Quand boutique et convention font bon ménage sur Dijon

A l’occasion de l’événement Octogones de 2016, nous avons eu l’occasion de rencontrer les futurs gérants de Terra Ludica, une boutique Dijonnaise qui allait ouvrir. Aujourd’hui, la boutique se porte bien et les gérants ont toujours la patate !

A tel point qu’ils s’associent avec la Guilde des Songes, une association de jeux de rôle locale, pour créer la première convention Bourguignonne : Conv’ en songes. Nous avons profité de cette occasion pour interviewer Quentin, l’homme derrière le projet Terra Ludica, pour faire le point sur la place d’une boutique physique en 2018 et sur cette première convention Dijonnaise.

 

1. Fin 2016, tu as ouvert Terra Ludica à Dijon. Alors que le e-commerce est dans les habitudes de tout le monde et en plein boum des souscriptions, c’est pas un peu fou-fou d’ouvrir une boutique physique ?

Mais oui c’est clair ! C’est à cause de la congolexicomatisation des lois du marché, c’est une panique ma pauvre dame ! Plus sérieusement, si, c’est dingue. On le savait avant de se lancer dans le projet, mais entre savoir et expérimenter, la différence est immense. Et puis la première année te bouffe, et te recrache tout mâchouillé. L’avantage c’est que tu en ressors un peu béat. Tu regardes par-dessus ton épaule et paf, ta boutique est remplie, des joueurs de l’ouverture à la fermeture, tu passes plein de fûts de bière.

Parce que oui, en fait, l’idée si tu dois faire face au net c’est de lui opposer la seule ligne de résistance contre laquelle il ne peut pas s’opposer : faire du rapport humain, du communautaire. Et c’est ce qu’on a voulu faire et mettre en avant. Terra Ludica a un slogan : « Défendre les joueurs, leurs jeux, leurs communautés. » Rien que ça. Et si tu couples ça avec une licence de petite restauration – et donc de la bière bouteille, du cidre, des pressions en accompagnement des repas – ça te donne une combinaison qui, je pense, est gagnante. Bon faut habituer les clients, l’administration (« mais vous êtes un restaurant ou une boutique ? On vous met dans quelle case nous ? ») et trouver le rythme, mais ça se fait croyez m’en !

2. Un an et demi après l’ouverture, quel en est le bilan ? Heureux de travailler dans le monde du jeu ?

Heureux, ouais. Genre méga top et tout. Le corollaire à ça c’est que c’est la bagarre pour tout gérer mais au bout d’un an ça tourne suffisamment pour pouvoir recruter quelqu’un et faire évoluer la boutique. Le bilan est super positif et je vois des joueurs faire 2 à 3 heures de route depuis la Suisse par exemple parce qu’ils peuvent tester, avoir des retours, profiter des l’espace… Prends ça internet 😀 !

3. A l’ouverture, on pouvait lire sur le flyer : Jeux de cartes, jeux de plateaux, jeux de rôles, jeux de figurines et même grandeur Nature. Comment se porte le rayon jeu de rôle par rapport au reste ?

Alors déjà, on a abandonné juste avant l’ouverture le GN. C’était trop complexe à gérer et ça immobilisait beaucoup d’argent par rapport aux autres rayons sur un public pas très nombreux en terres bourguignonnes. Pour ce qui est du jeu de rôle, on a tout défoncé dès l’ouverture. On est arrivé avec un gros rayon, des éditeurs pas communs, une volonté de mettre en avant des trucs dont les gens n’avaient pas l’habitude. Bon l’ambition n’est pas l’exhaustivité – comme par exemple les petits copains de Trollune coucou les gens ! sur Lyon – mais de proposer des grosses boîtes collector, des choses plus confidentielles mais aussi de faire venir des auteurs, des éditeurs, de tenter des choses sur l’animation. Et puis, on a les mercredi soirs, une semaine sur deux.

4. L’un des points forts de Terra Ludica, en dehors d’avoir proposé Di6dent dès l’ouverture, est d’avoir un espace de jeu. Tu y organises beaucoup de parties de jeu de rôle ?

On propose encore Di6dent post-mortem, c’est dire si on est des gens de bien. Mais ouais, deux fois par mois, le mercredi soir, c’est JDR en boutique. On a commencé gentiment, avec 2 ou 3 tables pas pleines. Un an et quelque après, on a souvent 5 tables pleines, sur du one shot. Deux assos viennent régulièrement – La Guilde des Songes et la CQVB (la confrérie qui va bien) – proposer des tables mais on a aussi la Pathfinder society locale, des aficionados d’autres JdR, ça tourne c’est cool, c’est beau. Bref, c’est le bonheur. D’autant que les habitudes se prennent : pas mal de rôlistes viennent jouer en boutique le reste du temps. On est quand même sur 3 à 4 tables de JdR chaque semaine en boutique, hors soirées spéciales. Mais en même temps, un lieu de vie avec de la bonne zic d’ambiance, de quoi manger, boire, récupérer un set de dés quand on a oublié les siens au taff ou à la fac, ça a de quoi plaire en général. Et on est content d’y être pour quelque chose ! D’autant que désormais, d’autres bars commencent à faire des soirées JdR aussi, c’est bien qu’on a un gros bassin de rôlistes et ça c’est vraiment génial ! Parce qu’à l’origine, on est quand même tous, dans l’équipe, parti du JdR avant de dériver sur les autres loisirs.

5. Éternel insatiable, cette année tu lances ta première convention sur Dijon : la Conv’En Songes. De quoi s’agit-il exactement ?

J’aime quand vous employez des mots doux comme ça. Bon, d’abord, rendons ses babouches à César : la Conv’En Songes, ce n’est pas Terra Ludica. C’est La Guilde des Songes – éternelle association du JDR dijonnais (20 ans au compteur au moins !) – qui nous a proposé une association de partenariat pour l’organisation de cette première. La ville de Dijon a prêté une chouette et grande salle et derrière on a pu inviter par loin de 20 partenaires (éditeurs, professionnels, auteurs, artisans) et organiser une buvette, des conférences et plein de belles choses autour d’un événement qu’on veut être LE rassemblement de Bourgogne, voire de l’Est. On remercie encore Melchior Ascaride pour les visuels de ouf qu’il nous a proposé et tous les partenaires et bénévoles qui vont faire de ça un gros succès !

6. C’est une convention exclusivement dédiée aux parties de jeu de rôle ou y aura-t-il des stands également ?

Bah oui, et non. Y’aura du JDR partout sous toutes ses formes. Mais ouais, forcément, y’aura des auteurs et des éditeurs ! En gros ça donne Matrae Création, Les ombres d’Estern, Les Ecurie d’Augias, Plaisir et Valeur d’histoire, Asthenot, Agate Editions, Dragons, Ciel Rouge, La Plume de Cyrano, Kokorvesa, Terium le Cri du crayon, Ardécuir, la Pathfinder Society, Black Book Editions, Insectopia, la FFJDR… et je dois en oublier ! Mais on est chaud. On a tout prévu, même des welcome packs super cools pour ceux qui viennent. Ha oui parce que je vous ai pas dit, mais on a un sous-titre pour cette édition : « Moutarde et jeu de rôle. » Hormis le fait que tout rapport à un film de les Nuls est absolument exclu, on a fait les choses bien : les heureux rôlistes qui prendront ça auront droit à leur petit pot de moutarde, un joli t-shirt, et plein de belles choses… Bon je ne tease pas plus si vous êtes dans le coin, passez nous faire un coucou, ce sera apprécié !