LETO se resserre (1)

Non, non, ne croyez pas ça : avec nous, ce n’est pas tout pour la vanne. Après avoir fait son fou-fou dans tous les sens, Les Editions du Troisième Œil veulent vraiment resserrer leur activité éditoriale sur quelques projets. Du coup, pour la énième fois, cela met le souk dans notre planning (soupir). On a donc préféré se dépêcher d’aller serrer Laurent Rambour dans un coin pour qu’il nous explique tout en détail. Ce sera en deux parties car le bonhomme a beaucoup de choses sur la conscience. Espérons juste que la structure n’ait pas changé de nom d’ici à demain…

(1ère partie)

1. Game Fu, Pulp Fever, Les Éditions du Troisième Œil… aha, ça marche peut-être avec le fisc, mais avec le Fix : on t’a retrouvé !

Tu as raison, vous êtes vraiment de fins limiers pour m’avoir débusqué jusqu’à mon agence au Panama. Je redoutais Médiapart, mais finalement Le Fix, c’est plus fort que toi.

Bref, je crois que ta question est un appel du pied à remémorer (une énième fois) mon petit parcours laborieux qui semble alimenter bien des fantasmes… Je ne sais pas si en réalité cela passionne vraiment votre lectorat, probablement plus les groupes de perdition rageuse FB, mais puisque je ne vais pas y couper, allons-y :

En 2010 mon épouse a créé une EI (Entreprise individuelle), Game Fever, pour vendre du jeu vidéo sur le net. Afin de compléter l’offre, j’ai soumis l’éventualité d’éditer un ou deux petits jeux de rôle pour se démarquer et diversifier un peu l’activité. Le pourquoi : je venais de publier en autoédition la VF du jdr indé « narratif » Panty Explosion (surtout ne me demande pas pourquoi ce titre, je n’en ai jamais eu l’explication), qui n’avait pas trop mal fonctionné en POD malgré ses défauts, donc pourquoi pas renouveler l’expérience en améliorant l’offre. Mes prétentions étaient très humbles puisqu’alors je m’affairais à l’édition après mon job de chef d’agence dans le génie thermique.

Au bout d’un an, la vente de jeux vidéo en ligne s’est enlisée (c’était pour moi prévisible, mais c’est un autre débat) et les seuls deals rentables s’avéraient être la revente et de l’édition de jeux de rôles. Les comptes étant dans le rouge, nous avons donc décidé de basculer en mode survie et de recentrer l’activité sur ce qui fonctionnait, pensant fermer quelques semaines plus tard, le temps de finir à peu près propres envers les créanciers. Nous avons donc changé l’enseigne commerciale (mais pas l’entreprise, c’est donc même Siret) pour Pulp Fever (nom de la gamme de JDR lancée à l’époque avec Dés de Sang de Willy Dupont). Très curieusement, ça a survécu jusqu’à la publication de Cobra (2013), jeu qui a donné un bon bol d’oxygène financier à la boîte (mais à cause duquel j’ai contracté une sévère addiction aux anxiolytiques, même si l’expérience fut très formatrice). En 2014, Corinne a eu l’opportunité de racheter un fonds de commerce dans le jeu vidéo (grâce aux recettes de Cobra), du côté de Bordeaux, pour donner un nouveau souffle à la boîte. Enfin, ça, c’était le plan de base sensé se dérouler sans accros… Pour différentes raisons, je n’étais pas très convaincu, mais j’ai cédé au chantage conjugal (je suis faible) et j’ai suivi mon épouse dans ce quitte ou double.

