La presse nous presse !

Pfiouuu, le temps passe vite et les titres de la presse rôliste, certes réduite ben nombre, continuent de sortir avec une régularité de métronome. Du coup, le temps de se retourner et, hop, on a déjà des numéros de retard. Ah, c’est sûr, du temps de Di6dent, on avait plus le temps de voir venir les numéros ^^.

C’est notamment sur le suivi du vénérable ancêtre, Casus Belli, que le retard devient malaisant (comme disent les jeunes qui ne jouent pas au JdR). On était encore tranquillement en train de feuilleter notre numéro 42 qu’on apprenait que le numéro 44 était envoyé aux abonnés. Oups. Bon, que en PDF, rassurez-vous : cela laisse le temps de voir venir. Le magazine sera envoyé aux abonnés en version physique vers la mi-juin, et sera disponible pour les autres, en physique et en PDF, un peu plus tard, probablement fin juin ou début juillet.

Alors tout ceci est d’autant plus dommage que ce #42 est un bel et bon numéro sur lequel nous allons revenir brièvement. Sur la forme, rien de changé. Sur le fond, on a un programme très dense : il faut dire que Casus Belli doit assurer encore plus qu’avant pour justifier la très nette augmentation de son prix de vente au numéro en ces temps d’inflation généralisée.

 

Ce #42 emporte le morceau grâce à un atout en particulier : un jeu complet. Et attention, pas un jeu en deux pages de Miche-muche Chose. Non, un jeu qui s’étale sur 35 pages et signé Cédric Ferrand, s’il vous plaît. Ce Montgascon est qui plus est très bien troussé. C’est un jeu historique avec un poil de fantastique qui reprend un peu le contexte des aventures de Frère Cadfael (mais avec des sœurs, du coup). Des nonnes médiévales y enquêtent donc sur des affaires meurtres qui pourraient bien être toutes liées par un climat de soupçon d’hérésie. Le jeu emprunte le dispositif de Brindlewood Bay (VF dispo chez Gulix) et propose donc un système simple et épuré, des personnages complémentaires, des enquêtes à résoudre de façon émergente (ce sont les joueurs qui décident du fin mot de l’histoire) et à relier petit à petit à une trame plus large. Règles, conseils, fiche de personnage, 5 mystères prêts-à-jouer… le jeu est donc complet et vient d’ores et déjà justifier l’essentiel du prix du magazine (pour peu que le sujet vous intéresse, évidemment).

 

Pour le reste, vous retrouverez avec plaisir toutes les rubriques habituelles de CB avec des chroniques très complètes, un aperçu de l’actu étrangère qui gagne en épaisseur (un peu moins de micro-éditeurs italiens : c’est bien), des interviews sympas (hors milieu habituel des éditeurs ou auteurs de JdR) et bien sûr des scénarios dont on peut toutefois regretter un peu dans ce numéro le côté corporate. Je vous laisse en effet trouver le point commun entre The Expanse, Shadowrun et Pathfinder, les trois jeux soutenus dans ce numéro…

Un autre gros morceau de ce copieux #42 est l’article historique sur les « âges du JdR francophone ». Un bel essai de synthèse basé sur de nombreuses données factuelles. Un exercice pas facile. (…) Du coup, on pardonne à l’auteur cette affreuse faute de goût : non, la VF de Don’t rest your head n’est absolument pas le premier projet rôliste francophone foulancé mais c’est bel et bien la version papier des numéros 1 et 2 de Di6dent qui la précède de six bons mois. Pan sur le bac comme on dit dans une certaine presse.

A noter aussi l’apparition d’une nouvelle rubrique, assez dense elle aussi : 24 pages de descriptions historiques (dates, personnages, lieux, etc.) sur un thème historique, cette fois-ci les Croisades. A titre strictement personnel, l’intérêt d’une telle rubrique estampillée 0 % JdR m’échappe totalement mais il faut admettre que c’est bien fichu et que cela trouvera sans doute son public. Quelques pistes d’adaptation en JdR auraient quand même été les bienvenues.

Au bilan, un bon mag’ et un chouette jeu complet pour moins de 15 euros : il n’y a pas à hésiter !

Le problème, quand on vous en donne plus, c’est qu’on en attend… toujours plus. Du coup, j’avoue avoir trouvé un petit goût de trop peu au Casus #43 qui est très classique, sans jeu complet ni autre bonus rigolo. L’ouverture sur les autres éditeurs est toutefois cette fois-ci bienvenue (avec des scénarios pour Vampire, Things from the flood ou encore une large avant-première sur la nouvelle édition des Lames du Cardinal).

On retrouve la rubrique historique, cette fois-ci dédiée aux Templiers (donc encore du médiéval), toujours 0 % JdR. Surtout, le #43 fait la part belle à l’actualité (OGL-gate, notamment) et aux chroniques avec en tout près de la moitié de la pagination sur ces sujets.

Les petits morceaux croustillants de ce numéro se trouveront plutôt du côté des aides de jeu fournies par des auteurs emblématiques de notre hobby : des conseils pour jouer vraiment politique signés Arnaud Cuidet et un setting inédit pour Meute proposé par Romain d’Huissier.

 

Nous n’oublions pas JDR Mag’ qui a sorti récemment son #61 en papier. Rappelons, hélas, que le confrère n’est désormais plus distribué en kiosques pour des raisons de coûts actuellement insupportables. Le problème est alors que son prix, plus facilement accepté quand il s’agissait d’assumer le poids de la distribution au niveau national et donc de la visibilité pour notre loisir, devient un frein quand on le compare à son collègue de ci-dessus : les deux mag’ sont quasiment au même prix mais JDR Mag’ pèse deux fois moins de pages (et même encore moins, en fait).

On y retrouve des chroniques plus ciblées et donc moins exhaustives, quelques interviews ou encore des scénarios complets pour D&D, Kult et Cthulhu Hack.

Il faudrait sans doute un petit coup de fouet ou un twist pour redonner du sens à la parution de ce deuxième magazine de JdR maintenant qu’il a été obligé de se retirer du circuit des kiosques et marchands de journaux.

Eux ne sont plus non plus en kiosques mais on ne les oublie pas (tout à fait) Architheutis, le mag’ de Posidonia, aurait publié son numéro 5 en papier et a récemment envoyé le PDF du#6 à ses abonnés. Pas plus d’infos sur le contenu ni même sur la pérennité de ce titre.

Enfin, rappelons que si vous voulez trouver non pas des magazines entiers mais des articles parlant de JdR papier en kiosque, il vous reste à vous tourner vers des magazines plus généralistes comme le Geek Magazine #42 (qui fait notamment la part belle à D&D, on comprend pourquoi…) ou le HS Jeux de plateau de Canard PC qui consacre une part non-négligeable de sa pagination à notre loisir, comme sa couvrante le laisse d’ailleurs deviner.

3 pensées sur “La presse nous presse !

  • 2 juin 2023 à 11:02
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    « JDR Mag’ qui a sorti récemment son #31 en papier »

    plus ou moins 30

  • 2 juin 2023 à 12:07
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    Saluons ce traitement équilibré et équitable de la presse JdR 🙂

  • 2 juin 2023 à 15:38
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    Bel article, mais en ce qui concerne Architheutis, le numéro 6 (dans sa version « papier ») est chez les abonnés depuis mars.

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