HeXXen 1733 : Europe ain’t a bad place to be !

On aura pu aussi opter pour Grimme Shelter, pour parler de ce jeu où l’on va pouvoir se frotter aux créatures de l’enfer ou du folklore européen. Mais au lieu de filer la métaphore musicale et de présenter un peu plus HeXXen 1733 (nous gardons nos Points d’Idées, une des mécaniques de ce jeu pour plus tard), nous allons laisser la parole à un fan de ce jeu.
Donc après l’auteur de HeXXen 1733 dont vous pouvez retrouver l’interview ici, Le Fix est allé à la rencontre de l’heureux responsable de gamme de cette VF, qu’il attendait depuis un certains temps.

Le Fix : Salut nous c’est le Fix et toi tu es qui ?

Marc : Hello, moi, c’est Marc, et habituellement, je suis responsable d’édition sur le volet création de Black Book Editions. Mais comme je suis à moitié Allemand et que j’ai un faible pour certains jeux venant d’outre-Rhin, j’ai aussi le plaisir de superviser la traduction de jeux de l’allemand vers le français.

Le Fix : Donc BBE va bientôt lancer un financement pour HeXXen 1733. Mais il sort d’où ce jeu ?

Marc : Tout à fait. HeXXen 1733 est un jeu de Mirko Bader publié par notre partenaire Ulisses Spiele, dont nous avons déjà traduit Das Schwarze Auge (L’œil noir), Torg Eternity, et plus récemment, Fading Suns. Lors de son premier financement participatif, en 2017, j’ai tout de suite eu un coup de cœur et lorsque je l’ai eu entre les mains, j’ai bien sûr rêvé de le traduire en français et n’ai eu de cesse de convaincre les collègues de BBE de le publier. Et du coup, la fête commence dès 18h45 lundi 30 septembre sur Game On.

Le Fix : Les Hommes en noir récidivent, après l’Oeil Noir, avec la langue de Goethe, y-a-t’il quelque chose de particulier avec les JdR allemands ?

Marc : Je reprendrais bien le slogan d’un certain constructeur automobile allemand, mais je ne sais pas s’il y a un copyright dessus, donc je vais m’abstenir…
Blague à part, je ne sais pas, je ne connais pas suffisamment de jeux allemands pour me prononcer. Ce que je sais, c’est que, de façon générale, il y a beaucoup d’auteurs de jeux en Allemagne, beaucoup de créativité, et donc, beaucoup de jeux qui sortent. Quand j’étais petit, tous les ans, le rituel de Noël, c’était d’avoir le « Spiel des Jahres » (le jeu de l’année) sous le sapin, qui était, à l’époque, souvent un jeu de chez Ravensburger.

Bref, beaucoup de jeux, et je trouve beaucoup de jeux de qualité, travaillés au niveau de la mécanique de jeu comme du design et de la qualité.
Après, en matière de JdR, une chose que j’apprécie beaucoup dans L’œil noir et HeXXen, c’est qu’ils se basent notamment sur des contes et légendes traditionnels, germaniques mais pas que, tels que les Contes des frères Grimm. Du coup, ça donne des ambiances différentes des jeux de fantasy traditionnels.
Et du côté de la mécanique, je les trouve également très soigneux, avec des idées très sympas. Sur HeXXen, par exemple, les tests reprennent une mécanique déjà vue ailleurs, à savoir qu’on lance une poignée de dés à six faces et qu’on ne retient comme réussite que ceux qui ont une certaine valeur (en l’occurrence, les 5 et les 6). On pourrait donc jouer avec des dés normaux, mais il est proposé d’utiliser des dés à six faces spécifiques au jeu, avec des faces vierges et deux faces comportant un symbole indiquant la réussite. C’est tout bête, mais ça facilite la lecture du résultat.

Par ailleurs, la mécanique de jeu s’appuie sur des caractéristiques, les « ressources », qui permettent aux PJ de briller grâce à des capacités qu’ils ont, qui sont propres à leur rôle, autrement dit, à leur archétype. Chaque PJ possède par, exemple, des points de Coups et d’Idée, qui peuvent bien sûr être notés sur un papier, mais que l’on propose de gérer par des jetons de type « poker ».

