La bête

Il existe des jeux de rôle indé ou narratifs – appelez-les comme vous voulez – qui peuvent se jouer seul. Il y a les livres/bd dont vous êtes le héros, et il y en a d’autres, dont le plaisir de jeu se limite à se raconter une histoire. Son histoire.

Le concept peut paraître particulier, et pourtant il peut offrir une expérience de jeu tel que certain éditeur n’ont pas hésitez à se lancer dans le monde de l’édition avec ce concept comme premier jeu de leur catalogue. Oui, je fais référence à La Boite à Heuhh et son très enivrant Sweet Agatha.

Aujourd’hui, c’est une traduction d’un jeu polonais, édité chez Batro’Games, qui nous est proposé dans la langue de Molière : la Bête.

Mais que fait Harald Childe ?

Bien évidement, sachant que le jeu est édité par chez Batro’Games, on se doute qu’on est pas dans la même catégorie que Sweet Agatha. La bête vous propose plutôt une expérience ludique sexuelle et dérangeante.

Le jeu, constitué exclusivement de cartes, se déroulera sur 21 jours. Vous allez devoir constituer une pioche de 19 cartes (sur les 25 que compose le paquet). Une dernière carte, intitulé « carte finale » (il n’y en a qu’une dans le jeu) est placée en vingtième, et dernière, place.

Le premier jour, vous allez devoir, non pas créer votre personnage, mais créer votre bête. Pour ce faire, vous devrez répondre à une série de six questions. Ceci étant fait, notez vos réponses sur un carnet et restez-en là pour aujourd’hui. Le deuxième jour, piochez la première carte de la pioche réalisée la veille. A son verso y est posée une question. Parfois simple, souvent dérangeante, le principe du jeu est d’y répondre, en écrivant votre réponse à la suite de votre petit carnet. Et ainsi de suite au rythme d’une carte/une question par jour.

Inviter Jennifer* chez soi et succomber

Voilà.

Vous savez tout ce qu’il y a a savoir sur le jeu. Le reste, n’est qu’une expérience à vivre que je me vois mal vous retranscrire ici. Déjà, parce que ce serait aussi chiant qu’un rôliste qui vous détaille son meilleur perso, mais aussi parce que ça mettrait un malaise entre nous alors qu’on se connait à peine.

Et c’est justement parce qu’on ne se connait pas assez qu’il est difficile de vous conseiller ce jeu cette expérience intime.

Si le jeu ou le concept vous attire, allez-y. Il y a pas de raison de se priver de nouveauté ludique.

En poussant plus loin, je peux conseiller aussi le jeu aux adeptes de tout ce qui est propulsé par l’Apocalypse, puisqu’ici on retrouve ce principe de « questions-qui-font-avancer-l’histoire ». Sauf que les questions sont posées par des cartes, au lieu et place d’un meneur.

Il y a juste, comme souvent avec les jeux édités par Batro’games, un avertissement à mettre sur l’aspect sexuel et déviant du jeu. Mais vous êtes adultes.

Et puis, ce n’est qu’un jeu, ça ne compte pas…

* : Master of Horror – Saison1, épisode 4 de Dario Argento.