De Architecturart à hybride abattue

Le label du talentueux illustrateur Guillaume Tavernier continue régulièrement de s’enrichir de ces étonnantes productions à mi-chemin entre art book et aides de jeu visuelles pour jeux medfan.

Tenez, par exemple, les plans de La seigneurie de Borth, sortis récemment et qui nous avaient à l’époque favorablement impressionnés à la fois pour leur force évocatrice mais, surtout, sur l’idée d’en faire le point de départ d’une partie semi-improvisée après avoir posé la fiche, recto apparent, au milieu de la table.

Si on y ajoute le fait que tous les ouvrages publiés (ainsi, le dernier né : Longue-Ville) prennent place dans Austerion, le même monde medfan – certes des plus traditionnels – et que tous prennent vie sous la plume de Géraud G., notamment rédacteur de Casus bien connu au rayon « vieilleries et seconde main », on comprend qu’il y a là une logique de construction progressive d’un projet qui, fatalement, ne pouvait qu’aboutir à… un JdR à part entière !

Celui-ci est donc bel et bien au programme et s’intitulera… Austerion’s Journey.

(…)

Mais, enfin, c’est une maladie ou bien ?! Après GODS, voici un nouveau projet 100 % d’origine francophone qui se lance directement en langue anglaise sur Kickstarter (vers le 15 juin). On remarquera que les deux projets ont en commun l’importance accordée aux – splendides – visuels, ceci expliquant sans doute cela. Mais, bon, quand même, on vous a à l’œil : la prochaine fois, hop, une lettre anonyme chez Hélène Carrère d’Encausse, vous n’y couperez pas. Non mais.

Bon, bien sûr, la version française est également prévue et, rassurez-vous, le concept de ce JdR est de s’hybrider au maximum de jeu de plateau afin de rendre l’expérience de jeu plus accessible : on nous promet des parties de 1 à 2 h dès 12 ans, tout en gardant – les auteurs y tiennent visiblement beaucoup – tout le sel d’un authentique JdR.

Passons vite sur le prétexte (en gros, il faut aller sous terre pour latter des trucs et récupérer des machins) pour s’intéresser aux mécaniques qui emploieront donc tout l’attirail d’un gros jeu de société à l’américaine : des tuiles pour matérialiser la progression des PJ dans le donjon, des silhouettes cartonnées pour ces derniers, des cartes à jouer pour matérialiser l’aléatoire et les rebondissements (en complément de nos bons vieux dés, rassurez-vous !) mais aussi des… bouchons. Oui, des bouchons à empiler façon Jenga pour faire monter la pression côté joueur quand le PJ s’aventure dans une infiltration discrète ou autre scène à suspens mortel.

 

Le jeu sera proposé donc forcément en boîte et celle-ci devrait être plutôt bien remplie avec un livret de règles de 24 pages, un livret de scenario de 48 pages (comprend 4 scénarios… ah, vous voyez bien que c’est un vrai JdR !), 18 tuiles cartons recto/verso (soit 36 zones de jeu à explorer ; sur les dessins, 4 carreaux au sol représente un socle standard de fig – 2,5 x 2,5 cm), un écran du MJ (ah, là, on tient la preuve absolue : c’est un JdR !), 4 feuilles de personnage pré-tiré, 10 feuilles de personnage vierges, 64 cartes à jouer, une planche A4 de silhouette pré-découpée  pour représenter vos personnages sur les tuiles, une planche d’éléments de décors (passages secrets, coffres, éboulement, monstres…), des dés et, donc, fatalement… des bouchons !

Ici, on soutient direct tout ce qui peut permettre au JdR de s’affranchir de la pesanteur d’un modèle daté : d’énormes bouquins très chers en papier glacé qui permettent après des dizaines d’heures de lecture et des centaines d’euros dépensés… de jouer tant bien que mal un ou deux scénarios :-/ Alors, on est très curieux de voir si ce projet ambitieux tiendra ses promesses de parties courtes et accessibles à l’aide de cette seule boîte de base.

On en reparle dès que possible. D’ailleurs, ça sera sûrement un lundi puisque ces gens, décidément très bien, envisagent de publier prochainement un kit de découverte.

https://www.facebook.com/dearchitecturart/

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