Ragnarok – Campagne de jeu pour DarkRunes [chronique]

Suite à ma lecture de Darkrunes, j’étais enthousiasmé par l’univers riche et épique que proposait le jeu (pour tout ceux qui aiment les légendes celtique, nordique et grecques). Ceci étant, le livre de base avait un problème de « temporalité » (difficile de savoir par quel bout prendre le jeu quand il propose de jouer dans 3 époques bien distinctes). Mais le point fort du jeu était le long scénario inclus dans l’écran. Il démontrait tout le potentiel du jeu. Ce qui, au final, nous laissait présager du meilleur pour LA campagne à venir.

Et nous y voici. Moins d’un an après une souscription réussie sur GameOn, voici que le tant attendu supplément* arrive en boutique.

Un plumage à rendre jaloux Hugin et Munin

Avant de parler de la campagne, parlons de l’ouvrage en lui-même. Car ce dernier mérite bien son paragraphe. Pour une jeune et petite maison d’édition, le supplément Ragnarok est quasi un sans faute : couverture rigide, mise en page claire, illustrations nombreuses et de qualité, plans, cartes… Bref, difficile de lister ce qu’il manque. L’éditeur a même le bon goût d’utiliser la couleur dans le texte selon le type de contenu :

  • Noir : la campagne
  • Bleu : des textes à lire aux joueurs
  • Rouge : des conseils pour le meneur ou pour les parties plus techniques (jet de dés, etc.)

Cette mise en page claire est très appréciable durant la lecture.

« Si ça saigne, ça peut mourir« 

Le Ragnarok, depuis le temps qu’il était annoncé, devait bien arriver un jour. ça nous pendait au nez. Il faut dire aussi que Loki préparait son coup depuis un moment…

D’ailleurs, tout cela nous est narré en introduction sous forme de petit paragraphe, nous expliquant la vie d’Odin et la jeunesse de Loki. Que ce soit la « vraie légende » ou celle du jeu, peu importe. Le fait de poser les choses dès le départ permet de mettre tout le monde sur la même longueur d’onde : joueur, meneur et les auteurs du supplément.

Après quelques notes préliminaires qui, encore une fois, expliquent les intentions des auteurs, la campagne commence.

Le Ragnarok a commencé. Ce qui annonce la fin des Dieux. Le problème, c’est que les malheurs qui accompagnent cette fin du monde arrivent en Midgard sous la forme d’une horde de vikings noirs, menés par le terrible Harald. Les joueurs devront donc tout faire, à leur niveau, pour sauver le monde. Leur monde.

L’introduction de la campagne est épique et lance les héros dans leur quête qui les mènera en Avalon, au royaume des Elfes, qui les fera adhérer à la confrérie de la lance ou encore délivrer un Dieu. Cette intrigue mélange les cultures scandinaves et gauloises avec le même talent que pour le livre de base.

Seul bémol, et non des moindres, le premier tiers de la campagne est TRÈS dirigiste. Les joueurs et le meneur auront peu de marge de manœuvre. A tel point que, par moment, j’avais l’impression de lire un compte rendu de partie. A l’inverse, le style employé rend les scènes très visuelles et permet de se les approprier facilement.

Heureusement, l’intrigue s’ouvre à la moitié du supplément (ce qui, au niveau de l’aventure, correspond à peu près à la fin du 1er tiers). A partir de ce moment là, les PJ auront plus de liberté et plusieurs façons d’arriver à leurs fins. Une ouverture qui nous ferait oublier le dirigisme du début ? Oui. Mais encore faut-il arriver jusque là.

Et à la fin, ils meurent

Ou pas.

Mais quoiqu’il en soit, le voyage sera épique et difficile. Les PJ auront plusieurs occasion de louper leur quête. Que ce soit par le combat ou par de la diplomatie mal avisée. Traiter avec les dieux ou les puissants de ce monde ne se fait pas sans risque.

Chose importante, à l’instar du livre de base, les auteurs ont réussit à mélanger les différentes cultures dans un tout cohérent pétri de connaissances.

L’ouvrage bénéficie d’annexe nous expliquant en quelques mots les tenant et les aboutissant de l’histoire (dommage que ce soit à la fin, mais en même temps, on comprend mieux ce qui est expliqué une fois qu’on a lu la campagne) et aussi du devenir du monde si Midgard a succomber au désir de destruction de Loki.

Au final, malgré le dirigisme du début de campagne, ce supplément attendu ne décevra pas ceux qui ont aimé l’univers et le mélange des cultures proposé dans le livre de base. Et même mieux ! Ragnarock est le parfait point de départ pour profiter pleinement de Darkrune. Je ne sais pas s’il y aura une suite, mais la gamme est à suivre.

* : On parle ici d’un supplément « papier » disponible en boutique. Les éditions Yggdrasill ont, depuis la sortie du jeu, publié fréquemment des aides de jeux gratuites au format PDF ainsi que des scénarios, également en PDF, payants.