[Di6dent] L’accessibilité des jeux de rôle et la technique de Luxton

Note : comme vous les avez désormais, nous avons décidé de faire de chaque vendredi un rendez-vous consacré à un article différent, plus long, plus écrit, plus orienté vers le jeu que vers l’actu du jeu. Une rubrique magazine. Et du coup, on lui a donné le nom de Di6dent à cette rubrique. Et toc. Si,, jusqu’ici, nous aviosn donné la priorité aux redif’, on inaugure ce vendredi un autre de nos souhaits : la publication d’articles inédits (en tout cas en VF). Celui de cette semaine est la traduction (par Benjamin Kouppi), avec l’aimable autorisation de l’auteure, d’un post G+ de PH Lee, connue entre autres pour Polaris : Chivalric Tragedy at the Utmost North et Bliss Stage. Ce post s’inscrit dans le cadre plus vaste de la réflexion de l’auteure sur les outils de sécurité émotionnelle, une réflexion qui l’a conduite à créer This game contains absolutely no triggering material.

Le Syndrome de Stress post-traumatique, l’accessibilité des jeux de rôle et la technique de Luxton

Vous pensez avoir tout lu sur la X-Card ? Erreur ! Il vous manque sûrement la lecture de la remise en cause la plus convaincante jamais postée de mémoire de rôliste. Garantie sans polémique ni posture.

Préambule

Je suis atteinte d’un syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Depuis environ 6-7 ans, diverses techniques applicables à tous les JdR sont apparues pour réguler les déclencheurs dans les cercles de jdr que je fréquentais – le Voile et la X-Card, pour en citer deux parmi un vaste nombre. Dans le même temps, j’ai arrêté de participer aux JdR dans les clubs et les conventions, et partout où l’on faisait la promotion de ces techniques. Ces trois choses (le SSPT, la X-Card et mon retrait du jeu) sont liées. J’écris cet article pour montrer de quelle manière ces techniques ont coupé mon accès aux jeux de rôle et j’introduis de nouvelles techniques qui, je l’espère, permettront de faire un pas vers une meilleure accessibilité.

Des besoins d’accessibilité divergents

Avant de poursuivre, je voudrais faire référence à un terme issu du mouvement pour les droits des handicapés : les besoins d’accessibilité divergents. Les handicapés sont très différents les uns des autres et nos handicaps ont eux-mêmes très différents. Dans un monde idéal, chacun devrait pouvoir satisfaire ses besoins en toutes circonstances, mais avec beaucoup de handicaps, c’est fondamentalement impossible.

Pour cet article, mon propos est de décrire la manière dont mon accès au jeu de rôle a été coupé. J’insiste ici sur le fait que ces techniques ont été développées et promulguées – souvent par des personnes dont les handicaps sont similaires au mien – pour satisfaire un besoin légitime. Le fait qu’elles aient coupé mon accès (et celui d’autres personnes) au jdr ne signifie pas qu’elles soient intrinsèquement mauvaises, dans l’erreur ou discriminatoires.

Je ne veux pas que cet article tourne au « La X-Card (ou le Voile, etc, etc.), c’est mal », ou, pire encore, je ne veux pas que cela devienne un « les personnes qui font la promotion de ces techniques sont mauvaises ». Ce n’est pas mon opinion, et c’est faux. J’espère, en écrivant cet article, déplacer la discussion sur l’accessibilité des jdr de l’injonction à utiliser une technique à une conversation dans laquelle chacun pourra contribuer avec des outils pour différents joueurs, différents objectifs, différents groupes et différents besoins.

Avertissement : l’usage de la première personne

Je vais utiliser la première personne tout au long de cet article car il est fondé sur ma propre expérience du jeu de rôle et du SSPT. Mais je veux que ce soit clair : je ne parle pas que pour moi seul ici. Simplement, pour des raisons personnelles, je peux attester que mes problèmes sont des problèmes partagés par beaucoup d’autres personnes atteintes de troubles mentaux à déclencheurs.

De la même manière, il y a des personnes atteintes de troubles mentaux à déclencheurs dont l’expérience est très différente – et c’est très important, car ce sont ces personnes à troubles mentaux à déclencheurs qui estiment que la X-Card, les Voiles sont des techniques vitales pour leur accès au jeu de rôle. Je ne veux pas effacer ces personnes – elles existent, et leur expérience compte tout autant.

