Yara-Ma-Yha-Who, le vampire au ventre sans fond [Halloween 2024]
Bienvenus à toutes et tous dans la foire aux monstres de Maître Cornu ! Ce soir, comme chaque soir jusqu’à la nuit de Samhain (ou Halloween si vous êtes fan de Carpenter), nous vous ouvrons l’enclos d’une créature vile et immonde pour égayer vos campagnes, ou activer les réflexes de miction de vos joueurs.
On démarre cette visite avec un être véritablement dérangeant qui combine les terreurs enfantines et les peurs universelles associées aux suceurs de sang et à la perte d’identité : le Yara-Ma-Yha-Who australien.
Et parce qu’au Fix, on pense que vous faire peur n’est pas incompatible avec la générosité, vous trouverez en plus d’une description de la créature et des sources que nous avons employées, une série d’accroches pour vos jeux, ainsi que des statistiques prêtes à l’emploi pour D&D5 et PF2 !
AVERTISSEMENT : l’article qui suit s’inscrit dans la longue tradition ludique visant à s’inspirer des folklores de ce monde pour attiser l’imagination et la curiosité des rôlistes. Traiter le matériau d’origine avec le respect et la prudence qu’il mérite ne nous dispense pas de préciser qu’il ne s’agit, ni ne prétend être un rapport anthropologique et historique fidèle à la légende originelle, ou à la riche culture dont elle fait partie. De fait, en plus de trouver ici des ressources utiles pour vos parties, nous espérons également que cette brève introduction vous encouragera à vous plonger dans les nombreux folklores que nous touchons du doigt.
L’histoire
Au fin fond des forêts les plus dangereuses du monde, on ne manque pas d’excuses pour se déplacer en groupe, mais la plus convaincante est sans aucun doute le Yara-Ma-Yha-Who, un vampire aussi débonnaire que dérangeant.
Reconnaissable à sa peau rouge et à son corps de poupin sur lequel est posé une tête énorme et édentée, le Yara-Ma-Yha-Who attend tranquillement qu’un voyageur imprudent se repose à l’ombre des feuilles, puis se laisse tomber sur lui, l’agrippant fermement à l’aide de ventouses sur ses doigts et ses orteils. Ces mêmes ventouses lui permettent de boire le sang de sa proie, mais son alimentation n’est pas le seul but. La chose ne compte pas vider le voyageur de son fluide, non, il en prend juste assez pour le rendre inconscient.
C’est là que l’horreur commence. Une fois la proie pacifiée, Yara-Ma-Yha-Who ouvre son immense bouche et l’avale tout rond, la digère quelques heures et la recrache vivante. Les quelques heures passées dans l’estomac du monstre l’ont rétrécie, et sa peau a une couleur qui vire au rouge… Elle a alors une toute petite opportunité de survie, le temps de la sieste digestive, mais l’issue même de cette fuite semble faire partie du jeu pervers du vampire, car s’il parvient à l’avaler une seconde fois, l’humanité du voyageur sera entièrement digérée, et le monstre recrachera à la place un nouveau Yara-Ma-Yha-Who.
Les histoires de vampire occidentales nous décrivent des stratèges vieux comme le temps, de fins manipulateurs dont la malédiction peut devenir séduisante. Le Yara-Ma-Yha-Who en comparaison est bien moins tentant. Sa manière d’infecter ressemble au jeu d’un enfant qui emprisonne un insecte, et la menace de lui ressembler est extrêmement concrète, car elle fait penser en tous points à une régression. Là où les malédictions du lycanthrope et du vampire promettent une certaine élégance et un pouvoir au prix de notre humanité, celle du Yara-Ma-Yha-Who nous change en parasite paresseux, opportuniste, laid et cruel. Le pire de l’humanité en somme.
Stratégie
Le Yara-Ma-Yha-Who est un prédateur diurne particulièrement inélégant mais résistant et efficace. Une rencontre peut s’avérer mortelle pour un aventurier de bas niveau même accompagné, sans compter la malédiction débilitante qu’il inflige.
Si tout dans le folklore semble indiquer qu’ils sont solitaires, on peut facilement imaginer un monstre d’élite attaquant en compagnie des nombreux rejetons qu’il a recrachés. Ils peuvent tomber comme un bombardement de bébés moches sur leurs proies, semant la panique en plus du danger qu’ils représentent, sans comptant le bruit immonde que fait sans doute leur bouche sans dents…
Enfin, le Yara-Ma-Yha-Who peut bénéficier de l’aide de complices animaux ou humanoïdes capables d’entraver ses adversaires, ou de les occuper alors qu’il s’enfuit avec son gueuleton. On peut l’imaginer entretenir une relation symbiotique avec certaines plantes prédatrices, ou des bandits détroussant les proies du vampire.
Accroches
Univers médiéval ou antique :
- Un figuier centenaire est connu dans la région pour ses fruits offrant l’immortalité, mais personne n’en est jamais revenu. L’arbre est en fait le terrain de chasse d’un Yara-Ma-Yha-Who, et l’immortalité promise a pour prix votre humanité.
- Les aventuriers sont engagés pour escorter une caravane marchande à travers une forêt dense. La première nuit tourne au cauchemar quand des monstres rouges tombent du ciel et kidnappent plusieurs voyageurs. Commence un compte à rebours pour les retrouver avant qu’ils ne renaissent à l’image des assaillants.
Univers moderne ou contemporain :
- Une maladie exotique rend la peau rouge et affecte les capacités cognitives de ses victimes. Elle s’étend rapidement dans une région forestière, et la situation ne fait qu’empirer alors que les malades disparaissent successivement, emportant avec eux leurs proches dans la forêt.
- Une riche famille vit sous le joug de son fils unique, un petit roi à l’appétit insatiable qui organise régulièrement des soirées pyjama avec les orphelins de la région. Ces fêtes sont apparemment si plaisantes que les invités choisissent souvent de rester chez leurs hôtes plutôt que de revenir à l’orphelinat, du moins c’est ce que tout le monde pense jusqu’à ce que l’un d’entre eux parvienne à s’échapper avant la fin de sa métamorphose.
Statistiques pour D&D5
Statistiques pour Pathfinder 2
Sources
Vachement sympa cette petite aide de jeu. Mille MERCIS, le Fix!!! 😃
Excellent !