Je s’appelle Root

Vous avez pu découvrir lundi dernier le kit d’initiation à Root, le JdR. On va continuer notre exploration de cette étonnante proposition ludique (jouer au JdR dans un jeu de plateau !) en passant directement la parole à Pierre de chez Matagot, le nouveau-ex-ancien éditeur de JdR. Comme vous vous en doutez, au-delà du seul cas Root, on en a profité pour lui poser quelques questions sur la suite des activités JdR chez Matagot, le partenariat avec Akileos, etc. Attention, le foulancement pour Root, le JdR arrive bientôt à son terme : il vous reste jusqu’à ce mardi pour vous décider.

 

1. Tiens, Matagot ? Qu’est-ce que vous faîtes là ? Je croyais que vous aviez arrêté le JdR, moi ?

Et bien non, nous avions toujours un pied dedans via nos partenaires, et Akileos en est un exemple. C’était une volonté déjà ancienne de revenir au JdR qui représente un peu les racines de Matagot malgré son renouveau graphique.

2. Bon, OK. Pourquoi revenir dans le JdR via Root, le JdR ? Vous étiez obligés à cause du contrat de traduction du jeu de plateau à succès, c’est ça ?

Absolument pas. Chaque jeu est négocié séparément, et bien que l’on suive la gamme Root, rien ne nous oblige à prendre la suite ou un produit dérivé. En l’occurrence, nous trouvions que c’était une excellente idée de faire vivre cet univers qui, au travers des illustrations et des objectifs très asymétrique appuyait déjà sur la veine rôliste en racontant des histoires uniques à chaque partie du jeu de plateau.

3. Root, c’est plutôt un JdR pour les fans du jeu de plateau ou un JdR destiné à attirer les rôlistes vers le jeu de plateau ? Qu’est-ce que tu réponds à ça, hein ?

Je pense que cela touche les deux types de public. Le JdR se veut assez accessible, et permet d’en connaître un peu plus sur les diverses factions du monde qui est parcouru par le jeu de plateau. On touche donc des joueurs non rôlistes qui ont envie d’approfondir un univers qu’ils ont pu toucher ou non par le jeu de société. Mais c’est surtout un univers assez rafraîchissant et familial à base d’animaux humanisés.

4. Mouais. Mais, pour le grand public, un jeu « Propulsé par l’Apocalypse », c’est pas un peu rude ? Les gens connaissent surtout la 5E de D&D, non ?

Le système Apocalypse (qui s’appelle comme ça car il est développé pour Apocalypse World à la base) est assez simple afin de permettre au récit de ne pas trop être arrêté par de la relecture de règles et de l’optimisation de l’utilisation de compétences. Je ne suis plus très certain que le système D&D soit spécifiquement « connu » par le grand public dans le sens où le grand public connaît D&D de nom avant de le connaître par ses règles.

Avoir un système d’entrée simple qui ne soit pas non plus trop aléatoire permet à tout type de joueur de s’y retrouver (qu’il soit rôliste, ou venant du jeu de plateau, ou encore qu’il soit attiré par les illustrations).

5. Je regarde le CF qui s’achève prochainement : deux decks de cartes, des posters, des dés spéciaux en pagaille, une grosse boîte pour ranger tout ça… Il n’y a pas de doute : vous êtes quand même avant tout un éditeur de jeux de plateau ! Pas vrai ?

C’est vrai, nous avons ce côté jeu de plateau prononcé, mais pour le coup, la plupart de l’offre suit la version originale de Leder Games (qui est aussi principalement un éditeur de jeu de plateau). Nous avons cependant pu apporter notre patte au travers des posters qui sont devenus des ex-libris, entre autres, car nous pensons que si le jeu de plateau et le jeu de rôle connaissent un aussi grand attrait, c’est aussi grâce aux illustrations de Kyle Ferrin.

6. Le planning du Fix dit – je cite – que, après Root, vous vous lanceriez dans la VF du JdR Talisman. Fake news ?

J’ai bien entendu la réponse à cette question, et je peux bien entendu vous révéler que…. arrrrgh.

7. Et c’est quoi ce genre de ne vouloir faire que des adaptations en JdR de jeux de plateau à succès ?

Nous voulons permettre une passerelle entre les deux. Tout comme l’on voit de plus en plus des adaptations de licence de jeux vidéo en jeu de société, nous avons tendance à penser que la frontière est mince, mais encore existante. En permettant à ce genre d’adaptation de se faire, on réunit plusieurs types de joueurs autour d’une même table (que celle-ci soit physique ou virtuelle), et c’est ce qui fait, quelque part, la force du jeu en général. Il réunit des personnes et leur fait vivre des aventures. Qu’importe que le jeu soit vidéo, de plateau, ou de rôle.

8. Tout ceci, a priori, se fait en partenariat avec Akileos. Qui fait quoi dans cette association, en fait ?

Akiléos s’occupe de l’édition elle-même. Traduction, production, etc… Tout le boulot que vous attendez d’un éditeur de livres.

Matagot va s’occuper de la campagne, de la promotion du jeu, et d’organiser une partie de sa distribution.

9. Avant de tout refiler à Open Sesame Games, votre marque de fabrique dans le JdR, c’était plutôt la création francophone avec, par exemple, Metal Adventures ou Te Deum pour un massacre. Vous allez renouer avec ça ou vous ne ferez plus que des traductions ?

C’est une excellente question à laquelle je n’ai malheureusement pas de réponses. C’est une volonté de relancer le jeu de rôles, mais lancer de nouveaux univers est de plus en plus difficile au vu de l’offre pléthorique. Nous n’excluons pas cette possibilité, mais ça ne pourra pas se faire dans les mois qui viennent.