Je vous prie de ne pas prendre mon usage d’un récit personnel comme une preuve que je ne parle que pour moi-même. Ce n’est pas le cas. De la même manière, ne prenez pas mon propos sur ce sujet comme si je parlais au nom de toutes les personnes atteintes de troubles mentaux à déclencheur. Ce n’est pas le cas non plus.

La X-Card, le Voile et toutes ces sortes de choses

« Si quoi que ce soit dans le jeu vous met mal à l’aise, levez cette carte. Vous n’avez pas besoin de vous expliquer ».

La X-Card, le Voile et les techniques du même type ont pour origine un chapitre de Sex and Sorcery, un supplément pour Sorcerer de Ron Edwards où, (je paraphrase à grands traits) il suggère la mise en place d’une technique pour gérer le caractère sexuel du jeu en « levant un voile sur lui », ce qui revient à le décrire en termes vagues et à passer rapidement dessus au lieu de le jouer ouvertement. D’autres techniques sont décrites, comme de le jouer ouvertement jusqu’à un fondu au noir. De là, comme beaucoup de choses issues des suppléments de Sorcerer, il s’est développé sur les forums de la Forge comme une technique plus générale, applicable à tous les jeux.

J’ai fait pour la première fois l’expérience du Voile en tant que technique applicable à toutes les situations dans le contexte d’une partie publique sur la côte nord-ouest du Pacifique – je crois que c’était dans le cadre de la Go Play NW convention, mais je peux me tromper. Avant d’atteindre cette forme, il avait considérablement changé – il était désormais invoqué par un joueur en particulier, n’était plus une technique globale de jeu, et il avait pour effet l’effacement du contenu en jeu et non plus le passage rapide à autre chose après une description vague. C’est devenu une meta-technique très répandue [3], adoptée par beaucoup d’événements de jeu publics.

Simultanément [4], sur la scène ludique new yorkaise, John Stavopolous développait la méta-technique de la X-Card. Avec la X-Card, ce système était formalisé. En jouant la X-Card (physiquement ou en l’invoquant), un joueur peut stopper le jeu, le contenu offensant est effacé, et la partie reprend comme s’il ne s’était rien passé.

La X-Card a gagné en popularité et a été adopté dans toute la culture des jeux indépendants. Au moment où je m’étais déjà largement retiré du milieu (2013), il était presque universel. Bien que j’ai perdu le contact avec la culture ludique depuis, il ne semble pas (de mon point de vue d’extérieur) que sa diffusion se soit réduite.

[Note du traducteur : vous pouvez consulter les articles définissant ces outils dans leur traduction française en suivant les liens vers notre excellent confrère Places to Go, People to Be : La X-card ; Les lignes et voiles]

Mon expérience

Ma première réaction au Voile comme méta-technique a été tout simplement « non, je n’ai pas envie de jouer avec ça ». À cette époque, il n’était pas encore considéré comme une méta-technique universelle, et cette rencontre a vite trouvé on terme. Cependant, à mesure que sa popularité augmentait, mon aversion envers lui augmentait d’autant. Je me me souviens notamment d’un événement – je crois que c’était à l’Indie Hurricane mais je ne pourrais plus dire l’année – où il avait été inclus comme règle générique pour tous les jeux disponibles. J’étais horrifiée, je me sentais couler, mes yeux commençaient à vaciller et mon estomac à se tordre – des signes familiers d’événement déclencheur [1]. Je ne peux pas me rappeler si j’ai dit à mes joueurs « je ne veux pas utiliser cela pour notre partie » ou pas – je ne peux même pas me souvenir si j’ai mené la partie prévue ou si j’ai quitté immédiatement la scène. Le trouble de la mémoire va souvent de pair avec l’exposition à un déclencheur.

J’ai essayé quelques jeux où cette règle avait été mise en place, pensant que je pourrais m’y habituer. Même s’il ne fut jamais invoqué, du moins d’après ce que je me souviens, ces parties me laissaient dans un état d’anxiété aiguë.

J’ai progressivement arrêté d’aller aux conventions J’ai commencé à fréquenter des clubs locaux, mais à mesure que cette méta-règle s’y répandait aussi, j’ai arrêté d’y aller.

