Le rapport de Missions du Colonel X
Nous vous en parlions il y a quelques semaines : les XII Singes sont retombés dans leurs travers en augmentant considérablement un pauvre petit jeu indé qui ne leur avait rien fait pour en tirer toute une gamme nommée Missions. Raaah, les misérables ! Le projet est même actuellement en foulancement pour encore une semaine environ. Pour avoir quelques explications sur cette nouvelle forfaiture, le mieux est encore d’aller à la source. Nous avons en effet réussi à obtenir au péril de notre vie le contact du conseiller spécial des Singes pour ce projet de jeu d’espionnage. Un certain… euh… Colonel X. Hmmm, nous soupçonnons un pseudo.
1. Bon, Colonel, on ne peut pas en révéler trop, bien sûr, mais quels étaient les contours de votre lettre de mission auprès de des XII Singes ?
En réalité, c’était plutôt l’inverse, c’est moi qui est donné une lettre de mission aux XII Singes. En effet, à la DGSE, nous disposons de nombreux outils de simulation, que ce soit en décor d’entrainement ou en réalité virtuelle, et nous voulions compléter notre dispositif par du jeu de rôle sur table. Nous avons fait l’inventaire des jeux existants sans trouver d’outils appropriés, à part des principes développés par un américain dont les Les XII Singes avaient déjà travaillé. J’ai donc pris contact avec eux.
2. Il se dit que Les XII singes auraient acheté une partie de leurs informations confidentielles auprès d’un fixer américain dont l’identité se cache derrière l’habile pseudo de Jean Lamèche. Vous en savez un peu plus ?
Vous voulez dire que qu’il a vendu, Lamèche ? Les XII singes m’ont prévenu de votre angle éditorial, disons, particulier…
3. Bon, visiblement on n’en saura pas plus… Colonel, en substance, quelles sont les bonnes méthodes pour émuler autour d’une table de JdR une de ces opérations d’espionnage dont vous avez l’expertise ?
Nous sommes très satisfaits tout d’abord des principes de M. Wick liés au briefing et à la préparation qui permettent de bien comprendre que les bons choix font la différence sur le terrain : entraînement, renseignement, équipement, c’est effectivement un trio gagnant. Ensuite, nous apprécions beaucoup la partie dite « jeu de miroirs », car elle illustre bien le fait qu’il peut être tentant d’obtenir des concours extérieurs, mais que cela expose non seulement l’agent, mais aussi toute l’équipe quand elle tente de couvrir le fautif au risque de glisser dans une spirale de dissimulation.
4. Pourquoi avoir accepté que les XII Singes commercialisent ce jeu ? Il était temps que le monde sache ?
Nombreux sont déjà ceux qui… sachent ! A l’origine, ce n’étaient pas prévu, mais il s’est avéré que Les XII Singes ont pensé que c’était aussi un bon produit de divertissement et nous en ont demandé l’autorisation. Pour nous, il n’y avait pas de problème dès lors que nous pouvions vérifier que les données utilisées pour les parties sur le contexte et sur les aventures ne contenaient pas d’éléments mettant en péril des intérêts ou des agents français.
5. Curieusement, vous avez étendu vos renseignements à des contextes aussi variés que le medfan, le western ou même la Rome antique. Comment pouvez-vous être expert en autant de… non, ne me dîtes pas quand même que… ?
Non. J’ai bien peur que la réalité soit plus prosaïque. Missions Old Wild West a été développée au titre de nos bonnes relations avec la CIA. Comme vous le savez, son image n’est pas toujours perçus comme très positive. Par conséquent, elle développe des programmes de valorisation dans l’opinion. Missions Old Wild West est ainsi destiné à revendiquer pour les services de renseignement étatsuniens une origine empreinte de valeurs humanistes et fédérales sous l’aile de Ulysse Grant. Cela n’a rien d’exceptionnel, la CIA est très active en matière d’entertainment, elle a par exemple participé à des films comme Les trois jours du condor, Bad Company ou Zero Dark Thirty.
Missions Horreur contemporaine vient d’une autre collaboration, européenne celle-ci, a été conçu à partir d’un cahier des charges de Säpo, le service de sureté suédois. Nous ne comprenons pas vraiment cette commande, nous faisons l’hypothèse qu’il s’agit peut-être de tester des situations totalement imprévues.
Quand aux autres déclinaisons, ce sont des purs produits de fiction sans rapport avec nos activités.
