Necromundo sort de chez l’imprimort

Six ans après la sortie du jeu de base et après une souscription réussie (264% de financement atteint), Nécropolice s’ouvre au monde.

Pas de panique, si vous n’avez pas eu l’occasion de souscrire, sachez que les livrets seront disponibles en boutique aux dates suivantes :

  • NecroTokyo : 9 Mars
  • NecroScot : 13 Avril
  • NecroRoma : 18 Mai
  • NecroPraha : 15 Juin

En attendant, nous vous proposons un petit retour détaillé sur chacun de ces quatre suppléments.

Guide du routard underground

Malgré le fait que les quatre livrets soient écrits par des auteurs différents (Charlotte Bousquet, Fabien Fernandez ou Guylène Le Mignot pour ne pas les nommer), leur composition est sensiblement la même. A savoir :

  • Une description sombre des quartiers de la ville : sa mafia, ses vices et ses trafics.
  • Quelques PNJ notoires
  • Un encadré pour créer un PJ local
  • Quelques nouveaux atouts spécifiques au supplément
  • La description de la faction à laquelle vont appartenir les PJ
  • Une carte centrale
  • Quelques rumeurs/synopsis
  • Un scénario

Un contenu qui, sur le papier semble être exhaustif, mais qui doit subir la contrainte de tenir dans un livret de 32 pages. Alors pari réussi ou bien va-t-il falloir se retrousser les nécro-manches pour pouvoir en profiter pleinement ?

1. NecroTokyo – Nippon ni mauvais

Le supplément débute par une présentation des quartiers de Tokyo et la description des yakuza. Cette partie se conclut par un lexique d’une page qui est le bienvenu.

Ensuite, on nous présente la « Section T », organisation policière dont sont membres les PJ. Le jeu vous propose de jouer des enquêteurs locaux (il y a un petit encadré vous permettant de créer un enquêteur japonais). Mais rien n’explique comment jouer un Gaijin (sont-ils acceptés ou même bien perçus ?).

Quelques rumeurs font office de synopsis puis le livret se conclut par un scénario dans lequel les PJ doivent enquêter sur un cadavre retrouvé dans un lycée. Un lieu clin d’œil à tous les amateurs de manga (dans lequel se déroule tellement d’histoires…). L’enquête est intéressante et sa construction très plaisante : tous les indices, témoins ou encore les aides de la police sont fournis au MJ sans ordre chronologique. Ce qui permet au meneur de suivre le déroulement de joueur sans imposer une linéarité dans l’enquête. Le seul regret que je peux emmètre avec ce scénario, c’est que la première moitié du supplément suscite l’intérêt en décrivant de manière très intéressante les organisation Yakuza pour, au final, proposer un scénario qui n’exploite rien de tout cela.

Ce sera donc au MJ de développer les intrigues et les enquêtes de ses rêves.

2. NecroPraha – le plus envoûtant

Passionnant.

En quelques paragraphes, Charlotte Bousquet arrive à distiller une ambiance envoûtante et mystérieuse. On retrouve, dans l’ensemble la même structure que pour les autres suppléments : survol de la ville, description de la section medium locale, etc. Mais la grande force de ce supplément est de proposer un « vrai méchant ». Une organisation ennemie que les PJ devront combattre.

Une excellente surprise et clairement mon préféré parmi les quatre suppléments constituant NecroMundo.

Le scénario est, quant à lui, plus classique. Prévue pour être jouée en one shot, l’intrigue se termine avec une fin ouverte. Pour ce qui connaissent COPS, nous avons là un bon 10-18, quoi.

3. NecroRoma – le plus original

Rome…L’Italie…  Pour certains, cela évoque surtout la pasta. Pour d’autres, la mafia. Ici, vous vous en doutez, c’est la seconde option qui prime.

Comme son nom l’indique, Necropolice vous permet d’incarner un membre des forces de l’ordre. Et les suppléments proposés dans cette collection suivent la même optique. Sauf NecroRoma. Dans ce dernier, vous incarnez un flic dans la mafia. Les PJ devront ainsi jouer sur les deux tableaux sans jamais se faire prendre ou sans oublier d’où ils viennent. Le côté occulte et enquête du jeu est ici totalement renouvelé.
Un supplément qui doit se jouer en campagne pour vraiment en tirer partie et, pour une fois, le scénario proposé est en rapport avec le background présenté dans le supplément.

4- NecroScott – le plus vaste

Les trois premiers suppléments ont réussi le tour de force de présenter une ville et une intention de jeu, non pas de manière détaillée, mais de façon suffisante pour un livret de 32 pages. Ici, Necroscott vous propose, pour le même format, de vous présenter toute l’Ecosse. Autant dire que je m’attendais à ce que ce supplément soit le plus « casse-gueule ». Et pourtant, Guylène Le Mignot l’autrice (également aux commandes de NecroTokyo) s’en sort plutôt bien.

Dans ce contexte, les PJ font partie de la Spook Unit. Une branche de la police ayant pour mission d’éradiquer l’alcool et la drogue, très présente dans tout le pays. Quand on pense que c’est déjà mission impossible dans les Hauts de France. Bon courage pour faire de même dans une région 5 fois plus grande.

Le scénario proposé, fidèle au thème, est un bon mélange d’enquête occulte, mâtinée de contrebande d’alcool.

Conclusion

Chez les XII Singes, une gamme, même « intégrale », n’est jamais vraiment terminée. Il y a toujours un supplément qui sort pour relancer l’intérêt du jeu. Et cette collection Necromundo le fait avec brio. Alors, certes tout n’est pas parfait. Le format court peut laisser un goût de trop peu. Surtout pour les MJ débutants. Mais ceci n’entache en rien la qualité du contenu produit. Au contraire, la présentation « générique » de chaque supplément fait qu’ils peuvent parfaitement convenir à n’importe quel jeu d’enquête contemporaine.

Dernier petit point noir : chaque supplément contient une carte, entièrement en noir et blanc, dans la double page centrale. Celle-ci est utile pour le MJ quand ce dernier lit la description de la ville, mais elle est inexploitable en cours de partie. Un point noir qui n’en est pas vraiment un si vous avez souscrit car l’éditeur proposait à l’occasion du foulancement les cartes au format A3 et en couleur !

Une gamme qui se conclut, non pas en beauté, mais en qualité !

J’espère voir naître sur le net ou dans les magazines des scénarios exploitant ces contextes de jeu, car ils ont tous un fort potentiel ludique et narratif.