Le cow-boy solitaire derrière Macadam Fairies

Le Studio Deadcrows foulance en ce moment même son nouveau projet de création francophone : Macadam Fairies. C’est un CF au long cours et, si le jeu est d’ores et déjà financé, il reste environ un mois pour faire monter la cagnotte. Pour vous motiver, le mieux était de s’adresser au principal intéressé : Raphaël Bardas (Rétrofutur, Capharnaüm, Amnesya 2K51, etc.). Même si Raphaël s’est entouré d’une équipe pour ce projet, Macadam Fairies est en effet ce qu’on peut appeler un jeu d’auteur, ce dernier portant cette envie depuis environ 20 ans. On imagine que, du coup, il a quelques , trucs à nous dire dessus, non ?

 

Le Fix : On m’a dit « C’est Scales, 20 ans plus tard ». J’ai répondu « cool ». (…) Mais… euh… c’est quoi Scales ?!

Mouarf. En décidant de ne pas faire la suite de Scales, je ne pensais pas qu’on me demanderait autant de parler de Scales !

Alors, il s’agit d’un jeu des années 90, parlant de dragons, d’êtres magiques et d’objets chargés en mana qui étaient sources de convoitise… excellent jeu, mais l’un des personnages était plus puissant et plus impliqué dans la politique de l’univers. Cet aspect là a sans doute causé sa perte, et un mythique supplément appelé « Nature » a été attendu par les fans pendant des années.

Le Fix : Du coup, est-ce qu’il reste quelque chose de ce Scales dans Macadam Fairies ?

Il reste que l’on joue dans le monde actuel (les années 2020 dans notre cas, pas les années 90), et que les personnages sont des créatures magiques qui s’ignorent et qui vont, en plus de vivre leurs aventures de groupe, découvrir peu à peu quelle est leur véritable nature, Point. Le reste est en commun avec tous les univers de fantasy contemporaines : il y a des cercles de fées, des artefacts, des lieux magiques, quelques sociétés secrètes plus ou moins influentes, la plupart des humains ignorent l’existence de la magie, et certains de ceux qui sont au courant sont des ennemis pleins de haine et de convoitise.

Le Fix : L’urban fantasy, je vois à peu près. Mais la pop urban fantasy, c’est quoi ? La même chose mais un air entraînant ?

Oui, tu as parfaitement raison, sur un air entraînant 🙂

En réalité, Macadam Fairies n’est pas un jeu urbain, c’est un jeu de fantasy contemporaine, qui va se dérouler en ville comme en montagne, en forêt ou en bord de mer. « Pop » c’est parce que la pop-culture y joue un rôle très important, que la magie, ses créatures et leur développement sont fortement liés à l’inconscient collectif. Si nos « fairies » (les créatures magiques au sens large du terme, du korrigan à la manticore en passant par la vouivre et les fées arthuriennes) sont d’ascendance plutôt classique, certaines créatures sont plus « pop » justement. Il arrive en effet que le Pollen et l’inconscient collectif se mélangent assez mal et produisent ce que nos miroplasticiens (des théoriciens de la magie, le premier miroplasticien moderne étant Gary Gygax, l’homme au nom qui défoncerait tout au Scrabble si on pouvait jouer des noms propres) appellent des « grumeaux ».

Dans un des scénarios que nous publions, il y a un avatar de Spiderman qui joue du Django Reinhardt à la guitare, sa main droite est paralysée en position du lancement de toile, la gauche handicapée comme celle du célèbre guitariste, il s’appelle Spidermanouche. Vous verrez aussi sans doute une très belle illustration représentant les frères Winchester à notre façon. En bref, pop-fantasy pour le côté culture populaire, et urban pour que les gens comprennent que ça se passe de nos jours, même si c’est pas ça que ça veut dire.

Le Fix : Le choix offert a l’air vaste, aussi bien en ce qui concerne les ambiances possibles que les créatures fantastiques que les PJ peuvent incarner. Mais, au fond, c’est quoi la proposition de jeu de Macadam Fairies ?

