500 NDG passe au service à la russe

Pendant des siècles, en gros jusqu’au milieu du 19ème siècle, nos ancêtres fortunés ont ripaillé selon le service dit « à la française ». Il s’agissait de se faire dresser un vaste buffet hétéroclite mêlant volontiers le lapin à la moutarde et la carpe aux amandes, passant allègrement du coq au vin au saucisson d’âne tout en essayant de ménager les appétits privilégiant le fromage de chèvre et ceux préférant la soupe au chou. Bref, un beau bordel.

Et bien, les – nombreux – foulancements organisés par l’éditeur 500 Nuances de Geek ont longtemps eu cet aspect adoptant résolument une philosophie que l’on peut résumer par : « Voilà, on vous propose tout ça, ça n’a rien à voir mais c’est bon alors mangez-en ! ». Ça a été le cas pour des jeux Apocalypse, des jeux Fate et même, dans une certaine mesure, pour des financements pourtant apparemment très thématiques comme ceux de La Laverie ou de Tschaï.

Que l’on cause cuisine ou foulancement de JdR, si le service à la française a été finalement délaissé, c’est que ce n’était pas la panacée. C’est lourd, indigeste, on finit par s’écœurer devant autant de choix, c’est coûteux (car il faut commander beaucoup et qu’il y a des pertes) et, surtout, cela conduit à manger tout tiédasse. Beurk.

Vint alors la mode du service « à la russe » qui… bah, en fait, c’est comme maintenant : on mange les plats les uns après les autres, en prenant le temps de savourer chacun d’entre eux à leur juste mesure et dans les meilleures conditions possibles (chaud, présenté à l’assiette, etc.).

Et bien, alléluia, 500 NDG a également décidé de passer à ce mode de foulancement comme nous le prouve l’actuelle campagne pour la VF de la version complète de l’excellent Blades in the Dark. Le super jeu de guildes de voleurs de John Harper n’est en effet pas présenté dans un vaste menu aux couleurs criardes à côté de quelques saucisses trop grasses et autres potages douteux mais bel et bien mis en valeur dans un foulancement qui lui est entièrement consacré.

Ou presque (on ne se refait pas, nomdidju !).

L’esprit de ce foulancement – que l’on applaudit des deux mains, tant pour le choix du jeu que pour la forme du financement – est parfaitement résumé dans cet extrait du texte paru sur Ulule :

L’offre proposée dans cette campagne a pour philosophie de revenir aux fondamentaux : rendre le jeu disponible, dans une qualité optimale (couverture rigide, papier de qualité). Il vous accompagnera ainsi durant de longues années de jeu et probablement de hack, comme un ouvrage de référence. Le jeu étant déjà traduit, nous espérons pouvoir de plus vous proposer un délai de livraison très court pour une campagne, de 4 à 6 mois après la fin de la campagne, afin que vous puissiez vous lancer rapidement dans Duskwall

Donc, en effet, l’objectif quasi unique du CF est le financement de la plus belle édition possible du seul (gros) livre de base de BitD. D’ailleurs, le CF flirtant déjà avec les 300 %, c’est acquis.

Tradition du foulancement oblige, quelques paliers « cosmétiques » sont proposés et restent de bon goût. Il y aura ainsi une version poster de la carte de la ville qui abritera les exploits de vos coquins, des fiches A4 présentant en détail des bâtiments ou des quartiers d’icelle, des « playsets » pour habiller le jeu avec une ambiance différente de celle – un peu étrange – de voleurs steampunk de l’original, etc.

De quoi ? Vous êtes sûrs ? Vraiment pas un *autre* jeu à financer en sus ?

Ahem.

Si, en fait.

Mais il s’agit de Band of Blades, un hack de BitD qui décline le même système (dont le SRD réutilisable librement a été traduit par Khelren il y a quelques mois) dans une ambiance de fantasy militaire sombre. Comme dirait l’autre, ça fait sens. Et même : ça fait envie. Fromage ET dessert.

Bref, voilà un foulancement que l’on a envie de soutenir sans réserve.

Blades in the Dark VF chez 500 NDG, c’est bon, mangez-en.

https://fr.ulule.com/blades-in-the-dark/