À cette époque, je ne comprenais pas pourquoi cet outil faisait office de déclencheur. Je ne suis même pas tout à fait sûr d’avoir eu conscience d’être exposé à un déclencheur – cela semble évident rétrospectivement mais je pense qu’à cette époque, je n’étais pas en mesure de reconnaître ce qui se passait.

J’ai fait plusieurs tentatives de communiquer mon désarroi – j’ai le souvenir d’en avoir discuté en plusieurs occasions avec John Stavopolous et Avery Alder – mais comme je ne comprenais pas ce qui se passait, je ne pouvais pas exprimer mes problèmes clairement, encore moins proposer des solutions. Mes tentatives de communication furent évidemment infructueuses. [5]

Le Voile avait été remplacé par la X-Card, et la technique continuait à se répandre. Je me retirais de plus en plus des cercles du jeu indé, mais je continuais à jouer dans le cercle privé et dans des conventions traditionnelles, comme la AmberCon NW.

Par ailleurs, je dois dire que mes difficultés d’accès au jeu n’étaient pas la seule raison pour laquelle je me suis retiré des cercles du jeu indé. Je ne l’ai pas regretté. Ma mise en retrait m’a permis de consacrer plus de temps à l’écriture de fictions, à mes amis et au jeu en campagne. J’ai ai tiré des bénéfices à la fois personnels et professionnels.

Le problème

La X-Card comme le Voile (tels que pratiqués à cette époque) ont comme idée-maîtresse que, par défaut, la bonne manière de gérer le contenu déclencheur dans les jeux de rôle est de le retirer du déroulé de la fiction et de continuer à jouer. Cela procède d’une erreur d’analyse commune sur la manière dont les déclencheurs fonctionnent : retire le déclencheur, le problème est résolu.

Pour moi, c’est un désastre, car cela reproduit le contexte de déni et d’impuissance qui m’ont initialement causé le SSPT.

Fondamentalement, toute approche du matériau déclencheur qui contient des éléments du type « faites comme si ce n’était jamais arrivé » est pour moi un désastre émotionnel, car il réplique le contexte de déni et de renoncement qui entourent mes expériences traumatiques. Ce n’est pas limité au retrait du matériau de la séance : cela inclut aussi les tentatives de le révoquer, de le nier ou de le minimiser.

Aucune technique qui centre cette approche ne peut constituer un arrangement fonctionnel ; en outre, tout jeu ou communauté qui utilise une technique qui se concentre sur cette approche me devient forcément inaccessible, car un environnement qui utilise le déni comme stratégie principale pour contrer le matériau déclencheur est en soi-même un déclencheur traumatique.

Se focaliser sur le statu quo vs. se focaliser sur la guérison

Fondamentalement, toutes ces méta-techniques se focalisent sur le maintien du statu quo – leur objectif est de gérer l’événement traumatique, ou la personne qui le subit, et de retourner jouer comme si l’interruption n’avait jamais eu lieu. Je déclare que, au vu de la nature du SSPT, cette approche est fondamentalement défectueuse.

Une fois que j’ai été exposé à un déclencheur, j’entre dans une expérience traumatique. On aura beau accumuler l’attention, le soutien, le réconfort, je n’en sors pas. La question n’est pas « comment faire revenir Ben au statu quo ? » ou « comment faire en sorte que Ben sorte de cette expérience traumatique ? » parce que ces objectifs sont inatteignables. La question est « quel type d’expérience traumatique Ben va-t-il avoir ? Cette dernière peut soit causer des dégâts – elle sera de celle qui renforcent le déclencheur de mon SSPT – soit être de celles qui guérissent, en me laissant recontextualiser dans ma psyché normale le déclencheur et sa part dans le trauma.

Le déni et la pression sociale du retour à la normal sont deux expériences dommageables.

La prise de conscience, le renforcement et construction d’histoires sont des expériences curatives.

Je crois qu’en jdr, les bonnes techniques pour traiter du SSPT doivent éviter les mauvaises expériences et favoriser les bonnes.

La technique de Luxton

L’Ambercon, où les rôlistes prennent la route traversent la forêt d’Arden et découvrent de nouvelles métatechniques.

