Réussite Critical ?

En fait, vous ne le saurez pas dans cet article, désolé.

Certes, on va bien y parler de la belle surprise que nous réserve l’éditeur de jeux de société, Gigamic, avec cet étonnant Critical. Mais ce n’est guère un jeu « à lire » (en existe-t-il ?) et il mérite d’être testé avant de pouvoir en dire quoi que ce soit de bien malin.

De plus, le jeu ne sera disponible pour le grand public que courant septembre. Il sera plus malin de vous en parler en détails à ce moment là.

D’ici là, toutefois, vous nous connaissez, vils que nous sommes, et on ne va pas se priver pour vous faire gentiment baver devant ce chouette matos qui donne tout de suite envie de jouer.

Critical est le nouveau compétiteur dans une arène qui a vu plus de vaincus que de champions : le fameux chaînon manquant qui va vous permettre de proposer des parties de JdR (attention, Môssieur : de « vrai » JdR !) aussi facilement qu’un Trivial Pursuit ou un Pictionnary. Hop, on sort la boîte, on joue 30 mn montre en main et ayé, on a fait du JdR. (…) J’ai pas dit que ça marchait. Je résume juste l’argumentaire du jeu, OK ?

Gigamic, c’est avant tout le jeu de plateau et ça se voit d’emblée à l’ouverture de la boîte de moyen format qui contient le jeu ou, plutôt, sa saison 1, annonce prometteuse d’une suite. Pour les vieux grognards, une angoisse nous saisit : mais où est passé le bouquin de règles, nomdidju !? C’est là le pari fait par Gigamic : tous les éléments d’un JdR finalement très traditionnel sont là mais ils sont entièrement déconcentrés : aucun livre (à part un mince livret de règles façon jeu de société classique) mais uniquement des cartes, des fiches, des dés, des jetons, etc.

Ah, si, ouf : ils ont laissé l’écran du MJ sans lequel pour nous autres francophones un JdR ne saurait être un vrai JdR, n’est-ce pas ? 😉 Il est d’ailleurs très chouette puisque c’est un écran certes en béton armé mais de petit format, largement suffisant et qu’on aimerait assez voir se multiplier chez nos amis les éditeurs de JdR.

Il va falloir en revanche faire le deuil de la fiche de personnage. Elle est remplacée par un dispositif à base de cartes : des grandes pour les persos prétirés et des petites pour les customisations à leur ajouter. Il y en a aussi pour gérer l’inventaire. Comme on le voit, on est dans un univers très classique : du cyberpunk léger, disons de l’anticipation. Cela semble une bonne chose d’échapper aux poncifs du medfan tout en restant dans un univers suffisamment lambda (et fortement inspiré par la logique des séries TV) pour ne perdre personne dans ce qui reste, potentiellement, une belle passerelle d’initiation vers le reste des richesses potentielles de notre loisir.

On notera les petites ardoises à feutre effaçable pour noter le nom de son PJ comme à l’école. Il y a aussi des enveloppes personnalisées très classes qui permettent de « sauvegarder » son PJ au bout de la séance de 30 mn (environ…) : on fourre ses cartes et ses marqueurs d’état dedans et hop, on ressort le tout lors de la séance suivante. Simple et de bon goût.

Pour les règles du jeu, on est clairement sur les repères du jeu de société. Tout petit livret (12 pages), dés spéciaux, jetons et compteurs en carton. Cela dit, le système de jeu est des plus classiques. En gros, on jette un dé (tiens, un D12 ?), on ajoute les bonus de son PJ, on espère faire beaucoup et, si c’est le cas, on calcule sa marge de réussite contre une difficulté. Il y a par ailleurs des réussites et des échecs critiques ainsi que des sortes de points d’héroïsme : bref, on l’a dit, du grand classique. Curieusement, je n’ai malgré tout pas trouvé son exposé très limpide alors que cela semble un enjeu majeur pour un jeu de ce type. Mais, encore une fois, c’est un jeu « à jouer » : on ne doute pas que tout se révèlera limpide en jeu.

La campagne (disons, le gros scénario) est découpé en nombreuses (neuf en tout) scènes courtes d’environ 30 mn, ce qui, finalement, n’est pas très différent de la façon de faire de la plupart des campagnes vendues dans le commerce. Pour chaque scène, vous avez une fiche sous la forme d’un petit livret de 4 pages. Comme on le devine ci-dessus avec les icônes et les codes couleurs, le but est de rendre l’accès aux informations essentielles très codifié et donc très aisé, y compris en cours de jeu. Même si ce n’est pas recommandé par les auteurs, on peut espérer que le jeu soit accessible sans véritable préparation. Un MJ un peu expérimenté pourra juste jeter un œil à la fiche pendant que les autres débarrassent la table et zou, on est parti.

A l’inverse, les débutants auront besoin de plus de préparation mais les fiches très guidées leur permettront de se sentir en confiance. Il n’y a donc pas de raison de penser que Critical ne puisse pas être un bon outil pour l’auto-initiation.

Mais là où cela devient très sympa, c’est sur le luxe des détails visuels. Manifestement, le budget illus d’un éditeur comme Gigamic n’est pas le même que celui d’un éditeur rôliste classique. En effet, en plus des fiches scriptées, la campagne s’appuie sur toute une série (une grosse cinquantaine quand même) de cartes grand format qui montrent des PNJ, des paysages, des plans, des indices visuels… Elles sont numérotées et le MJ n’a plus qu’à les exhiber aux joueurs le moment venu. Si votre entourage a toujours été un peu rebuté par le côté immatériel du JdR, vous avez là l’occasion de leur faire franchir le pas. Et, encore une fois, quel confort pour le MJ débutant qui peut se replonger dans les notes de ce qui va suivre le temps que les joueurs se passent la carte, l’observent et la commentent !

Au bilan, Critical ne semble pas si novateur que cela et se contente, fondamentalement, de découper et codifier soigneusement son scénario (tout bon jeu ne devrait-il pas de toute façon déjà prévoir cela ?) et de le donner à jouer avec un petit système de jeu classique comme il en existe déjà des dizaines sur le marché. En revanche, il offre un confort de jeu (encore une fois : en théorie ; nous attendons le test pour nous faire une idée définitive) inégalé avec son matériel somptueux et ses magnifiques illustrations (tout de même signées Pascal Quidault !). En cela, il rappelle un peu une boîte comme celles des campagnes Terres d’Arran de BBE mais avec un thème un peu moins rebattu, un prix encore plus contenu et, bien sûr, une distribution massive en boutiques de jeux.

On vous donne rendez-vous à la rentrée d septembre pour vous en dire plus sur ce jeu.

4 pensées sur “Réussite Critical ?

  • 7 juillet 2022 à 09:07
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    Intéressant, merci pour cet article !

    Par curiosité, pour quel age le jeu est-il recommandé/marketé? Adulte avec des thèmes sombres souvent abordés dans le cyberpunk? Ou accessible ados/pré-ados?

    • 7 juillet 2022 à 16:25
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      Bonjour Steph,
      Le jeu est recommandé pour 14 ans et plus mais tout à fait jouable avec des ados / pré-ados.
      Bien à vous.

      • 8 juillet 2022 à 22:38
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        Merci Joseph 🙂

        • 8 juillet 2022 à 22:39
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          Je suis idiot, c’était visible sur la photo.
          Vivement le play test!

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