L’entreprise a donc changé de statut pour s’adapter à la législation fiscale en vigueur sur ce type d’évolution. J’ai négocié mon licenciement de mon poste de chef d’agence pour seconder mon épouse (en tant que conjoint collaborateur) ; le choix d’une nouvelle enseigne plus « adaptée » aux gamers nous a été conseillé, ce qui nous amène donc à Game Fu. L’activité a très bien démarré, avec d’excellents retours clients, mais c’était sans compter sur les multiples dysfonctionnements du RSI, la concurrence déloyale et impunie des grandes enseignes et le dossier litigieux Wulin V1 sur lequel nous avions beaucoup misé, autant de facteurs qui ont plombé sans sommation la trésorerie (et donc la capacité de racheter de la marchandise ou d’éditer des jeux et suppléments). Tout ceci a abouti à une situation très compliquée à maîtriser, même en travaillant 7/7. La procédure que nous avions engagée pour Wulin a pris une année (en dessous de 50k euros, les avocats sont assez pessimistes sur les recours internationaux, même en Europe) et pendant ce temps-là, on a perdu pied. En décembre 2017, fatiguée de batailler pour rien, mon épouse a décidé de déposer le bilan ; je me suis donc retrouvé sans activité, au RSA. Pour honorer les CF en cours, j’ai écouté ma conscience et décidé de monter ma propre autoentreprise. J’envisageais de reprendre la dénomination Pulp Fever, mais, surprise au moment de l’enregistrement, le nom avait déjà été enregistré (une erreur dans les précédentes procédures administratives). Comme les démarches sont longues et fastidieuses, j’ai choisi de ne pas reporter et j’ai opté sur place pour la première dénomination qui me venait en tête pour boucler le dossier : Laurent Rambour / Les Éditions du Troisième Œil. Oui, je sais : c’est vachement moins sexy que les multiples magouilles fiscales que certains esprits éclairés s’imaginent, désolé.

Aujourd’hui les démarches fiscales sont bien plus simples à gérer avec L’URSSAF (le RSI n’existe plus, du moins officiellement). Ils me taxent pour l’instant raisonnablement. Pas de quoi se verser un salaire régulier (je suis toujours au RSA), mais je peux renter une prime trimestrielle quand ça tourne pour régler un loyer ou une facture Engie en retard. De toute façon, les recettes servent essentiellement à finaliser les projets en cours ou à investir sur de nouveau projets, et tant que je n’aurai pas un catalogue digne de ce nom, générant un roulement régulier, je ne me fais aucune illusion.

Si vous avez tous suivi, l’histoire se résume donc en deux entreprises : Game Fever (enseignes Game Fever, puis Pulp Fever et enfin Game Fu) qui a déposé le bilan et Les éditions Laurent Rambour/du Troisième Œil qui démarre. Je ne sais pas si j’irai loin, l’avenir nous le dira, je travaille dur pour ça, mais il n’y aura clairement pas de troisième fois.

Tu vois, ma réalité n’a absolument rien de bien fascinant. Des milliers d’artisans vivent la même chose, certains en bien plus compliqué. D’autres sont moins cons que moi et en profitent un peu plus. Jouer avec le feu c’est bien, mais il faut avoir la sagesse de connaître ses limites. Je suis actuellement poursuivi par les créanciers de l’entreprise de mon épouse parce ce que nous sommes mariés sous le régime de la communauté, donc une bonne partie de ce qui me revient (en potentiel salarial) rembourse les arriérés. Le reste est réinjecté dans l’activité. Pas simple tous les jours, il aurait été plus facile de tout englober dans le dépôt de bilan initial et disparaître, mais quand on joue, il faut savoir perdre et rester bon joueur.

Pour l’instant ma principale préoccupation est de livrer les jeux en retard, à savoir Wulin (ça, c’est fait) et bientôt Feng Shui 2. Viendra ensuite Kabbale, le monstre que j’ai enfanté à l’insu de mon plein gré, ainsi que le suivi de One%. Après cela, j’aurai la conscience tranquille quoiqu’il arrive. Si la clientèle à la patience parfois malmenée me suit sur d’autres projets, tant mieux, sinon je retournerai sagement gagner ma vie sur les chantiers, la satisfaction d’avoir au moins tenté le coup.

2. Eh, au fait, ce fameux troisième œil… c’est bien celui auquel je pense, hein ?

J’imagine que tu fais allusion à un trou du cul qui proposait de belles bouses en série. Les rageux que j’ai envoyé chier (c’est thématique) diront que tu as probablement raison.

