Et si l’esprit de la machine était l’esprit du jeu ? [chronique Oméga]
Ce n’est jamais une bonne chose, sachez le, de se faire une première idée sur un JdR en se basant uniquement sur sa présentation sommaire et quelques éléments visuels éparses. Je parle en connaissance de cause, car c’est exactement de cette manière que je me suis fait agréablement surprendre par le jeu qui nous occupe aujourd’hui : Oméga d’Odonata édtions.
En effet, il faut se méfier de ses premières impressions lorsqu’on prend en main ce coffret sombre aux illustrations aussi belles que glaciales tout en ayant en tête que ce jeu nous propose de jouer des machines implacables qui ont exterminé l’humanité. On s’attend alors clairement à un univers froid et inhumain, qui va proposer un cadre ludique potentiellement très déstabilisant nous posant des problématiques évidentes : Comment fait-on pour incarner le rôle d’un robot tueur d’un futur lointain ? Quel plaisir va t’on pouvoir tirer de tout ça ?
Et bien la réponse à cela est extrêmement simple. Par delà les fausses impressions que l’on pourrait avoir par défaut sur ce jeu, Omégase révèle être au contraire un JdR qui transpire la jouabilité à chaque page, au point qu’il donnera sûrement à certains un sentiment de plaisir coupable. Cette volupté ludique, qui se ressent rapidement à la lecture des ouvrages, se construit sur une sympathique dualité qui compose ce jeu et qui l’éloigne des impressions que nous pouvions en avoir : D’un côté un défouloir aussi jouissif que direct par sa simplicité, et d’un autre côté un cadre de jeu extrêmement riche promettant une multitude de possibilités de thèmes et d’aventures (reste à savoir si cela sera bien exploité mais on va y revenir …)
Alors voyons tout cela en détail et plongeons nous dans l’immensité de la galaxie au 73ème siècle. Nous allons explorer successivement les caractéristiques éditoriales d’Oméga, son univers et son système de règles … pour en tirer au final les spécificités de l’identité ludique de ce jeu.
Genèse et composition de la gamme
Oméga est une production de l’éditeur français Odonata éditions, connu principalement depuis 2016 pour son jeu de rôle Insectopia. Cette nouvelle création originale (et cet adjectif n’est pas galvaudé quand on parle d’Odonata éditions) a été financée avec succès début 2021 sur Game on Tabletop par un peu plus de 220 souscripteurs. Cette réussite, à mon avis, vient d’ailleurs en partie du fait que les équipes du jeu ont beaucoup communiqué sur leur création avant son financement. Que ce soit par des interviews dans plusieurs médias rôlistes, ou par la mise à disposition d’un épais kit de démo du jeu nommé Missions initiales en octobre 2020, les auteurs ont largement pris le temps de venir expliquer la proposition ludique si particulière d’Oméga.
Vous l’aurez compris à la lecture de l’introduction de cet article, votre serviteur avait totalement raté ces diverses vidéos Youtube où l’équipe du jeu est venue présenter sa création. Ayant depuis rattrapé mon retard, je te conseille cher lecteur d’aller toi aussi y jeter un œil curieux (liens en bas de page).
En termes de conception, Omégaest la création commune de trois auteurs ayant déjà quelques travaux à leur actif : Cyril Berger (Polaris), Sébastien Ciccia (Z-Corp, Bitume 7ème édition) et Florent Moragas (Insectopia). A leur côté nous trouvons une solide équipe d’illustrateurs, composée principalement d’artistes rodés à l’exercice comme par exemple Jeremy Bouzerna (Aquablue, Chroniques oubliées…) ou Josselin Grange (Terres d’Arran, Subabysse…) , mais aussi d’un petit nouveau dans notre milieu, Michael Michera (qui pour sa première production JdR apporte son univers mécanique pour les superbes couvertures des livres de la gamme).
Aujourd’hui, Oméga est largement disponible en boutique et sa gamme est en train de s’agrandir par le biais d’un nouveau financement sur Game on Tabletop. Il s’agissait de financer 2 livres qui contiendront un total de 12 scénarios prêts à l’emploi.
La gamme initiale d’Oméga :
La gamme du jeu de rôle Oméga s’organise autour de deux ouvrages principaux : Le Livre de base de 402 pages et Univers et secrets de 306 pages. Ces deux recueils sont d’ailleurs proposés en option dans un superbe coffret collector de très bonne qualité.
Le diptyque partage une mise en forme commune qui met en avant la qualité et la richesse des illustrations proposées. Les dessins des multiples armements et vaisseaux disponibles vous plongent déjà dans l’ambiance futuriste, mais le grand coup qualitatif est surtout porté par les images des différents modèles de châssis de synthétiques que les joueurs vont pouvoir sélectionner pour leurs personnages.
Pas en reste par rapport à tout cela, et très importants pour être plongés dans l’ambiance, des paysages viennent compléter avec beauté cette très forte richesse visuelle des deux ouvrages.