C’est un jeu d’enquêtes et d’aventures avant tout. Les joueurs doivent choisir une orientation de jeu pour leur groupe (appelé Cercle de fées). Ils peuvent être des détectives privés se spécialisant dans l’inexplicable, des podcasteurs ou youtubeurs du surnaturel… enfin, ce genre de choses quoi. Ils sont à l’affût de tout ce qui pourraient les conduire à des révélations sur leur Fugue, sur leur nature magique, et sur comment rester prudents face aux menaces que comporte la vie d’une fairy dans le monde moderne. C’est ce qui leur permet de rester vigilant, d’entendre parler de cas étranges, de commencer à enquêter. C’est la porte d’entrée de la plupart des scénarios : un mystère, une disparition, une apparition… et qui c’est qu’on appelle ? De fil en aiguilles : rencontres, aventure, baston, révélation, et hop, on gagne des XP.

Le Fix : Avec un blaze comme ça, je suppose qu’on va pouvoir jouer des privés à LA ou des cow-boys urbains à New York, pas vrai ?

On peut oui, mais ce n’est pas le choix de setting que nous avons fait. Les scénarios que nous publions pour le moment ont tous lieu en Europe, mais rien n’empêchera un MJ un peu astucieux de les transposer à Los Angeles, Tokyo ou Copacabana.

Le Fix : J’ai entendu dire qu’on ne pouvait pas choisir soi-même la créature fantastique que l’on va incarner. Oh ?!

Oui, mais c’est plus fin que ça. Disons que les choix faits par le joueur à la création de personnage, puis la façon dont il va interpréter son bonhomme, donnent des pistes au Meneur pour lui attribuer la fairy la plus proche de ses aspirations selon une méthode clairement énoncée dans le bouquin.

Mais… je te colle un extrait du livre de base tiens :

« Enfin, si l’idée que la Fairy soit déterminée par le meneur vous paraît liberticide… laissez donc les joueurs décider de leur Peuple au niveau 3, puis choisir définitivement leur Fairy au niveau 5. »

Le Fix : Ça parle de PJ un peu losers (magnifiques, certes) mais si jeu peux lire les émotions humaines et faire de la magie, comment je peux être un perdant ? Je suis plutôt le roi du pétrole, non ?

Ça c’est le côté magnifique 😉

Trop de Pollen fout vraiment le bazar, crée des déflagrations qui retournent la situation et provoquent des évènements aléatoires, crée des addictions, attire les Anges de Plombs (incarnations du désenchantement qui, en gros, veulent parquer les fairies dans des ghettos souterrains).

Le Fix : Pour motoriser le jeu, pourquoi ne pas avoir utilisé le système 3D6 qui semblait devoir devenir un standard des créations Deadcrows ? Il est tout pourri ?

Non, il n’est pas tout pourri, mais j’ai développé MF de mon côté comme un égoïste avant de laisser qui que ce soit mettre les mains dans le cambouis. Et puis j’avais un défi de taille à relever : étant à l’origine des systèmes d’Amnesya 2K51 et Capharnaüm, il fallait que j’arrive à créer un système de jeu agréable et jouable. 😀

Le Fix : Non mais sérieusement : des… D12 ?

Ce ne sont jamais que 2D6 qui ont fait fusion !

Le Fix : Dans le foulancement en cours, il y a un recueil de scénarios à acquérir. Est-ce qu’on peut dire que Macadam Fairies est un jeu « à scénarios » ?

Oui, et je dirai même que c’est un jeu à scènes. Car la nature même des personnages, du Pollen, et des rencontres et situations que tout cela provoque font que chaque scène risque d’être unique !

Et oui, c’est un jeu à scénarios. Il nous semblait essentiel de montrer toute l’ampleur de ce que l’univers de MF rend possible, et quoi de mieux des pleins d’aventures différentes pour le faire ?

 

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2 pensées sur “Le cow-boy solitaire derrière Macadam Fairies

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