Pour ma part, je pense être mal placé pour juger de la qualité de mes productions, juste du temps et des efforts qu’elles me demandent. Les chiffres de vente auront le dernier mot, et à part Vampire City, chacune de mes productions est rapidement sold-out. En réalité, je ne suis jamais satisfait et j’ai effectivement toujours l’impression de faire de la merde, c’est un peu déprimant. Dès que je publie un jeu, je ne peux plus le piffer pendant des mois. Pour en finir avec la dénomination, parce que je ne vais pas pouvoir tenir un débat sur ce sujet : j’y verrai plus une allusion à la mythologie asiatique (thaïlandaise et hindouiste) qui me fascine, à l’évocation d’un œil mystique qui « voit les choses de l’au-delà ». Probablement mon souhait du moment de verser dans des choses plus ésotériques et moins « pan, pan, cul, cul » ; peut-être aussi un héritage inconscient de maman, « Mme Irma » de métier, mais ça devient psycho là. J’ai découvert aussi qu’il y avait un film avec le même titre sur Netflix, assez dans mon trip.

3. En discutant du planning de LETO, j’ai cru comprendre que tu voulais te taper un taboulé/rosé (…) T’es sûr ? J’aurais plus vu un thé à la menthe avec ça, moi.

Un « tabula rasa », j’aime bien balancer des trucs comme ça sur FB pour me donner un genre.

Quand tu démarres, tu penses avec innocence que tous tes plans vont se dérouler sans accro, que tout le monde est à fond, et que si « Jo Le Bricolo » d’en face y arrive, alors pourquoi pas toi. Mais au fur et à mesure, tu reprends pied : les projets tombent à l’eau, souvent pour raisons humaines de bonne ou mauvaise foi, ou parce que la licence que tu es sur le point de signer se conclut finalement chez le confrère d’en face qui a versé une plus grosse avance que toi sur les MG (minimums garantis), ou encore que les ayants droit ou collaborateurs mettent tellement de temps à avancer qu’une nouvelle opportunité se présente alors. C’est un aspect du métier qu’il faut maîtriser rapidement, faute de quoi il te coûte cher en termes de finances et d’image. J’ai probablement été un peu long à la détente sur ce coup… Les projets avortés et les retards sont préjudiciables à l’éditeur : tu ne rentres pas d’argent, tu télescopes les plannings et tu passes pour un con envers la clientèle qui s’impatiente. Un bon « tiens » valant mieux que deux « tu l’auras », tu t’intéresses alors aux propositions sonnantes et trébuchantes qui se présentent parce que tu dois faire tourner la boutique. Au regard de cette nécessité et de la pression qu’elle engendre, tu peux alors être tenté de saisir n’importe quel projet rapide et sympa à la volée. C’est ce qui s’est un peu produit du temps de Game Fever & Co. D’où l’apparent bordel dans la ligne éditoriale de l’époque. Mon tort était aussi ma grande gueule (j’ai du mal à me prendre au sérieux même si je considère que mon travail l’est) : je m’emballais comme un jeune chiot et je partageais sur les réseaux mon enthousiasme sans trop réfléchir. Un vrai « serial fumbler » en comm’ : le projet que tu étudies devient aussitôt le projet que tu vas éditer, puis au « Tais-toi et prends mon pognon, je veux ce truc maintenant ! », et enfin tu lis dans Le Fix « que tu as un planning assujetti à l’équation de Schrödinger » (ce qui n’est pas faux d’un certain point de vue) quand tu t’aperçois finalement que le projet n’aboutira pas. Résultat des courses : tu passes pour un con. Mais bon, visiblement, ça ne tue pas. Pas complètement.

Tout ceci pour expliquer qu’en créant le Troisième Œil, j’ai naturellement embarqué dans ma hotte un tas de projets plus ou moins « en étude ». Mais avec l’expérience ou le ras-le-bol, j’ai appris à museler la passion, et surtout trier et dire non, même aux « copains ». Les fantasmes ne sont pas les meilleurs payeurs. J’ai donc écarté la plupart de ces titres en standby et conservé que les plus viables (théoriquement) et raccords avec la ligne éditoriale (ou susceptibles de la renforcer sans toutefois la cliver dans un genre précis). Je ne gaspille plus mon énergie dans X autres projets dont X-1 n’aboutiront pas. Tant que je n’aurais pas une évolution significative de ma structure et donc la possibilité de déléguer plus à des gens fiables, je préfère me limiter et assurer, même si je passe à côté de gros trucs. Trimer non-stop pour rattraper une grosse partie du retard cette année m’a bien calmé, crois-moi.

