Ulule : une interview à 200%

A son niveau, Di6dent doit beaucoup à Ulule. C’est en effet grâce à cette plateforme de financement participatif (mais aussi et surtout grâce aux souscripteurs qui nous ont fait confiance) que le mook a pu prendre vie sous sa forme physique. Depuis d’autres gros jeux (Nephilim, Mage20, 7th Sea 2ème éditions, Dragons), comme des plus petits (Friponne RPG, Into The Odd ou encore ARTBOOK et PLANS de Guillaume Tavernier), ont été financés grâce à Ulule. Alors, faisons connaissance avec Jean Ivanoff, dont l’une de ces casquettes est de s’occuper des projets « jeux » chez Ulule.

 

1. Chose étonnante pour une plate-forme généraliste, vous avez, à ce jour, publié 3 newsletters exclusivement dédiées au JdR. En fait, vous êtes rôlistes. Avouez.

Nous en sommes même à 9 aujourd’hui ! Il y a en effet des rôlistes chez Ulule, et je suis moi-même pratiquant de longue date, plutôt en MJ (l’amour du tirage de ficelles sans doute). Que ce soit avec des dragons, des vampires, des profonds ou toutes sortes de créatures je suis partant pour l’aventure !

Pour Ulule, c’est une catégorie très importante pour nous, avec de nombreux beaux projets qui sont arrivés très tôt sur la plateforme, et le milieu qui a rapidement adopté le financement participatif et l’a développé de manière impressionnante. C’est pourquoi cette Newsletter a été lancée, afin de mettre en avant ces projets de jeux de rôle et autour des cultures de l’imaginaire.

2. Avant Ulule, le marché du jeu de rôle semblait en berne et depuis, il y a visiblement une relance du marché permettant notamment de publier des « petits jeux » ou des « ovnis ludique » en Français sans grands risques financiers. Avez-vous conscience d’avoir joué une place importante dans ce milieu ?

Nous sommes très fiers que ces jeux aient réussi à intégrer le financement participatif pour se développer. Pour nous c’est un très bel outil, qui permet de réaliser des projets et d’avoir un contact direct avec sa communauté qui choisit elle-même ce qu’elle désire voir. Cela permet notamment la production de projets « plus petits » ou » risqués », c’est le but de la plateforme et du crowdfunding en général : montrer son idée, la présenter à sa communauté et faire ce chemin ensemble.

3. Au départ, le foulancement a été conçu pour permettre à ces projets un peu fou-fou (exemple : la publication papier d’un mook de JdR si vous voyez ce que je veux dire ^^) de voir le jour. Cela dit, le principe est de plus en plus utilisé pour financer l’édition de grosses locomotives comme L’Appel de Cthulhu ou Pathfinder. Dérive ou évolution logique ?

Je crois bien que je vois de quoi on parle ! C’est une évolution logique. Dans le jeu de rôle ou dans d’autres catégories nous avons tous types de projets et de créateurs. Des projets qui se créent et existeront à l’aide d’une collecte, d’autres qui évoluent, sortent des suppléments ou des campagnes, et d’autres qui veulent s’améliorer grâce à une collecte : ils pourraient exister sans mais pas sous la forme rêvée par ses créateurs et la communauté. Ensuite les acteurs du milieu ont étudié cet outil afin d’améliorer leur préparation, leur communication et le rendre le plus efficace possible, pour le bonheur des projets et des contributeurs.

Concernant les tailles de projet il n’y a pas d’opposition « gros projets/jdr vs petits projets/jdr ». Chacun a son identité et son style, et les projets plus gros apportent une grande visibilité au financement participatif de jeu de rôle, ce qui encourage d’autres créateurs à se lancer et des rôlistes à découvrir de nouveaux jeux. Quand plusieurs jeux sont en financement les communautés se mélangent et cela bénéficie à chacun. Ici la communauté choisit ce qu’elle veut soutenir et la multiplicité des acteurs et des projets permet de mettre en lumière ces campagnes et à chacun de trouver ce qu’il cherche.

4. Le milieu ludique (tout confondu : figurines, jeu de plateau et jeu de rôle) est une part importante des revenu de Kickstarter. Et pour vous, le marché du jeu de rôle est-il une part importante de vos projets financés ?

Nous avons une croissance constante et importante de la catégorie Jeux et particulièrement des jeux de rôle depuis notre lancement. L’utilisation du financement participatif se répand dans le milieu et il devient un outil normal pour les créateurs et particulièrement les indépendants. Dans notre ADN et dans la visibilité d’Ulule cette catégorie est très importante, avec de belles réussites et de très bon exemples du genre. Cela ne représente donc pas la même proportion que sur Kickstarter mais c’est une catégorie forte et en évolution. (le détail des statistiques ici)

5. On voit également que des plateformes spécialisées se monter (Game On, en particulier). Comment appréhendez-vous cette nouvelle concurrence ?

Il y a un marché, des créateurs à accompagner dans cette démarche pour donner vie aux plus beaux projets possibles, c’est normal de voir d’autres acteurs s’intéresser au financement participatif. Nous prêchons pour notre paroisse bien sûr, puisque nous considérons que le but de ces projets est d’être mis en lumière à un maximum de monde et que les différents types de contributeurs peuvent se mélanger. Il est donc préférable de se trouver sur une plateforme généraliste, où les communautés vont pouvoir se rencontrer et se découvrir.

6. Le foulancement, ce n’est pas toujours imparable : il y a quand même des loupés. Les Ludopathes, par exemple, ont connu un boum d’activité grâce aux souscriptions sur Ulule mais n’ont pas su, au final, concrétiser tous leurs projets. Avez-vous une politique d’accompagnement pour ces acteurs qui dépendent beaucoup, voire exclusivement, du principe du financement participatif ?

Nous avons un œil particulier sur ce type de projets, notamment dans le domaine de l’édition et édition & jeux en règles générale, là où les projets mettent longtemps à être réalisés, et où attendre qu’un projet soit totalement fini pour en lancer un autre peut-être long et une perte de temps pour le créateur. Nous avons un contact privilégié avec les créateurs Ulule grâce à notre accompagnement et suivons attentivement les collectes terminées et agissons en tant qu’intermédiaires entre la communauté et les créateurs à ce niveau-là.

7. Vous pouvez nous expliquer le principe du label « Official user » ?

Les Official Users sont des marques, médias et institutions qui veulent soutenir des projets lancés sur Ulule, financièrement ou avec de la visibilité. Il y a un échange de visibilité : l’Official User diffuse la collecte et en échange apparaît sur la page du projet, et en fonction de l’Official User et du créateur des échanges plus importants peuvent être faits (interviews, vidéos, etc…). Il y a des Official Users dans toutes les catégories sur la plateforme, notamment dans le jeu de rôle et les cultures de l’imaginaire (clin d’œil), nous essayons de développer un tissu d’acteurs qui s’intéressent aux futurs projets.

8. Y a-t-il des innovations prévues courant 2018 sur la plate-forme Ulule ?

Beaucoup de surprises dont je ne peux pas parler tout de suite vont arriver, mais nous venons de développer une fonctionnalité qui était assez demandée récemment : pouvoir nommer des membres de l’équipe d’un projet, afin que plusieurs personnes à la foi gèrent une campagne et pas un seul profil. Nous avons aussi modifié récemment l’après tunnel de paiement pour mieux guider les contributeurs et nous avons amélioré notre accompagnement aux outils de tracking sur Ulule.

 

https://fr.ulule.com/

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