Les indés ont le droit de cité

Comme vous le savez, chez le Fix, on aime parler de tous les JdR. Ceux qui se financent royalement avec des petits bouts de cartons en bonus et de pleines pages couleurs en paliers. Mais aussi les autres. Ceux que l’on réunit sous le nom mystérieux d’indés qui ne veut pas toujours dire grand chose, il faut bien l’admettre.

Là, par exemple, on va spontanément classer le prochain de Côme Martin dans cette catégorie alors que, dans les faits, il possède un éditeur – il est publié dans la collection Jydérie chez Dystopia – et bénéficie à ce titre d’un confort que peu d’auteurs peuvent se permettre puisque le jeu va sortir là, tout de suite ou presque, sans passer par la case foulancement. Concrètement, ce Cités abîmées sera en précommande classique (non participative) du 15 octobre au 15 novembre pour une parution début décembre si tout va bien.

Non, plutôt qu’indépendant, on peut se risquer à parler là de jeu d’auteur. De fait, le moins que l’on puisse dire, c’est que Côme Martin, projet après projet, creuse son sillon, abordant des sujets souvent surprenants mais qui, quand même, portent en eux de curieuses obsessions comme les cités démentes, les transports en commun, la poésie du quotidien urbain et son pendant le surréalisme. On se souvient ainsi du récent Pendant ce temps, dans le métro ou encore du plus ancien Green Dawn Mall.

C’est tout cela que l’on retrouve dans Cités abîmées. Dans ce nouveau jeu, les joueurs et joueuses incarnent des Voyageurs venus régler une affaire ou une autre dans la fameuse Cité. Mais la Cité, pas de chance, est bien abîmée par « quelque chose » et compte sur les personnages (encore eux !) pour se faire réparer, quoi que cela leur coûte. Comme le pluriel du titre les laisse supposer, la Cité possède certes quelques constantes mais elle reste largement à définir en début de séance et peut donc se renouveler pour une grande rejouabilité. (…) Oui, je vous rassure : cela suppose une palanquée de tables aléatoires pour alimenter tout ça.

Le jeu fonctionne avec des cartes à jouer, qui déterminent ce qui sera au centre de la scène et matérialisent le plan de la Cité sur la table. Contrairement à ce que les esprits simples supposent trop aisément, jeu indé ne rime pas (du tout) avec règles à la va-comme-j’-te-pousse et l’utilisation des cartes nécessite de nombreuses précisions qui donnent lieu à des diagrammes très parlants et bien faits. Un vrai manuel de jeu, en somme. Et pas du tout un recueil de poésie vaguement ludique, si vous voyez ce que je veux dire…

Le mieux est encore de demander à Côme Martin de nous donner lui-même quelques précisions sur son cheminement et ses inspirations de départ. Nous vous proposerons donc une interview de l’auteur dans quelques jours pour soutenir cette nouvelle initiative rôliste de Dystopia.

https://www.dystopia.fr/a/come-martin/cites-abimees