Genseric Comedy CLUB

JDR Editions est de retour aux affaires. Après vous avoir fait chauffer la carte bleue fin 2017 avec plusieurs foulancements coup sur coup, l’éditeur s’était un peu calmé le temps de publier le tout. Mais là, c’est reparti ! Depuis quelques jours, vous pouvez souscrire à Le CLUB, le nouveau projet signé Genseric Delpâture. Bon, c’est déjà largement à plus de 100 % mais il reste du temps pour participer. Peut-être que quelques mots de Genseric pourraient vous convaincre, non ?

1. « Des monstres bien décidés à protéger l’humanité des invasions et des créatures maléfiques. » Gasp. Si je comprends bien, Genseric, c’est encore un JdR humoristique de ta plume (après L’agence barbare) !? T’as fait l’école du rire ou bien ?

En effet, et mes profs s’en souviennent encore… J’apprécie le ton humoristique en jeu de rôle. Pas mal de jeux se prennent au sérieux et ce n’est pas un mal, j’aime bien aussi les ambiances horrifiques, épiques ou oppressantes en JdR. Mais je me sens plus à l’aise dans l’écriture avec ce ton décalé. Pas seulement en jeu de rôle, d’ailleurs. C’est un peu une façon de vivre pour moi. Pour l’Agence Barbare, c’est ce qui m’a séduit pas la bande dessinée et c’est donc ce qui m’a conduit à en proposer une adaptation. Au moins, dans ces jeux, il n’est pas nécessaire de contraindre les joueurs à préserver l’ambiance : les vannes à deux balles participent à la bonne marche de la partie. Et ça, ça me parle. Ceci dit, le CLUB n’est pas exclusivement humoristique et j’encourage aussi à le jouer de manière sérieuse, à la James Bond avec, en plus, le petit décalage qui vient d’incarner un monstre.

2. Mouais. J’ai quand même du mal à voir l’ambiance du jeu. Tu peux me donner une idée des inspis ?

Ma toute première étincelle en rapport avec ce jeu, c’est l’affiche du film Monsters Club, un film de 1981 avec notamment, à l’affiche, un certain Vincent Price. On y voit un vampire, un loup-garou et quelques autres faciès grimaçants. L’idée s’est faite en moi : un club de monstres joués par les joueurs. Le reste est venu assez naturellement. Les inspirations sont, comme toujours, nombreuses mais pas nécessairement directes. Le BPRD de Hellboy et Men In Black sont bien entendu certaines d’entre elles.

3. Ça change quoi que ce ce soit des monstres qui tentent de sauver le monde ?

Les monstres sont l’antithèse des héros, en temps normal. Au sens étymologique, des monstres sont des créatures que l’on montre du doigt, peu discrètes donc. L’idée d’en faire des agents secrets était assez absurde pour me plaire. De ce fait, l’idée du jeu, si elle n’exclut pas les prouesses et les actes héroïques, est surtout de voir ce que des agents disposant de pouvoirs exceptionnels mais également de failles handicapantes vont faire pour se tirer des mauvais pas dans lesquels ces dernières ne manqueront pas de les plonger. Il sera possible de jouer de manière classique au Club, mais l’idée est vraiment de pousser les personnages à la faute et de profiter ensemble des moments qui vont suivre…

4. Et le système de jeu ? Dans ce genre de projet, il est anecdotique, non ?

Aucun système de jeu n’est anecdotique, même si j’avoue être d’une école plutôt libérale quant aux lois du jeu. Un système, même minimaliste, est nécessaire, rassurant, pour bien des joueurs et des meneurs de jeu. L’idée est ici de favoriser les échecs critiques, les « failles », sans pour autant pourrir la partie (atteindre les objectifs d’un scénario demeure l’un des moteurs du jeu de rôle).

En dehors de cela, le système n’est pas une révolution en soi. Il tourne, il donne satisfaction et il s’efface volontiers devant la narration. Mais j’ai l’impression que tous les jeux parlent de leur système comme étant « simple et efficace »…

5. Sur la page du foulancement, vous dîtes qu’il y a déjà énormément de suppléments prévus mais vous ne dîtes pas sur quoi. A ce compte-là, moi aussi j’ai dans mes tiroirs les pitchs des 10 futurs meilleurs JdR du monde, hein ?

Disons que l’on ne manque pas d’idées : des scénarios, des campagnes, des méchants… Du matériel pour jouer quoi ! L’envie est réellement de montrer que le Club – bien que j’en revendique le caractère apéritif – peut se doter d’une gamme qui permettra aux meneurs de varier les plaisirs sans trop se prendre la tête. Mais je suis preneur des pitches dont tu parles. Un envoi sous pli discret ?

6. Frédéric Dorne aux scénarios additionnels, Mathieu Coudray (Tiny) aux illus… ça sent un peu l’endogamie, tout ça, non ?

En ce qui me concerne, c’est une première collaboration avec JDR Editions et Frédéric Dorne. L’Agence Barbare était éditée par Stellamaris. Le trait de Mathieu Coudray correspond assez bien au ton du Club et j’ai donc trouvé cohérent que Frédéric me le propose comme illustrateur du jeu. Après, les scénarios additionnels, j’en aurai aussi à écrire, donc, c’est plutôt chouette que Frédéric Dorne en écrive aussi. En cas de beau succès, qui sait, on pourrait faire appel à d’autres auteurs !

7. On entendait d’ailleurs un peu moins parler de JDR Editions depuis quelques temps. C’est quoi là : le chant du cygne ou celui du renouveau ?

Je n’ai pas eu l’impression de voir cet éditeur disparaître de l’actualité rôlistique et ils sont là depuis longtemps. Je crois savoir que Tiny et Doudous & Dentiers, pour ne citer qu’eux, sont de beaux succès et ils ne datent pas de la boîte rouge de D&D, hein. Ils travaillent même sur le prochain JdR de Bruno Guérin*. Il faut dire qu’il n’est pas évident de se faire une place au soleil quand on joue la carte de l’originalité dans ce milieu, avec les rééditions incessantes des grands anciens du JdR (et j’y souscris aussi, hein, faut pas croire).

https://fr.ulule.com/le-club/

 

* On en reparle d’ailleurs très, très bientôt dans le Fix !