Oui lecteur, tu as raison : ce suspens est insoutenable, mais rassures-toi : je détaillerai les projets conservés dans ta dernière question

4. On pensait qu’après une belle succession d’emmerdes, notamment avec la licence Cobra, tu voulais te poser. Mais en fait, tu replonges avec la licence Valerian. Tu aimes souffrir, pas vrai ?

Dans une vie antérieure, j’ai dû achever un type gémissant sur une croix, et il n’a visiblement pas apprécié la beauté du geste, l’ingrat. Tu sais, je me suis longtemps posé la question : suis-je maudit, sadomaso, fou téméraire ou simplement trop con pour ce job ? La vérité est probablement quelque part au carrefour de ces possibilités.

Cobra, c’est super excitant, mais c’est techniquement ingérable : l’univers est troué de partout et je suis très limité dans les possibilités pour le combler au titre du sacro-saint « on ne touche pas l’œuvre du maître » (ce qui, fondamentalement, peut s’entendre). L’agence de gestion des droits n’est absolument pas impliquée (mais quelque part, que pèsent les ventes d’un JdR français face à celles des mangas dans le monde ? Rien. C’est déjà une chance extraordinaire de me laisser « jouer » avec l’œuvre, considération que peu de clients ont à l’esprit et qui s’imaginent que c’est un exercice de routine). Quand je vois les libertés prises sur des licences comme Star Wars, crois-moi, c’est plus que frustrant.

Financièrement, c’est compliqué aussi. Tu dois donner le meilleur avec tes fonds propres (pas de CF). Mais voilà, dès que tu évoques cette franchise (Cobra), les gens deviennent dingues. D’un côté cela est grisant, mais de l’autre, c’est vraiment, mais alors vraiment très rageant pour les autres franchises plus indé sur lesquelles tu te donnes à fond et qui, pour certaines, sont de meilleure qualité (et pour lesquelles j’ai plus de sympathie – effaces ça au montage STP, le parlé franc (* cheese *), ce n’est pas vendeur). Et en même temps (* re-cheese *), si tu n’as pas un « fer de lance » dans ton catalogue, tu ne vas pas loin : avec la profusion de nouveautés qui déboulent sur le marché, je crois qu’il est important d’avoir au moins un titre fort pour continuer de produire de l’underground (si jouissif pour la créativité). Sinon, tu édites à la chaîne des produits formatés comme une routine bien huilée, mais j’ai quitté un métier confortable aux routines bien huilées pour vivre autre chose.

Pour Valérian, je suis en contact avec Dargaud et l’agence de gestion des droits depuis août 2017. Il faut beaucoup de patience et d’énergie pour exposer le projet et convaincre tes interlocuteurs de tes capacités à le porter. La qualité de Wulin (dont la nouvelle édition est commercialisée depuis peu) a visiblement bien convaincu. Avoir Cobra à son CV aussi (il faut l’avouer). Tout comme travailler avec Abysse Corp (distributeur qui a une bonne réputation et un bon réseau et en qui j’ai toute confiance). Il faut convaincre non pas uniquement pour la qualité du produit, mais aussi (surtout ?) pour ta capacité à le mener avec toutes les complications que cela implique et dont le client (le joueur) n’est pas conscient. Je redoutais des conditions de travail identiques à celles de Cobra, c’est-à-dire « archaïques », mais il s’est avéré que non, pas du tout. La richesse de l’univers et la disponibilité des ayants droits ne sont absolument pas comparables. Un exemple concret : pour Cobra je suis obligé de me débrouiller pour obtenir moi-même les illustrations en déchirant mes vieux mangas, en les scannant et en les « remasterisant ». Un travail ni fait ni à faire. Si je veux combler des trous dans l’univers, je dois les détailler en anglais, attendre une très hypothétique validation 2 ou 3 mois après (mais généralement je dois composer avec des réponses plutôt nébuleuses) et, la plupart du temps, recommencer les textes. Oui lecteur, moi aussi je crois rêver. Sur Valérian, j’ai tout le matériel graphique des 23 albums (plus le prochain) à disposition. Il y a une réelle envie de voir le projet aboutir sous les meilleurs auspices, même si fatalement il y a tout un lot de contraintes, finalement très logiques (presque de la « routine bien huilée » maintenant ^^). Contractuellement, Dargaud a été vraiment bienveillant. C’est une chance rare et je veux tout mettre en œuvre pour que ce soit un succès ludique et professionnel (et si la baraka qui a soufflé sur Kabbale me poursuit encore un peu, un succès commercial, on ne va pas se mentir). Pour l’occasion je me suis entouré de gens très compétents et fiables pour produire le livre de base (il ne manque à l’appel que Laurent Devernay qui qui j’ai une grande estime mais qui s’est écarté de ce milieu qui, de fait, a perdu un gros talent). On avance globalement bien et dans la bonne humeur.

