Chibi invente la BAC à sable

Eh, mine de rien, cela faisait un moment que Le Grümph nous avait habitué à ce que le Chibi, ce soit le lundi et toujours gratuit, grâce à sa longue et très régulière série de sorties ouvertes à tous grâce à la générosité de ses mécènes sur son Patreon.

Mais il fut un temps où Chibi, c’était un label de sorties pléthoriques, toutes à télécharger en PDF ou à faire imprimer en POD pour une poignée de brouzoufs à peine. C’est bien simple, au pic de son activité, le label avait fini par représenter 8.5 % de la totalité de note planning. On avait du pratiquer des coupes sombres…

Et là, alors que notre fameux planning ne portait que la rumeur de la sortie d’une v2 du jeu phare de chez Chibi, Cœurs Vaillants, boom, voilà une sortie inattendue et bien intrigante qui répond au nom curieux de… de… ah mince, il n’y  a pas ce caractère spécial sur WordPress… bon, bah, appelons-le entre nous « Le jeu N majuscule à l’envers avec un accent dessus ». Remarque, cela ne fait pas beaucoup plus long que les titres traditionnels chez Chibi donc ça va…

Comme il se doit avec un bon vrai Chibi, on est un peu décontenancé devant cet OVNI. En fait de jeu, ce n’est qu’un setting dépourvu de toute référence à un système de jeu. Quelques conseils sont vite expédiés en quelques lignes, orientant plutôt vers des choses qui créent du jeu au fur et à mesure comme une adaptation à un Apocalypse allégé. Peut-être dommage de ne pas avoir été jusqu’à proposé là cette adaptation  qui s’annonce comak à faire soi-même.

L’univers exploré n’est pas non plus des plus familiers : il s’agit d’une urban fantasy très, très contemporaine avec des barres HLM, mixité culturelle, dalles en béton, MJC tristoune et descentes régulières de la BAC. Tout ça.

Le prétexte est aussi simple qu’inspirant : l’ensemble de la cité (du quartier, quoi) vient de franchir un portail magique et se retrouve soudainement dans un environnement inconnu où tout reste à explorer. On y trouve de la magie, des créatures fantastiques et plein d’autres merveilles à découvrir. Que vont faire les habitants de la cité de celles-ci ? Les exploiter ? Se recroqueviller sur ce qu’ils connaissent ? Réinventer ensemble une vie meilleure ? On espère que les PJ serviront de leaders inspirés devant un tel programme.

Ce qui, en revanche, est beaucoup plus traditionnel dans un Chibi, c’est l’exposé du setting. On retrouve là le principe du bac à sable à explorer (la fameuse BAC à sable, donc). Le livre commence par la cité avec ses lieux mais surtout des « factions » qui ont chacune leur façon de réagir vis à vis de l' »Hallu » comme les habitants de la cité appellent ce qui se passe de fifou ces derniers temps. La suite est consacrée à la vallée mystérieuse avec des lieux possibles, des créatures, etc.

La dernière partie est consacrée à une série de conseils et de tables aléatoires (aaaah, ouf !) pour tracer (ou retracer lors de la campagne suivante) la vallée à explorer. A noter, donc, qu’il n’y a pas d’autres intrigue plus scriptée que celle qui va naître des actions des PJ pour guider leur communauté dans la direction qu’ils souhaitent. Plutôt, donc, pour MJ expérimentés et joueurs proactifs.

Pour finir, un mot sur la forme où, là encore, on se retrouve tout dépourvu de nos repères habituels : l’inimitable patte graphique noir et blanc du maître des lieux est en effet remplacée par des illustrations au style d’aquarelles très contemporaines, confiées au talent d’une certaine Kerdui qui, disons… semble avoir été à bonne école, quoi. En tout cas, le livret d’une centaine de pages est très généreusement illustré avec,; notamment, une galerie de portraits complètes de tous les principaux PNJ en fin d’ouvrage.

Comme d’habitude, on trouve ce petit format en PDF ou en POD sur la boutique en ligne Chibi : http://legrumph.org/Terrier/public/chibi/%D0%8D

3 pensées sur “Chibi invente la BAC à sable

  • 4 octobre 2023 à 20:54
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    Pour le système de jeu, ce n’est vraiment pas un problème car il y en a tellement de générique, au hasard : Pti6, Cerbère, SWADE, Icons, « tu prends Cthulhu et tu adapte », 2D6+Deeds… Il faut le choisir en fonction de l’ambiance que l’on veut retranscrire.
    Le setting est très inspirant. Il y a des enjeux interne à la cité, des enjeux interne au monde extérieur et des enjeux liés aux interactions entre la cité et le monde extérieur.
    Le côté politique-survie-diplomatie me fait penser à la série « les 100 », sans forcément le côté désespéré.
    On a envie d’y plonger les PJ et de développer leurs choix et décisions, de faire bouger les PNJ et de découvrir quel dangers et merveilles se cachent derrière la prochaine vallée…

  • 5 octobre 2023 à 15:11
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    Ѝ, ça ne passe vraiment pas sur WordPress ?

    • 5 octobre 2023 à 16:06
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      Mordiou, ié souis démasqué !

Commentaires fermés.