Satisfaire ses besoins primaires

Je n’aurais jamais imaginé écrire ça un jour mais, si : le JdR préhistorique est en train de devenir une niche en soi de notre loisir préféré. Et même une niche appréciée des rôlistes francophones si on en juge l’actualité de jeux comme Würm ou Paléomythic. A ceux-ci vient en effet s’ajouter la VF de Primal Quest que La Loutre Rôliste ambitionne, en ce moment-même, de financer.

Primal Quest, c’est de la Préhistoire… vue de loin. Comme c’est souvent le cas dans ce sous-genre (même Würm, par ailleurs d’une grande rigueur préhistorique le propose, c’est dire !), c’est plutôt une stone & sorcery qui nous est proposée là avec son lot de tricératops domestiqués, de visiteurs venus de l’espace et de monstres menaçants. A titre tout à fait personnel, je vois mal l’intérêt de ce gloubiboulga : si c’est pour jouer dans de la pure fantasy, à quoi non la recouvrir d’un masque préhistorique et ne pas en rester à nos bons vieux repères du dungeonverse ? Bon, disons que, arrivé au niveau de maturité où se trouve le marché du JdR, il doit y avoir des niches et des sous-niches pour toute notre diversité de goûts et de couleurs.

Tenez, à propos de diversité, il est à noter que Primal Quest a aussi l’originalité d’être, avant cette VF, un jeu indé d’un auteur (et aussi illustrateur) brésilien, Diogo Nogueira. Un signe de plus dans la mondialisation du JdR amis aussi dans le fait que nos éditeurs francophones voient de plus en plus loin et qu’aucune pépite, désormais, ne leur échappe.

Primal Quest joue aussi sacrément la carte du primaire quant à sa proposition éditoriale puisque le livre de base fait la taille… d’un kit de découverte standard. Avec une trentaine de pages, il propose toutes les règles nécessaires, basées sur un moteur de jeu maison à base de D6 et même un exemple d’hexcrawl qui vous permet de jouer immédiatement, façon bac-à-sable donc, dans le Monde de Thaia. Bon, en revanche, la carte couleurs détachable qui va bien est à décrocher dans les paliers. Sans, ça va être chaud pour jouer comme ça.

Le système a l’air aussi minimaliste que futé. En très gros, on lance des D6 positifs (notamment obtenus à partir de ses traits narratifs qui définissent le PJ) et des D6 négatifs qui représentent l’adversité. On ne retient que le plus positif et le plus négatif puis on les soustrait pour obtenir une marge de réussite (ou d’échec) qui permet de lire le résultat de la scène.

La mini-gamme se compose aussi d’un premier supplément, La Caverne de Notre Peuple. C’est une campagne… d’une vingtaine de pages à peine ! Là aussi, on va à l’essentiel. Même remarque que précédemment : la carte détachable, très utile pour jouer la campagne, devra attendre les paliers pour être incluse dans ce supplément.

A noter que compte tenu de la faible pagination du total, vous n’allez pas vous faire des nœuds au cerveau en essayant de comprendre les subtilités du foulancement. Là aussi, c’est du brutal : un seul pledge avec la totale ou rien. Carré.

Le foulancement a démarré de façon un peu laborieuse mais il reste du temps et le palier principal devrait bel et bien finir par être franchi. D’après la Loutre rôliste, les PDF seront disponibles au maximum pour le mois de décembre 2023 puis l’impression devrait se faire en janvier pour une livraison en février 2024.

2 pensées sur “Satisfaire ses besoins primaires

  • 11 octobre 2023 à 18:13
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    Diogo Nogueira n’aura pas attendu Primal Quest pour se faire un nom dans le milieu jdr. En attestent ses nombreuses productions, notamment dans la mouvance OSR : Sharp Swords & Sinister Spells, articles dans Knock!, illustrations, feuille de perso Dungeon Crawl Classics faite à la main, ENnie 2021 de la meilleure aventure (Old School Essentials), et j’en passe…
    Confère https://oldskull-publishing.com/

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