Il y a un autre aspect que je tiens à souligner : quand, pour différentes raisons, tu es frustré de ne pas avoir pu donner le meilleur quand c’était possible, tu traînes ça comme un fardeau. Par exemple : la seconde édition de Wulin a été beaucoup plus longue à enfanter que prévu (outre les problèmes entrepreneuriaux précédemment évoqués). Mais aujourd’hui, quand je lis les nombreux retours sur ma boîte mail ou le net, je me dis que j’ai bien fait de me mettre à dos une poignée de clients en sacrifiant la deadline pour satisfaire la majorité (souvent silencieuse) sur la qualité. Sur Valérian, c’est un défi plus compliqué : je devrai faire du qualitatif MAIS dans les temps (c’est contractualisé, le jeu doit sortir en 2019). D’où la nécessité de ne pas surcharger le planning sur les 5 prochaines années, durée du contrat.

Je ne me considère pas comme un éditeur, plus un créatif indépendant qui s’autoédite et édite une poignée de copains talentueux. Je n’ai pas pour vocation d’éditer tout et n’importe quoi si je n’en suis pas un minimum tombé amoureux du projet, même si c’est « le jeu du siècle ». C’est aussi une histoire d’amour et d’aventures, et parfois, ça finit bien, mais j’ai conscience que c’est aussi une faille professionnelle. Cette première décennie d’activité m’a appris les plus grosses ficelles du métier, il reste encore à apprendre ceci étant dit, et je me sens mieux armé et plus confiant pour proposer des choses plus personnelles (comme Kabbale).

5. Valerian & Laureline, c’est pas un peu un truc pour les vieux, ça ?

Si. C’est donc parfaitement raccord avec la clientèle JdR.

Plus sérieusement (j’ai la chance de compter de nombreux jeunes joueurs – et joueuses ! – dans ma clientèle), c’est un univers très riche et apprécié en France (plus de 2 600 000 albums vendus). Une SF classique, mais intelligente avec des personnages attachants, et surtout des histoires qui ont un sens. C’est un classique qui fait partie du patrimoine culturel geek (et même du patrimoine culturel tout court) et qui a servi de référence à d’autres projets. L’avantage d’une licence qui a du vécu, c’est d’avoir un matériau qui a mûri et traversé les décennies. C’est pour moi un gage de fiabilité ; plus qu’un univers qui aurait été pondu en deux ans. Tu n’as pas le même recul ni la même dimension.

Maintenant, le challenge c’est de s’appuyer sur ce contexte solide pour en faire quelque chose de frais et agréable à jouer. De ne pas construire le jeu sur un système daté, mais de lui faire profiter de l’expérience et du savoir-faire d’une équipe. De ses petites prises de risques aussi.

6. Allez, tu peux bien nous le dire maintenant : Laureline aura sa place sur la couverture ou bien elle reste définitivement à la maison ?

Je l’attendais celle-ci… (cette question).

Réponse de politicien :

Il y aura deux couvertures : une avec Valérian pour l’édition standard, une avec Laureline pour l’édition limitée (le prestige pour les dames).

Je ne réponds pas à la question ? OK…

Là où je n’ai pas eu mon mot à dire, c’est sur le logo. C’est le logo Valérian historique (pas celui du film) qui a été imposé. J’ai bien proposé une variation « Valérian & Laureline », plus dans l’air du temps, et aussi parce qu’une histoire de Valérian sans Laureline ce n’est plus vraiment Valérian, mais cela n’a pas été retenu. C’est un travail sous licence, et j’entends respecter les consignes sans les discuter ni les commenter. Certain.e.s le feront à ma place.

(à suivre)

https://www.3èmeoeil.fr/

 

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