Une conversation de haute Voltige

Enzo Cavalier poursuit son petit bonhomme de chemin. Faisant partie de cette glorieuse caste des hommes-orchestre du JdR (une sorte de fils illégitime du Grümph, quoi), il donne une forte identité à ses jeux, mal dissimulé derrière l’écran de fumée du nom collectif des Éditions Dérivantes. Après Polskar (dont on vous reparlera bientôt en ces pages), c’est au tour de Voltige de se faire dûment foulancer. Avec un peu plus de 200 %, le projet est d’ores et déjà validé mais il reste encore quelques jours pour vous laisser convaincre par Enzo.

 

1. Après les glaces de Polskar, tu avais une envie irrépressible de soleil avec cette Mer d’Azur ?

Effectivement, marre des gerçures et des nuits glaciales ! Après avoir sillonné pendant quelques années les terres gelées (et brisées) du Polskar, j’avais besoin de me la couler douce au soleil. Direction la mer Azur ! Couler douce c’est vite dit parce que Voltige est un jeu de résistance et de désobéissance civile, qui parle de la guerre, du fascisme et de ce que l’on est prêt à faire et à endurer pour rester libres !

2. Les Éditions Dérivantes, c’est un véritable projet éditorial sur le long terme ou bien c’est avant tout un label pour tes propres publications auto-éditées ?

Au départ, ce n’était pas grand chose. Surtout une structure pour porter Polskar le jeu d’Expéditions. Mais avec la commercialisation boutiques partout en France, Belgique, Suisse … il a fallut trouver un statut. Les Éditions Dérivantes, c’est une micro-entreprise de jeux de rôles, destinée avant tout à publier mes créations. Parce que oui, après Polskar et la belle aventure qu’il m’a permis de vivre, j’y ai pris goût et j’ai remis le couvert avec Survivre au crépuscule puis Voltige !

On me demande souvent si je vais éditer des projets d’autres auteurs. Si la question n’est pas fermée, aucun projet candidat n’a pour le moment été annoncé 🙂

3. Tu fais absolument tout de A à Z. (…) Tu n’aimes pas trop les gens, en fait ?

 Si, au contraire, j’adore les gens !

Mais j’adore aussi tout faire moi-même. Je trouve qu’eun jeu brille lorsque sa proposition (visuelle, ludique…) est la vision d’une personne ou la collaboration entre deux artistes. Pour l’instant, je fais tout parce que c’est économiquement viable et que j’y ai pris goût. j’ai de beons retours sur mon style graphique, mes dessins plaisent, offrent un pas de côté dans le milieu, alors je continue !

Mais je rêve de co-écrire et co-publier un projet. Certaines rumeurs racontent même qu’un futur projet ne sortira pas aux Editions Dérivantes !

4. Pour résumer à l’extrême, on peut dire que dans Voltige, on joue des pilotes et que c’est motorisé par l’Apocalypse. Mais on n’avait pas déjà Nightwitches pour faire ça ?

Voltige et Nightwitches abordent des thématiques communes effectivement. Mais si je veux être aussi taquin que vous, pourquoi trouve-t-on mille et unes itérations du mythe de Cthulhu ou d’univers médiéval fantastique ? Nightwitches propose de vivre les missions suicides d’une poignée de femmes pilotes. Le jeu est sombre et plonge les joueur.euses dans l’enfer de la guerre et de la hiérarchie militaire.

Voltige se veut plus ensoleillé, plus pulp, porteur d’espoir.

Les voltigeurs sont d’anciens aviateurs qui, à la déclaration de guerre, ont refusé de faire de leurs voltiges des instruments de mort. Ils ont choisi d’entrer en résistance et ont rejoint le Zéphyr et la mer Azur pour défendre leur île, leurs proches, leur liberté. J’associe plus Voltige à un jeu de capes et d’épées aérien ou un jeu de superhéros qu’un jeu de guerre où l’on va tuer des soldats…

5. L’influence Myazaki revendiquée, c’est surtout pour la direction artistique ou bien tu penses que cela se reflète aussi dans le gameplay proposé par Voltige ?

Comme Polskar, Voltige explore des thèmes rudes de manière colorée et poétique, tel que Miyazaki le fait dans ses oeuvres (Porco Rosso, le vent se lève, Le château dans le ciel...). Le jeu se veut centré autour de la relation que les voltigeurs entretiennent avec leur île, leurs proches et ce qu’ils sont prêts à faire et à perdre pour les défendre. Les personnages sont définis par une Origine (Natif, Colon, Mercenaire, Déserteur…) et un Idéal (par amour, par devoir, par secret, pour la gloire…).

Coté gameplay, c’est la coopération et la narration partagée qui seront à l’honneur dans Voltige avec un hack du système PBTA pour le rendre plus digeste et plus émergent encore !

6. C’est donc du PbtA. Tu as cessé d’aimer le système de Polskar ou bien ?

Pour moi, chaque jeu se doit d’avoir son système dédié, pour coller aux thématiques qu’il aborde et aux sensations qu’il veut émuler autour de la table.

Pour Voltige, c’était cohérent de choisir le PBTA pour raconter les récits forts de personnages aux destins dramatiques ! Et puis, écrire un PBTA, c’est comme faire de la chirurgie. Tout doit être millimétré lors des playtests, voilà un challenge qui me plaisait !

7. Le livre de base a l’air sensiblement plus petit que le gros pavé de Polskar : c’est un jeu plus simple ou tu as appris à faire plus court ?

Le livre est pensé comme une grosse boite à outils pour créer une grande variété de cadres pour vos mini-campagnes de Voltige.

Et puis, je crois que j’ai aussi appris à aller à l’essentiel 😉

8. Cela dit, j’ai vu qu’il y avait de petits suppléments prévus genre une menace SF (« La Ruche »). Tu peux nous en dire plus ?

Oui, pleins de cadres vont être débloqués au cours de la campane de financement ! Au moment où j’écris ses lignes, deux d’entre eux l’ont déjà été : La ruche, supplément SF et Sanguine, supplément horreur pour Voltige. Sans trop rentrer dans le détail, ces cadres clef-en-main sont surtout là pour montrer une chose : Avec Voltige, on peut jouer dans pleins de cadres et d’ambiances différentes !

En tout cas, je suis assez fier de présenter Voltige pour participer au pas de coté qui s’opère dans le paysage rolistique francophone !

Voilà, merci à toute l’équipe du Fix pour son écoute et ses questions ! Paré.e.s au décollage ?

 

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