Je n’ai rien posté au sujet de mes problèmes avec la X-Card, le Voile, etc durant un long moment car, entre autres raisons, je n’avais pas de solution ou de technique alternative à proposer. Tout ce que je pouvais dire était « plutôt rien que ça », mais « pas de technique » n’est pas un bon cri de ralliement et n’est pas vraiment une solution profitable, juste une tentative de revenir à un statu quoi plus-accessible-mais-pas-terrible.

Jusqu’à l’année dernière, je pensais sincèrement qu’il n’y avait pas de technique qui pourrait améliorer l’accès aux Jdr pour certaines personnes souffrant de SSPT sans en exclure d’autres. Mais, l’an dernier, à l’AmberCon NW, j’ai fait une séance d’un jeu de rôle focalisé sur l’expérience traumatique, et, plus particulièrement, centré sur le trauma des joueurs dans l’histoire créée. Dans ce jeu, nous avons utilisé une technique particulière, que je voudrais appeler la technique de Luxton en l’honneur du MJ de ce jeu – que j’ai trouvé à la fois apte à me renforcer, curatrice, et garante d’une meilleure accessibilité.

Il est difficile de résumer tout ce qui a fonctionné, mais, globalement, cette technique de Luxton inclut :

  • Une discussion honnête sur les déclencheurs traumatiques avant de jouer, sans la pression sociale qui obligerait à révéler tous les traumas individuels.
  • Quand, en jeu, un joueur rencontre un déclencheur, il peut, s’il le souhaite, en parler aux autres joueurs. S’il le fait, les autres joueurs l’écoutent.
  • Quand il en parle, et il peut tout à fait se contenter de ne dire que cela, le joueur reçoit tout pouvoir sur ce matériau, exprime ce qu’il veut ou ce dont il a besoin. « Je voudrais jouer [nom du personnage] durant cette scène » ou « j’ai besoin d’une fin heureuse » ou « Je veux que ce personnage ne soit pas blessé maintenant » ou « J’ai besoin que ce personnage ne s’en aille pas avec ça » ou « Jusqu’à la fin du jeu, il faut que cela reste secret » ou « j’ai besoin de faire une pause et d’aller boire un verre d’eau » ou « je n’ai pas de demande spécifique, je voulais juste que vous sachiez ».
  • Un joueur n’a pas à justifier d’une expérience traumatique pour demander cela. On le fait, c’est tout.
  • Ce joueur n’est pas forcément celui qui parle le premier. Nous gardons un œil les uns sur les autres et sommes attentifs aux personnes qui semblent en retrait ou déconcentrées. Si jamais nous sommes inquiets pour quelqu’un, nous lui demandons.
  • Nous adaptons le jeu en fonction de ce que le joueur a demandé.

Il est difficile de surestimer combien la technique de Luxton (ou plus exactement l’ensemble de techniques) nous a aidés à approcher des matériaux extrêmement sensibles, difficiles et personnels, que ce soit pour les personnes atteintes de trauma comme pour celles qui ne le sont pas. Plutôt que nos expériences traumatiques, qui causent déjà une disjonction de la réalité, causent aussi une disjonction dans la fiction, nous avons pu les intégrer en jeu et raconter une histoire à leur sujet ou, ou moins, raconter cette histoire sous l’angle de notre expérience traumatique, réelle ou imaginaire.

Guérison et Jdr

Je sais bien que cela paraît à la fois prétentieux et terrifiant de parler des séances de jdr comme d’un processus par lequel chacun peut vraiment guérir d’un trauma. Mais je voudrais un peu argumenter là-dessus, car je pense que c’est important.

Fondamentalement, une expérience traumatique est une expérience au cours de laquelle il y a disjonction dans le récit de la vie d’une personne. Avoir un SSPT signifie que votre trauma existe quelque soit le lieu et l’heure, et qu’il est toujours conjugué au présent. Une grande partie du travail de guérison d’un SSPT, autant qu’il est possible d’en guérir, ne consiste pas à abstraire le trauma de votre l’expérience que vous continuez d’en faire. Il consiste plutôt à intégrer ce trauma dans une mémoire normale et un récit normal de votre vie.