La maquette des livres en elle-même se révèle étonnamment colorée si on s’est laissé de prime abord influencer par le design sombre des couvertures de Michael Michera. Bien que le jeu utilise généralement une police de caractère classique noire sur fond blanc, les ouvrages utilisent aussi toute une série de variantes de format et de couleur pour hiérarchiser les différents types d’indications fournies au lecteur. L’ensemble reste globalement très lisible même si la manière d’amener le propos en totale immersion dans l’univers de jeu peut rendre parfois la compréhension des informations présentées moins instinctive (on y reviendra dans la partie suivante de cet article).
A côté de cette base principale, la gamme propose toujours le kit de démo Missions initiales. Avec ses 120 pages couvrant non seulement les règles et l’univers mais contenant aussi une mini campagne, ce livre est d’ailleurs plus une imposante aide de jeu qu’un simple outil d’initiation.
Ajout classique mais indispensable, l’écran de jeu d’Oméga à trois volets format paysage est très qualitatif. Épais et magnifiquement illustré dans cette même ambiance noire et mécanique, il est aussi très intelligemment utilisé côté intérieur en regroupant des informations de jeu pertinentes pour les meneurs. Il est à noter que cet écran est accompagné de toute une série de livrets fort utiles. Il y a en particulier un livret descriptif pour chacune des Firmes dont les personnages des joueurs peuvent dépendre et un livret nommé Aides de jeu qui apporte un résumé bienvenu de certaines règles.
Enfin, la gamme se complète avec les fameux sachets de diodes servant au système de résolution spécifique d’Oméga (héritage de Insectopia sur lequel nous reviendrons plus loin) mais aussi avec des jeux de D10 customisés servant à utiliser avec style la variante du système utilisant des D10 (variante utilisable avec des D10 classiques il faut le préciser).
Il est important de relever la volonté des auteurs de fournir très vite une base de scénarios disponibles pour le jeu. Chacun des deux livres formant le socle de la gamme contient déjà un scénario, auxquels viennent s’ajouter les trois scénarios de Missions initiales formant une mini campagne. Le financement récent de deux recueils de scénarios va donc venir, très bientôt, compléter largement cette proposition.
L’univers d’Oméga : Quand Terminator et Matrix rencontrent Star Trek
Le titre est volontairement assez caricatural pour mettre immédiatement en lumière ce qui pourrait ne pas être évident au premier abord : l’univers d’Oméga est viscéralement un univers de space opera débridé. Le setting couvre toute la Voie lactée (et même au-delà) et il apporte avec lui très largement les thématiques des mystères de l’espace, des multitudes de formes de vie extraterrestres et des nombreuses planètes à découvrir.
C’est dans ce cadre assumé et riche de space opera que vient se développer ensuite le thème central du jeu, celui qui va amener l’aspect ludique et dépaysant pour les joueurs : l’avènement des machines et l’idée d’incarner des êtres synthétiques dominant la galaxie après avoir quasiment fait disparaître les humains.
Pour bien comprendre de quoi nous parlons, je vous propose ce petit résumé du cadre de jeu d’Oméga:
Nous sommes au 73ème siècle. Depuis maintenant fort longtemps les machines, nommés communément “synthétiques”, ont pris le pouvoir en exterminant presque totalement l’humanité et après avoir aussi détruit la Terre au passage. Mais la société des synthétiques n’est pas unifiée, car 5 puissantes corporations nommées “Firmes” se disputent la domination de l’espace connu et des machines œuvrant pour sa conquête.
Chacune de ces Firmes est dirigée de façon implacable par une puissante Intelligence artificielle nommée MEA (Méta-Entité-Artificielle) et elles ont chacune une idéologie et des capacités majeures différentes :
- Future Technologies : Esprit ultra libéral. Expansion, avancée technologique et éradication du vivant
- Earth Shield : Libre entreprise sans états d’âme. Puissance militaire à louer, négoce et renseignements
- Hégémon Industries : Expansionnisme et patriotisme. Conquête armée et exploration spatiale.
- Cyberlife : Recherches et intérêts pour le vivant. Défense et étude des organiques ayant de la valeur pour évolutions biotechnologiques.
- Prophetia Incorporated : Recherche de renseignements et culture du secret. Systèmes de communication et maîtrise de l’information.
Le point commun entre toutes ces Firmes, c’est qu’elles s’appuient sur une élite de super-synthétiques capable de prendre des décisions totalement autonomes selon les situations. Ces modèles d’élite sont nommés Alpha, Sigma, Psi et … Oméga.
Les Omégas sont un modèle à part à cause du logiciel très particulier qui leur donne leur nom. Ce logiciel Oméga leur permet en effet d’être les seuls synthétiques à pouvoir comprendre et reproduire une chose totalement incompréhensible pour tous les autres modèles : les sentiments et états d’âmes humains.
