Into the ODD – Les scénarios

Voici la suite de la mi-nu-tieuse chronique de la gamme Into the Odd par Vincent. Vous trouverez les autres parties de cette critique ici et .

 

Je ne sais pas s’il y a un ordre pour commencer la lecture des suppléments d’Into the Odd, mais autant j’ai été conquis par les suppléments de contexte, autant la première campagne que j’ai lue, Into the cave, m’a déçue. Je ne dis pas qu’elle est mauvaise, mais disons qu’elle n’a pas répondu aux attentes que j’ai eu après la lecture du livre de base.

Into the caves se déroule à Katzenjammer, quartier de Mortebise, ville du jeu Every Day Is Halloween (« intégrale » éditée par les XII Singes et écrit par Patrice Crespy). Et je pense que c’est ce qui m’a déçu. Into the Odd propose un univers sombre, étrange, déroutant et dangereux. Et c’est pétri de toutes ces promesses que j’ai entamé la lecture des 4 scénarios que composent la campagne. Et, au final, je n’ai pas retrouvé la noirceur du monde. C’est un peu comme si vous lisez Dark Heresy et qu’on vous proposait une campagne Star Wars. Les deux sont bons, Star Wars peut avoir des cotés sombres mais Warhammer 40K n’est pas Star Wars.

Comprenez bien que ce ressenti est mien. A l’inverse, si le côté sombre d’Into The Odd n’est pas pour vous, Into the Caves vous permettra de profiter d’un très bon système de jeu grâce à une intrigue prenante… si vous aimez les donjons. Car les quatre scénarios sont en réalité quatre donjons.

L’originalité de cette campagne est que le plan des donjons est l’écran du jeu. Oui oui, vous avez bien lu. Chaque volet de l’écran représente un donjon (interro surprise : l’écran fait combien de volets ?).

Concernant l’intrigue, le pitch de départ est assez simple : les PJ ont rendez-vous dans une arrière salle de leur auberge habituelle avec un « homme mystère » pour enquêter sur le meurtre d’un chat. On découvre rapidement que, dans ce quartier, beaucoup de chats sont morts ces derniers jours… 4 donjons, peu d’Arcana, du danger, une intrigue qui implique les PJ et un écran de jeu qui fait – aussi – office de plan de donjons. Voici tous les ingrédients de Into The Caves un dungeon crawling correct.

J’avais évoqué dans ma critique ci-dessus mes attentes que j’avais suite à la lecture d’Into The Odd (ITO). Sachez que la seconde campagne Into the Arcana y répond pleinement. On y retrouve tout ce qui fait le sel d’ITO : de l’exploration, des Arcana, du danger et cette ambiance si particulière que dégage le jeu.

Le postulat de départ est on ne peut plus simple : contactés par un collectionneur d’Arcana, les PJ devront se rendre dans un quartier dangereux pour confirmer la mort d’un chasseur d’Arcana avec qui le collectionneur était en affaire.

Ce que j’aime particulièrement dans ITO, c’est qu’il propose un monde vivant. Tout au long de l’aventure, les PJ sont confrontés à des événements auxquels ils peuvent prendre part (ou pas). Leurs actions, ou leur inaction, auront des conséquences plus ou moins minimes sur le monde sans pour autant que ceci affecte leur mission. Ces événements, à l’issue toujours imprévisible par rapport à la perception de notre monde réel, offrent une ambiance envoûtante et particulière à ITO. Un exemple pour illustrer mon propos : si les PJ sont curieux, ils croiseront en chemin une personne âgée, allongée sur le sol. Profondément endormie ou inconsciente, cette personne ne semble pas être blessée ou avoir été victime d’une attaque. Aider cette personne sera-t-elle bénéfique, une simple B-A sans conséquence ou, au contraire, causera des problèmes aux PJ ? Le monde d’Odd ne réagit pas comme le nôtre, il nous surprend et nous déstabilise (et c’est ça qui est bon !). Si les PJ ne sont pas curieux, ils peuvent très bien passer à côté de ce type d’événement (mais heureusement, ou malheureusement pour eux, le jeu propose beaucoup de péripéties comme celle-ci).

Au final, j’ai beaucoup aimé Into The Arcana. Cette aventure de 32 pages montre tout le potentiel du jeu. Seul petit regret : le manque d’illustrations. Les quelques visuels présents dans le livret sont magnifiques et participent grandement à l’ambiance du jeu. Mais j’aurai apprécié que certains PNJ soient illustrés ou mis en portrait (surtout quand on voit le look des personnages qui font office de visuel de couverture – même si rien n’empêche de les recycler si vous n’avez pas utilisé les pré-tirés).