Une grande part de cela repose sur la capacité à raconter des histoires, car une histoire est faite d’éléments disparates incorporés dans un récit cohérent. Et, pour moi, une grande part de cette capacité à raconter des histoires a reposé sur les jeux de rôle. Dans cet article, je présente le choix comme binaire – soit le jeu peut blesser, soit il peut guérir. C’est beaucoup de pression sur cette pratique que l’on voudrait décontractée qu’est le jeu de rôle ! Mais il faut dire également que la capacité à raconter des histoires aide, et que l’histoire construite n’a pas besoin de se rapporter à un traumatisme. N’importe quelle expérience de formation d’un récit peut contribuer de manière constructive à la guérison, car nous qui souffrons de SSPT avons besoin de raconter notre propre histoire au monde et, plus encore, à nous-mêmes. Parmi tous les médias facilement accessibles, le jdr est imbattable. Ils ont été et continuent de m’être d’une grande aide. En montrant ces techniques, j’espère qu’ils continueront à aider d’autres personnes comme ils m’ont aidé.

Ce n’est pas limité aux histoires « lourdes et intenses » qui font directement référence au trauma. Les jdr ordinaires, qu’ils parlent d’amis agissant de concert, triomphant du mal, ou se montrant tout simplement intelligents en résolvant des pièges et des énigmes, tous ont le potentiel pour créer des récits curatifs. Ne pensez pas que je limite ce potentiel de guérison du jdr aux jeux « sérieux » et aux histoires « sérieuses ». Ce n’est pas mon propos.

Dire « je ne veux rien de trop lourd dans mon jdr » ou « je ne peux pas être responsable de ça ! » est une réaction tout à fait raisonnable. Et, de toute évidence, il ne faut pas jouer dans des circonstances dans lesquelles vous n’êtes pas à l’aise. Mais les jdr, et les gens avec lesquels j’y ai joué, ont énormément contribué à ma guérison. Le nier, l’ignorer ou le minimiser sous prétexte qu’il s’agit d’une activité récréative est pour moi une erreur. J’espère qu’en regardant de plus près les problèmes liés à l’accessibilité des jdr, nous pourrons examiner quelle aide ils peuvent apporter à la guérison plus que les dommages qu’ils peuvent causer.

Mon espoir (ajout après publication)

Mon espoir est que cet essai commencera et continuera une conversation où nous regarderons avec une distance critique nos outils et techniques pour jouer aux jdr. En tant que communauté, j’espère que nous pourrons aller là où il n’y aura plus de solutions toutes faites et que nous serons capables d’examiner les conséquences en termes d’accessibilité. Je voudrais que nous fassions des choix mieux informés sur l’accessibilité et nos parties de jdr, avec tous les arbitrages que cela implique.

[1] Comme je n’ai pas de vocabulaire alternatif, je vais utiliser « déclencheur » [trigger] dans cet article pour décrire les images, les mots et les idées qui déclenchent les flashbacks, traumatiques, les états de panique ou tout autre symptôme de SSPT. Je sais qu’il existe un usage populaire du terme « déclencheur » pour désigner de manière ironique une réaction émotionnelle. Je ne l’utilise pas dans ce sens. Je vous prie de vous abstenir de le faire dans vos réponses. Merci.

[2] Je ne suis pas sûr du moment exact où l’on est passé de « voile comme une manière d’éviter de jouer dans le détail » au « voile comme effacement du contenu du jeu ». Cela pourrait être plus tard.

[3] J’utilise le terme « méta-technique » pour désigner « une règle de jeu pensée pour être utilisée dans n’importe quel jeu ». Dans certains cas, cela devient « une règle pensée pour être utilisée dans tous les jeux ».

[4] Je ne suis pas sûre de la relation historique entre le X-Card et le Voile. Il est possible que ce soit une inspiration, mais il est aussi possible que ce soit un développement parallèle.

[5] Je ne veux pas accuser John ou Avery de l’échec de notre communication. Ils ont l’un comme l’autre écouté mes craintes du mieux qu’ils pouvaient, alors même que je ne pouvais pas leur communiquer clairement. Cet échec est définitivement le mien, et je veux les remercier de leur patience pour avoir attendu si longtemps pour que je puisse exprimer mes pensées plus clairement.

PH Lee, 2018

Traduit de l’anglais par Benjamin Kouppi, 2019