Car la société des machines n’a en fait jamais complètement coupé le cordon avec l’humain. Les synthétiques exploitent les humains comme esclaves dans les mines de minerais qui forment la base de l’économie inter-Firmes, ou bien les utilisent comme cobayes et matière première pour leurs recherches scientifiques. Et au-delà de cela, l’humanité existe aussi toujours en dehors du contrôle des Firmes. Une résistance perdure et tente de combattre la toute puissance des machines. Ils profitent d’ailleurs dans leur lutte du soutien d’autres “organiques”, des races extraterrestres parfois très évoluées en termes de technologie et auxquelles les machines se sont confrontées dans leur volonté d’expansion en dehors de notre galaxie.
Du coup, les Firmes ont décidé depuis peu de mettre de côté leurs guerres intestines pour présenter un front commun face à toutes les menaces qui viennent remettre en cause leur suprématie. Et bien sûr les Omégas (les joueurs) sont en première ligne pour mener des opérations communes demandant une compréhension des organiques et une adaptabilité optimale face à toutes ces nouvelles menaces.
Voilà donc en gros le contexte. Sachez cependant que l’univers de jeu proposé est extrêmement riche, que ce soit par les rouages profonds du fonctionnement des Firmes et de leurs interactions ou par la diversité de tout ce que la galaxie va contenir pour remettre en cause leurs plans d’expansion. Pour avoir une idée de quantité, sachez que sur les deux ouvrages principaux ce sont quasiment 350 pages qui sont consacrées au cadre de jeu.
Cette richesse de background plein de secrets ne vient pas d’ailleurs sans difficulté, surtout que les auteurs ont choisi une approche immersive dans leurs textes de description. Ainsi, la majorité des notions de l’univers de jeu vont être amenées via des textes présentés comme des rapports de missions ou des extraits de conversations.
La proposition de jeu offerte par l’univers d’Oméga :
Un setting riche et plein de secrets est une offre alléchante, mais encore faut-il voir ce que cela va apporter sur le sujet l’essentiel : l’expérience autour de la table de jeu.
Disons le clairement, l’univers d’Oméga ouvre une multitude de possibilités de scénarios … mais que la gamme effleure de façon un peu timorée selon moi pour le moment (en attendant de voir ce que les livrets de scénarios à venir vont nous proposer). Mais voyons un peu ce que l’on peut faire de ce 73ème siècle dominé par les machines :
Les 5 Firmes et leurs interactions : entre collaboration et trahison
Oméga permet aux meneurs de proposer à leurs joueurs d’avoir des objectifs personnels supplémentaires, donnés directement par leur Firme, en plus de l’objectif de la mission commune apportée par le scénario. Chaque Firme défendant certaines valeurs et doctrines, les tables de jeu voulant exploiter cet aspect à fond pourront jouer sur la méfiance entre les personnages et même leur donner des objectifs les poussant à s’opposer. Les tables de jeu appréciant ce principe “joueur contre joueur” trouveront ici largement leur bonheur, un peu comme dans des jeux récents comme Alien, ou des jeux plus anciens comme Paranoïa.
Mais en dehors de ces oppositions plutôt non frontales mais bien réelles, l’univers d’Oméga s’offre une belle cohérence par un élément majeur concernant les Firmes : elles sont complémentaires ! En effet, les domaines de maîtrise technologique et d’efficacité pure varient entre les firmes, les rendant en fait assez dépendantes les unes des autres. Les personnages auront donc une orientation et certaines capacités spécifiques selon leur Firme, sans pour autant que cela crée de trop grosses disparités entre les personnages.
En résumé, cette structure des 5 Firmes propose des oppositions violentes potentielles d’égal à égal pour les joueurs, mais elle amène surtout des possibilités d’intrigue qui devront être réglées avec finesse sous peine de conséquences lourdes sur les personnages.
Les multiples dangers de la galaxie : les oppositions au règne des synthétiques
Je ne pourrais pas aller trop loin dans les indications ici, car l’univers d’Oméga contient beaucoup de secrets qui viendront proposer des affrontements corsés à vos joueurs.
Cependant, l’élément principal à mettre en avant pour moi est que cet univers de jeu propose deux facettes principales très complémentaires en terme de fun et de possibilités d’histoires :
D’un côté il y a ce qu’il reste de l’humanité, ou les autres organiques ayant des niveaux technologiques inférieurs aux synthétiques. Toutes ces oppositions offrent la possibilité de faire parler la puissance phénoménale des personnages dans Oméga. Vos joueurs pourront prendre plaisir à écraser les oppositions en faisant parler leurs capacités de destruction (armements et extensions) et de manipulation (interaction par le logiciel Oméga, talents d’infiltration). Cet aspect est servi d’ailleurs par un système de règles rapide et nerveux rendant les combats implacables et visuels (on va en parler un peu plus bas).
Cet aspect de Oméga m’a d’ailleurs fait fortement penser à un JdR fort ancien qui avait lui aussi une proposition de jeu très particulière : Whrog Shrog. Dans ce jeu de rôle édité par Siroz en 1988, les joueurs incarnent des guerriers surpuissants écumant l’espace au nom de leur seigneur : le boucher de l’univers. Manque d’humanité, puissance énorme des personnages par rapport à beaucoup de leurs opposants … autant de points communs avec Oméga. Le parallèle va même un peu plus loin car les deux jeux partagent aussi la thématique des “autres adversaires” qui viennent nuancer la puissance pure des personnages.
Car oui, bien sûr, l’univers d’Oméga va aussi proposer des ennemis bien plus coriaces à vos joueurs que de pauvres humains pourchassés sans défense. Cette deuxième facette exploite la nature space opera du setting et amène des races d’aliens aux capacités impressionnantes sur le chemin des personnages joueurs. Plus intéressant encore, des choses plus mystérieuses vont venir mettre en danger les puissants synthétiques.
Un dernier point qui n’est pas des moindre. Les personnages vont aussi devoir faire face à leur propre corruption risquant de les amener à être pourchassés et détruits par les Firmes. En effet, la capacité à comprendre les sentiments humains va peu à peu pousser les Omégas à devenir plus compréhensifs envers les organiques. Cette tendance les poussera donc à devenir eux-mêmes de plus en plus humains, faisant grossir une jauge de « déviance ». Si on couple cet aspect aux options de confrontation entre joueurs servant des Firmes différentes (pouvant faire grossir une jauge de “dissidence”), le jeu propose donc en plus du reste toute une thématique sur l’appartenance au système existant (et la possibilité de devenir rebelle à ce dernier … même si cet aspect reste juste effleuré dans la gamme à ce jour).
Le système de règles d’Oméga : Fast and Furious et pourtant détaillé
Si vous avez pour habitude de lire les articles de votre serviteur, vous aurez sûrement remarqué que j’aime particulièrement réunir un groupe de volontaires innocents autour d’une table pour faire une partie test des jeux que j’ai le plaisir de chroniquer pour le Fix. Ce que je peux vous affirmer concernant Oméga, c’est que le test a été très instructif sur un point précis : Ce jeu va extrêmement vite dans le traitement des combats, que ce soit par la rapidité de son système ou par les conséquences implacables des actions. Mais pour autant ce serait réducteur voire inexact de réduire Oméga à ce simple aspect. Je vous invite donc à ce qu’on regarde le système de règles de ce jeu d’un peu plus près pour en saisir les quelques nuances.
Le moteur de résolution : Piocher des diodes ou lancer des dés ?
Comme indiqué précédemment, le système de résolution de base d’Oméga va rappeler des souvenirs aux personnes connaissant Insectopia. Le principe est en effet ici aussi de remplacer les classiques jets de dés par l’action de piocher des jetons dans un sac. Ces jetons sont ici nommés “diodes” et la couleur de celle qui est conservée à la fin du tirage va déterminer le résultat de l’action.
Chaque participant à la partie doit donc avoir son sac contenant 30 diodes, avec une répartition définie en termes de couleurs qui vont déterminer le résultat des actions : 3 diodes rouges (réussite critique), 6 diodes vertes (réussite améliorée), 6 diodes bleues (réussite mineure), 12 diodes blanches (échec), 3 diodes noires (maladresse).
Tout le principe du moteur de jeu consiste à définir le nombre de diodes qu’un joueur sera autorisé à tirer de son sac, et de quelle façon il pourra choisir celle qu’il garde pour déterminer le résultat. Cela se fait d’une façon extrêmement simple qui est le cœur de la plaisante vitesse de résolution des actions à Oméga. Il suffit en effet de comparer le score que possède le personnage pour agir avec le score de difficulté de l’action (déterminé par le meneur ou par la valeur de la caractéristique de quelqu’un s’opposant à l’action) :
Plus la valeur “active” est supérieure à la valeur “passive” qui s’oppose à l’action, plus le personnage pourra tirer de diodes et garder la meilleure. A l’inverse plus la valeur “passive” est supérieure à la valeur “active”, plus le personnage devra tirer de diodes et garder la moins favorable.
Exemple : Un joueur souhaite influencer un PNJ “organique” grâce à son logiciel Oméga. Il possède un score de 4 en Oméga et sa cible possède un score de 2 en Empathie. L’écart est de +2 en faveur de l’Oméga, le joueur pourra donc tirer 2 diodes et garder celle qu’il préfère.
Simple, rapide et efficace. Ce système implique donc une détermination directe des résultats (avec nuance) sans qu’il y est de jet d’opposition par les adversaires. Les seules subtilités à retenir concernent les cas d’égalité entre les valeurs comparées (dans ce cas on tire une diode et on garde le résultat) et en cas d’écart de juste +/- 1 (à +1 le joueur peut tenter de tirer une 2ème diode mais doit garder ce dernier résultat, à -1 c’est le meneur qui décide s’il fait retirer une diode au joueur et là encore c’est ce dernier résultat qui sera gardé)
Le système de résolution alternatif avec des D10 :
Si vous n’êtes pas très fan de ces moteurs de résolution différents, sans utilisation des dés, ne vous inquiétez pas, Oméga propose une mécanique alternative très simple et efficace avec des D10 classiques. Au lieu de tirer des diodes d’un sachet, vous devrez juste lancer un nombre équivalent de D10 selon la même échelle de comparaison des valeurs. Et pour estimer la nature du résultat selon le D10 gardé, il suffit de lire cette équivalence entre résultat du dé et couleur de diode:
Notons à ce propos que le jeu assume réellement sa double mécanique. Ce tableau d’équivalence est en effet présent sur l’écran du meneur. Mais il faut surtout noter que dans toutes les règles et tous les scénarios, chaque détail des résultats est indiqué avec les deux échelles. Nous pouvons donc parler d’une double mécanique réelle, pas d’un bricolage rapide pour tenter de rassurer les potentiels acheteurs inquiets.
Pour être transparent, sachez que votre serviteur a utilisé le système alternatif avec les D10 lors de la partie test d’Oméga qu’il a mené. Je peux donc certifier du confort de cette utilisation des D10 à la place des diodes. Cependant, par respect pour l’esprit du jeu et les auteurs, je ferais systématiquement référence dans la suite de cet article à la mécanique principale à base de diodes.
Nous avons donc dans ce jeu un système de résolution particulièrement simple et direct, mais comme nous allons le voir à présent Oméga ne rechigne pas assumer son esprit SF en proposant une plongée dans l’usage de technologies futuristes qui vont imposer de nombreux choix à faire par les joueurs (et qui vont amener plus de complexité et de richesse au jeu).
La création de personnage : Ode à la customisation qui vous plonge au 73ème siècle
Il y a une opinion que je défend souvent et qui fait particulièrement sens dans le jeu qui nous occupe aujourd’hui; si les règles ne font pas ressentir à vos joueurs (sur leur feuille de personnage) les réalités de l’univers dans lequel vous voulez les plonger, quelque soit la qualité de vos descriptions, ce sera peine perdue … vous risquez fort de ne pas obtenir l’immersion souhaitée de leur part.
Dans Oméga vos joueurs doivent incarner des machines surpuissantes à base de technologies avancées d’un futur lointain, le défi est donc qu’ils ressentent et comprennent via leurs caractéristiques de jeu cette réalité. Pour cela les auteurs ont fait d’abord un choix d’écriture largement basé sur l’immersion. C’est ce que je vous expliquais déjà plus haut à propos de leur façon d’amener les informations sur l’univers du jeu de façon intra-diégétique (par des textes se voulant des extraits de rapport des Firmes, ou des archives informatiques). Concernant les personnages joueurs, cette même approche s’incarne dans une description détaillée de toutes les technologies qui permettent l’existence même des Omégas, une description que j’encourage vivement les meneurs à partager avec leurs joueurs en début de partie.
Nous y apprenons par exemple que les métaux composant ces synthétiques sont le Titanium, le Novanium et la Graphènite (ce dernier étant 10000 fois plus résistant que l’acier et 25 fois plus léger) … mais aussi que le noyau énergétique des Omégas nommé “Coeur Énergie Stellaire” peut détruire des objets spatiaux de 5000 km de diamètre en cas de rupture totale de son confinement. Bref, des descriptions essentielles permettant de faire saisir le côté vraiment exceptionnel des machines incarnées par les joueurs.
Cette approche se poursuit par la construction technique des personnages joueurs. En effet, toujours dans un souci d’immersion, les auteurs ont décidé de nommer de façon très spécifique les capacités de jeu constituant les Omégas. Je vais vous détailler ci-dessous les principes de construction d’un Oméga pour mettre en lumière un point essentiel :
- En premier le joueur choisit sa Firme (qui lui ouvrira l’accès à des technologies réservées) et son châssis de départ (à choisir entre Robot, Droïde, Cyborg, Drone et Changeforme) qui apporte des capacités spécifiques et un nombre de “slots” différent pour la customisation.
- Les caractéristiques (nommées Logiciels) vont être réparties entre Hardware et Software et vont s’appeler IA, CPU, Interface, Ossature, Moteur et Balise. Le joueur devra répartir 18 points à la création entre ces logiciels pour obtenir des scores entre 2 et 4
- Chaque Logiciel fourni son score déterminé ci-dessus en valeur à répartir entre deux capacités (majeures car ce sont elles qui donnent les scores à comparer pour les jets) nommées Programmes. Ces derniers se nomment Connexion, Base de données, Dissipateur, Contre-mesures, Oméga, Hacking, Résistance, Exterminateur, Défense, Energie, Détecteur, Armes à énergie.
- Le logiciel nommé IA permet ensuite d’acheter (avec son score x2) des Sous programme qui correspondent à des connaissances spécifiques (et qui sont donc les seules à ne pas être communes à tous les Omégas). Par exemple, le joueur peut apprendre Pilotage, Mécanique, Médecine etc …
- Le joueur dispose ensuite de 30 points de “Mise à jour” permettant d’augmenter ses scores obtenus ci-dessus ou d’augmenter le nombre de “slots” de son châssis (voir ci-dessous)
- A ce moment de la création le joueur peut calculer la valeur de ses Systèmes auxiliaires, c’est-à-dire des scores dérivées de ses caractéristiques achetées en points et qui serviront souvent dans les résolutions d’actions. Blindage (armure physique), Résistance moteur (points de vie physiques), Blindage IEM (armure informatique), Diodes de chance (points de chance/destin), Intégrité informatique (points de vie informatiques), Vitesse (déplacement), Défense (difficulté imposée aux attaques), Initiative (comme son nom l’indique), Énergie disponible (points d’énergie pour alimenter les extensions)
- Pour terminer, le joueur va dépenser les points de “slots” disponibles pour son châssis en armes et extensions (certaines étant réservées à certaines firmes)
Vous m’aurez peut-être vu venir dans mon approche de cette description détaillée de la création de personnage … Mon propos à ce niveau est de mettre les futurs utilisateurs du jeu en alerte. Cette alerte concerne deux points essentiels : le choix d’un vocabulaire immersif pour les termes de jeu et le grand détail de customisation des personnages offert aux joueurs dans Oméga.
Clarté vs immersion : la difficulté via le choix des mots
Les choix de termes et textes immersifs sont une excellente chose pour plonger les joueurs et le meneur (qui est nommé Matrice d’ailleurs dans le jeu) dans cet univers futuriste lointain, mais par contre ce sera très déroutant au premier abord pour la prise en main des feuilles de personnage et la gestion basique des actions.
Cela pourra paraître secondaire à certains, mais prendre l’habitude de demander un jet de Détecteur au lieu d’un habituel jet de Perception n’est pas déjà si naturel. Mais il faut aussi saisir que la logique de résolution passe par le biais de la nature des personnages. Influencer un organique ne se fera pas par le bagout du joueur à la table faisant son jet de baratin. Ce sera plutôt par la “froide” application d’un jet de Oméga qui donnera les effets de l’algorithme de manipulation sur l’humain (avec une table de résultat allant jusqu’à la soumission totale de la cible, encore une expression de la puissance de ces machines qu’il faut bien faire saisir aux joueurs).
Il y aura donc un premier cap d’apprentissage à franchir pour les joueurs et les meneurs, car le vocabulaire spécifique est assez dense et ne manquera pas d’être déroutant. Et ce coût d’entrée dans l’offre ludique d’Oméga va être accentué par le niveau de détail de la création et options de personnages.
L’importance de la customisation des personnages :
La création de personnage d’Oméga est une mécanique par allocation de points, caractéristique souvent associée aux systèmes se voulant millimétrique et précis … donc assez prenant en temps et en compréhension. Comme bien des jeux proposant ce type de création de personnage, Oméga propose d’ailleurs d’entrée de jeu des pré-tirés prêts à jouer pour faciliter la prise en main.
Je vais nuancer cette comparaison car, en tout et pour tout, ce jeu va vous demander de gérer la dépense d’une centaine de points pour construire votre personnage … un score beaucoup plus faible que celui des jeux références en termes de création par allocation de points.
Cependant, par rapport à son moteur de résolution ultra rapide, la customisation des personnages paraîtra dans l’offre spécifique d’Oméga étonnamment détaillée. C’est à l’évidence une volonté de s’assurer d’une large diversité de personnages possibles, malgré un concept de base uniforme pour tous les joueurs.
La richesse de cet aspect s’incarne prioritairement dans les points de “slots” que les joueurs vont dépenser pour customiser leur châssis. Ces points permettent d’acheter des extensions (capacités technologiques spécifiques) et de l’armement, et c’est dans ces achats que va se faire sentir le plus nettement la différence entre les firmes car chacune possède une liste d’extension réservée venant s’ajouter à la liste des extensions communes.
Sur l’ensemble de la création, en dehors de ces “slots”, il n’y a que les compétences spécifiques (les Sous programmes) qui apportent une spécificité nette d’un personnage par rapport à un autre … ces extensions et armements sont donc cruciaux comme marqueur d’identité des Omégas autour de la table.
Exemple : Les Omégas voulant se fondre dans les communautés d’organiques en toute discrétion vont choisir un châssis “Cyborg” car ce dernier possède par défaut l’extension “Aspect du vivant”. Par contre les Omégas de la Firme Cyberlife (spécialisée sur le rapport aux organiques) ont accès à une extension réservée nommée “Cyborg organique” qui permet de tromper les analyses en profondeur tentant de vérifier que l’Oméga est vraiment un organique.
