Came Cruse, la jambe tueuse de Gascogne [Halloween 2024]

Aujourd’hui, la foire aux monstres présente la Came Cruse, un croque-mitaine pyrénéen qui trouve ses origines dans la culture celtique. Son apparence insolite effraie par son absurdité, mais surtout par ce qu’elle laisse à l’imagination…

Comme toujours, en plus d’une description du monstre et des sources employées, vous trouverez à la suite des idées d’accroches ainsi que ses statistiques adaptées à D&D5 et PF2 pour introduire le monstre facilement dans vos parties !

AVERTISSEMENT : l’article qui suit s’inscrit dans la longue tradition ludique visant à s’inspirer des folklores de ce monde pour attiser l’imagination et la curiosité des rôlistes. Traiter le matériau d’origine avec le respect et la prudence qu’il mérite ne nous dispense pas de préciser qu’il ne s’agit, ni ne prétend être un rapport anthropologique et historique fidèle à la légende originelle, ou à la riche culture dont elle fait partie. De fait, en plus de trouver ici des ressources utiles pour vos parties, nous espérons également que cette brève introduction vous encouragera à vous plonger dans ce que nous ne faisons qu’effleurer.

L’histoire

Les légendes de la Came Cruse sont nombreuses. Certaines racontent l’histoire de cadavres voulant venger un acte de cannibalisme, d’autres font référence à une aberration née de la mort injuste d’un dieu solaire. Toute s’accordent sur deux points, la Came Cruse est intelligente, et elle a faim.

La Came Cruse est une petite aberration à l’apparence presque comique : une jambe humaine anormalement grande et griffue, munie d’un unique œil au niveau de la rotule. Prédateur opportuniste, elle rôde dans les villages à la recherche d’enfants, de malades ou de personnes âgées à attirer et dévorer. On relate aussi plusieurs rencontres en forêt, où la Came Cruse fait tout pour perdre les voyageurs et les épuiser avant d’attaquer. Seul problème, on ne discerne ni bouche, ni membres sur ce monstre malgré ses méthodes et son régime. Les spécialistes confrontés à ce mystère ont deux hypothèses :

  1. La jambe n’est qu’un membre de la créature envoyé en reconnaissance pour nourrir le corps nichant dans les environs.
  2. La jambe est la seule partie visible d’une entité partiellement incarnée sur notre plan.

Dans les deux cas, qui sait à quoi ressemble véritablement la Came Cruse ? Son apparence ridicule est-elle une stratégie de chasse réfléchie, ou une condition de son existence sur laquelle elle n’a aucun contrôle ? Mais surtout, quel véritable danger se cache derrière les ombres de ce moignon morbide ? Ces hypothèses sont étayées par l’étonnante résilience de la Came Cruse. Tuer la jambe n’a rien d’impossible, mais elle ne reste pas morte bien longtemps, sans doute parce qu’elle n’est qu’une fraction de la créature à proprement parler.

Stratégie

Que vous traitiez la Came Cruse comme une simple jambe, ou comme le bout d’un tout terrifiant, cette version du monstre est comprise comme un boss de bas niveau idéal pour une aventure où la traque et les recherches occultes sont mises à l’honneur. Elle est solide mais peu dangereuse, permettant une belle victoire pour démarrer une campagne sur les chapeaux de roue.

Sa stratégie de base est toujours la même ; attendre en embuscade les proies faciles, les assommer, puis les emporter dans un lieu tranquille. L’hypothèse d’un corps dissimulé est ici une bonne manière de surprendre ses assaillants. Un groupe d’aventuriers croît suivre un petit monstre jusqu’à sa tanière, où le piéger durant sa chasse et se retrouvent face à une abomination dangereuse et à peine compréhensible.

Accroches

Univers médiéval ou antique : Les deux accroches suivantes sont directement inspirées du dieu et guerrier légendaire celtique Lugh et de sa mort aux mains des enfants de son rival amoureux. Lugh est souvent représenté tenant sur un pied avec un œil fermé, ce qui aurait influencé l’apparence de la Came Cruse.

  • Une région montagneuse pleure la mort de son plus grand héros, un guerrier presque invincible tué lâchement par trois assaillants. La période de deuil est à peine terminée que des enfants disparaissent aux quatre coins de la région. Le kidnappeur ne laisse qu’une trace de pas unique et anormalement grande. En croisant l’identité des victimes, les aventuriers réalisent que chaque enfant est lié par le sang aux assassins du héros tombé, et que la jambe n’est autre que la sienne, amenant au corps vicié du guerrier la chair fraîche nécessaire à sa résurrection.
  • Un village reclus est victime des enlèvements de la Came Cruse depuis si longtemps que toute la vie y est régie par cette peur. Personne ne sort à la nuit tombée, l’entrée de la forêt limitrophe est formellement interdite, et les indésirables sont simplement laissés de nuit à l’orée du village. Ce que les villageois ignorent, c’est que leurs doyens successifs ont forgé un pacte avec la chose qui vit dans la forêt, échangeant cette nourriture contre un savoir magique et artisanal qui assure leur prospérité depuis plusieurs générations.

Univers contemporain fantastique :

  • Une communauté reculée et sectaire donne régulièrement ses membres les plus gênants (enfants désobéissants, grabataires, infirmes) en pâture à un démon de la forêt dont on ne voit que l’unique jambe. Ils affirment que ce sacrifice bénit leurs foyers. Le propriétaire de la jambe est en réalité un disciple nécromancien ou savant fou exploitant les croyances du village pour accumuler les cobayes et créer le monstre parfait. Après tout, il a déjà la jambe.
  • Un randonneur et cryptozoologue amateur a disparu en compagnie de ses proches en pleine montagne. Leurs derniers signes de vie mènent à un chalet délabré et isolé. Les quelques vidéos prises par leurs smartphones montrent un œil gigantesque, et laissent entendre des bruits de pas malhabiles.

Statistiques pour D&D5

Statistiques pour Pathfinder 2

Sources

3 pensées sur “Came Cruse, la jambe tueuse de Gascogne [Halloween 2024]

  • 28 octobre 2024 à 12:27
    Permalink

    « Les deux accroches suivantes sont directement inspirées du dieu et guerrier légendaire celtique Lugh et de sa mort aux mains des enfants de son rival amoureux.  »

    Ne pas confondre Lugh et son fils « Cuchulainn ». Lug ne meurt pas au mains des enfants de son rival amoureux.

    *Nobody expect the celtic inquisition*

    Répondre
    • 28 octobre 2024 à 12:41
      Permalink

      Ton commentaire met l’accent sur toute la difficulté d’un discours sur les légendes celtes^^. J’utilise ici comme référence une version de la légende de Lugh où il est tué par les trois fils du dieu Dagda, l’amant de sa femme. Vu le nombre aberrant de variations sur le thème de Lugh (qu’il s’agisse du dieu ou du héros légendaire puisqu’il n’est pas systématiquement déifié), j’ai dû faire un choix, et par extension ignorer la vingtaine d’histoires qui le contredisent.

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *