Jérôme Larre, Frédéric Sintes, Christophe Dang Ngoc Chan, Xavier de Canteloube, Bastien Wauthoz, Olivier Caïra, Pierre Cuvelier, Isabelle Périer, Matthieu Hemery, Anne Richard-Davoust, Thomas Munier, Jérôme Bianquis, David Peyron, Matthias Guyot, Sanne Stijve. Pour plus d’information sur le sommaire, rendez-vous ici.

Mise en page brute avec souvent des annotations qui prennent une demi-page

4 pensées sur “La hotte list du Père Noël #3 : le livre d’or

  • 15 décembre 2020 à 23:01
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    C’est gentil de parler de la Grande Aventure 🙂
    Par contre je me sens obligé de réagir un peu :
    « L’auteur, ainsi, nous inflige parfois des développements excessifs tirés de ses propres centres d’intérêt (clairement : Earthdawn et Shadowrun ont une place un peu exagérée dans l’ensemble) »
    En dehors de l’interview de Ross Babcock (co-fondateur de FASA, donc c’est un peu normal qu’il parle de ces deux jeux je pense…), la partie consacrée à Earthdawn et Shadowrun est… une page, en grande partie consacrée au propos de Jordan Weisman. Il me paraît un peu exagéré de dire que c’est exagéré 😀
    « Les goûts en matière de romans d’un obscur auteur anglo-saxon… ça a moyennement à voir avec l’histoire du JdR. » Un peu étonné par ce commentaire, pour le coup. Le jeu de rôle n’est pas un microcosme qui s’auto-alimente et ne se nourrit d’aucune influence extérieure. Et cet « obscur auteur anglo-saxon » n’est autre que Ross Babcock justement, et que les goûts du monsieur ont impacté la ligne éditoriale de FASA, qui fut un des éditeurs les plus productifs des années 80-90.
    Mais je sais que vous êtes juste fidèles à la réputation du Fix qui vous oblige à trouver un détail sur lequel pinailler même en toute mauvaise foi, alors je vous pardonne.

    • 16 décembre 2020 à 09:23
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      Comme quoi… Pour moi, pinailler, c’est se fendre d’un commentaire pointant longuement les deux réserves d’une critique qui s’intitule « le livre d’or » et qui contient des phrases comme « Le livre de Pirou est en effet le must have de tous les rôliste » ou encore  » à posséder et à offrir sans réserve ».

    • 16 décembre 2020 à 17:35
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      Le peuple réclame un jeu de rôle avec une compétence « Pinaillage » et du popcorn… Beaucoup de popcorn. ;op

      • 16 décembre 2020 à 18:32
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        Je pensais que tous les rôlistes avaient cette compétence par défaut 😀

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