L’autre élément de customisation majeur est l’armement. Les personnages ont accès à un arsenal aussi massif que diversifié auquel viennent s’ajouter les nombreuses extensions utiles en combat. Le choix de cet arsenal sera lui aussi potentiellement délicat car les règles d’affrontement permettent plusieurs approches (hacking, IEM etc …) et imposent des conséquences très directes sur l’effet des actions … mais cela mérite qu’on s’y penche de manière plus précise.
Les règles de combat d’Oméga : plaisir coupable qu’il faudra bien doser
Soyons bien clairs, les machines futuristes incarnées par vos joueurs sont avant tout des machines à tuer. Elle sont dotées de ce programme Oméga de compréhension et manipulation des relations sociales, mais ce dernier ressemble plus à une autre facette de l’arsenal des synthétiques qu’à une totale alternative (car après tout la finalité pour les organiques cibles sera la même … sauf quand les Omégas vont commencer à prendre de la déviance et à devenir humain, et c’est bien là tout l’intérêt non immédiat du jeu).
Donc, bien évidemment, la résolution des combats va prendre une place centrale dans les scénarios étant donné l’univers de jeu et la nature même des personnages. Et là dessus, il faut bien le dire, Oméga fait un excellent boulot en proposant aux joueurs de jouer des combats nerveux et implacables laissant même la place à de la réflexion tactique.
Les capacités de combat de chaque Oméga vont être, comme déjà évoqué, un élément essentiel de son identité propre au sein de son groupe de synthétiques tueurs. Avec presque 20 pages d’extensions, 25 pages d’armement et 25 pages de règles d’affrontement Oméga assume son focus et sa nature de défouloir ludique … accentué par la vitesse de résolution.
Le système de combat propose de déterminer le résultat de chaque attaque avec un seul jet (donc un tirage donnant une couleur de diode obtenue par l’assaillant). Pas de jet de défense, pas de jet de dégâts. Les effets de l’attaque vont dépendre de la couleur de la diode et de l’arme utilisée. Comme vous pouvez le voir sur les exemples ci-dessous, les effets obtenus par le tirage des diodes noires (maladresse) ou rouges (réussite critique) sont très violents. En dehors de cela on applique le nombre de points de dégâts indiqué à la cible (qui pourra le réduire par une armure ou un blindage)
Mais si vous mettez le combat au cœur de votre proposition ludique en ne basant les possibilités d’action des joueurs que sur le character build de leur personnage, vous risquez fort de faire rapidement tourner en rond ce qui devrait être l’élément le plus fun des parties (cela vous rappelle peut être un JdR particulièrement célèbre ?). En effet les joueurs activeront en boucle les mêmes capacités, suivant un schéma optimisé par les choix de création qu’ils ont fait.
Oméga ne tombe pas dans ce piège car le jeu se dote d’une vraie gestion tactique des combats qui va donner un mini aspect wargame (très simple je vous rassure) aux affrontements. L’élément principal de cette richesse est la mécanique d’initiative et l’économie des actions. En effet dans ce jeu le score d’initiative est un nombre de diodes … donnant autant d’actions par round aux personnages. Et la résolution de ces actions est classée par les mêmes 5 couleurs de diodes (du rouge au noir). Chaque diode permet de faire une action ou un déplacement, et le jeu permet des actions spéciales permettant de faire varier les effets de jeu par simple choix (viser, rafale, attaque plus puissante au corps à corps etc..). Tout cela va permettre de faire appel au Player skill , les joueurs pouvant faire preuve d’inventivité dans leur gestion du combat.
Exemple : Gum#, le droïde de Hegemon possède 4 en initiative et 4 en Armes à énergie. Face à lui se trouve un solide robot de défense élite de Earth Shield (défense 3). Estimant qu’il ne sera pas la cible de son ennemi, Gum# décide de sacrifier 3 de ses diodes d’initiative pour viser. Il n’a plus qu’une action mais son tir sera avec une valeur de 7 au lieu de 4. Au lieu d’être juste à +1 par rapport à sa cible (tirage d”une seule diode) il se retrouve à +3 (il va tirer 3 diodes et garder la meilleure)
A cela il faut rajouter une petite gestion de ressources, les points d’énergie. En effet, pas mal d’extensions vont demander une dépense de points d’énergie (et des capacités physiques peuvent aussi être boostées de cette manière). Il va donc falloir gérer cette ressource intelligemment car elle ne se régénère pas naturellement (il faut aller se brancher à sa base ou trouver des sources d’énergie sur le terrain)
La spécificité space opera flagrante : les règles de combats de vaisseaux
Avant de conclure sur cette partie concernant le système de règles d’Oméga, je me devais de mettre un focus sur un élément spécifique traiter avec grand soin : les vaisseaux spatiaux et leurs affrontements.
Je l’ai déjà signalé précédemment, le jeu propose déjà des illustrations superbes des différents modèles de vaisseaux spatiaux. Mais au-delà de ce côté visuel, il faut bien saisir qu’Oméga propose de faire du combat spatial une phase à part entière de sa proposition ludique. La partie sur les voyages et combats spatiaux, dans l’ouvrage Univers et secrets, occupe presque 70 pages (dont 15 pages pour le combat spatial, et 25 pages sur les modèles de vaisseaux venant s’ajouter à l’existant du Livre de base).
En termes de mécaniques, le système propose quelque chose de relativement classique. Chaque Oméga à bord pourra s’attribuer un rôle (selon les Sous programmes que chacun possède). Ensuite, exactement comme pour le combat classique, à chaque appel d’une couleur de diode d’initiative (du rouge vers le noir) le vaisseau pourra faire une action, qui sera gérée par l’Oméga tenant le bon poste à bord. Pilotage, tir, Réparation, guerre électronique etc … autant de possibilités d’actions disponibles. et bien sûr chaque vaisseau aura ses propres caractéristiques.
Sans aller dans le détail, ces règles peuvent aller assez loin dans la simulation (gestion de drones par exemple) mais on y sent la même volonté de limiter la complexité que dans le reste du jeu.
Pour autant, ce soin apporté aux combats spatiaux démontre à quel point Oméga se veut être un univers de space opera totalement assumé.
Vous l’aurez compris, Oméga se présente sous un schéma assez classique d’un jeu au moteur de résolution simple mais enrichi ensuite par des choix de création et des options de jeu multiples.
Son approche en totale immersion et ces enrichissements de mécaniques demanderont une prise en main pas toujours instinctive aux tables de jeu, mais pour autant il faut admettre qu’Oméga n’a pas la main trop lourde sur ces éléments de complexification. Le nombre de manœuvres possibles reste très réduit et les ressources à gérer par les joueurs sont limitées, rendant l’ensemble largement accessible à un large public.
Conclusion : une offre ludique forte à gérer intelligemment
Comme je le dévoilais dès l’introduction de cet article, Oméga est un jeu sculpté par son univers et ses règles pour une offre ludique nette et claire : la possibilité d’un défouloir jouissif que ce soit par la liberté totale de roleplay où les capacités incroyables de ses personnages. Le système permet de jouer des affrontements rapides et violents, totalement dans l’esprit de ces machines implacables incarnées par les joueurs, mais le jeu laisse aussi juste assez de place pour enrichir cette proposition de base avec des enjeux plus complexes et des difficultés qui demanderont plus de réflexion aux joueurs.
En effet, que ce soit par des rencontres avec des choses extraterrestres puissantes obligeant de rentrer dans une intelligence plus tactique en combat ou par des enjeux d’interaction dangereuses entre firmes (ou directement entre les joueurs et les firmes à cause de la déviance et de la dissidence) … les meneurs (pardon matrices) pourront proposer des défis moins directs et évidents que la simple expression (aussi cool soit elle) d’une puissance brute très bien mise en scène par le jeu.
Le véritable point d’attention pour les utilisateurs d’Oméga se trouve pour moi sur ce point précis. Savoir varier les plaisirs et utiliser la richesse de cet univers de space opera pour sortir les joueurs de leur déchaînement de puissance badass sera la vrai garantie de jeu sur le long terme. Pour l’instant les scénarios de la gamme n’ont encore qu’effleurer les possibilités passionnantes que le lore du jeu propose, espérons que les recueils de scénarios récemment financés avec succès viendront creuser cette facette prometteuse de ce JdR pas tout à fait comme les autres.
LIENS
Vidéos sur Oméga (You tube) :
- https://youtu.be/KxaXRJHg58Y (épisode 1 de présentation du jeu)
- https://www.youtube.com/watch?v=9ZyWSpYFGr0&t=3001s (épisode 1 actual play)
Financement recueil de scénarios :
Très bon article !
Merci pour cette critique en tout cas et cet avis qui rejoint le mien 🙂
Merci pour ton retour !
C’est un jeu qui peut être trompeur au premier abord 😉
J’ai bien aimé lire cet article, je trouve que le point de vue n’est pas biaisé comme chez black book
Merci de ton commentaire.
Je ne commenterai pas ce qui a pu être fait ailleurs … ce que je peux dire c’est qu’au Fix nous faisons de notre mieux pour donner un avis aussi clair qu’honnête sur les jeux (et il faut pas croire que c’est toujours facile 😉 )
Je lis actuellement le livre de base et je suis agréablement surpris et je rejoins l’avis donné dans la critique.
Par contre, si l’éditeur passe par ici, un gros travail de relecture serait nécessaire… il y a vraiment beaucoup se fautes (ex p366…)
Content de t’avoir apporté un éclairage réaliste sur le jeu … j’espère que cela amènera à se belles parties 🙂
Concernant les fautes, ce n’est pas un point qui m’a sauté aux yeux personnellement… mais c’est toujours bien d’alerter sur ces choses là !