Ici la version « Deluxe »

Au cours d’un combat (en général), le joueur peut dépenser l’un ou l’autre type de point, qu’il a en nombre plus ou moins important selon que le PJ est orienté « physique » ou « mental), pour pouvoir activer une capacité. Par exemple « Pluie de feu » permet de vaincre immédiatement certains ennemis en dépensant 1 point d’Idée.

Et en parlant des ennemis, HeXXen classifie fort astucieusement les PNJ en deux catégories : les adversaires en bande, et les meneurs adverses. Les premiers sont de la chair à canon, que les PJ vont pouvoir ventiler assez facilement, notamment grâce à leurs capacités et à leurs ressources, comme nous venons de voir. Ils sont tellement éphémères que le MJ ne jette pas les dés pour eux, ils ont des caractéristiques fixes et c’est uniquement aux PJ d’agir. Les meneurs adverses sont la véritable opposition à vaincre et disposent en général de capacités et pouvoirs en nombre ; le MJ les incarne pleinement, par des choix stratégiques et tactiques et en lançant les dés. En termes de mécanique de jeu, je trouve que tout cela est très astucieux et pratique, permettant des combats rapides et funs.

Le Fix : Écrire un jeu de rôle sur le 18e siècle avec des monstres partout. L’auteur a été traumatisé par les frères Grimm ?

Marc : Comme moi, je pense qu’il a été bercé dedans, mais a aussi grandi avec les films de cape et d’épées, genre Les Trois Mousquetaires, Le Bossu, et compagnie, et plus récemment Le Pacte des loups, les Frères Grimm, Sleepy Hollow, Hänsel et Gretel : chasseurs de sorcières et toute cette veine de film avec une esthétique léchée, piochant dans le côté historique et les contes, et rythmé par des scènes d’action délirantes et des riffs de guitare électrique au son heavy metal.

Le Fix : Si tu devais définir HeXXen 1733 en 3 mots ? (attention il est interdit de dire cinématique et action)

Marc : Ah mince, on n’a pas droit aux arguments officiels du jeu ?
Ils le décrivent pourtant bien ! Mais bon, pour te faire plaisir :

  • Débridé : la mécanique de jeu est vraiment conçue pour que les joueurs puissent se faire plaisir en poussant leurs PJ à accomplir des actions extraordinaires.
  • Fantastique : à la fois dans le sens « extraordinaire », comme je le disais à l’instant, et par l’imaginaire fantastique qui constitue le pilier de l’univers de HeXXen : on baigne dans les sources du fantastique européen, avec les sorcières au nez crochu, les lutins qui vous pourrissent la vie et ne peuvent être vaincus que si on connaît leur nom véritable, les magiciens noirs, les vampires, les loups garous…

  • Démoniaque : là, je fais plus référence à l’ennemi central du jeu, Asmodée, qui a envahi le monde avec ses hordes démoniaques…

Le Fix : Dans la communication de BBE, on voit un terme revenir assez souvent : Baroque’n’roll, est-ce que c’est ce qui définit le mieux le jeu ?

Marc : Je trouve que c’est une bonne trouvaille, car HeXXen est effectivement, comme je le disais à l’instant, un mélange entre du rock métal et l’ambiance historique de l’âge baroque (même s’il s’agit d’un baroque uchronique). Donc s’il fallait n’utiliser qu’un terme, je le trouve plutôt bien trouvé pour résumer l’idée du jeu.

Le Fix : Il y a de nombreux jeux de rôle dark fantasy sur le marché, qu’est-ce qui pourrait pousser le public français à apprécier HeXXen 1733 ?

Marc : Je pense que ce qui différencie HeXXen des autres JdR, c’est ce côté baroque’n’roll : OK, l’univers est dark et les personnages ont généralement une histoire pas super fun, mais les aventures des PJ, en revanche, sont vraiment rock’n roll : les PJ sont flamboyants dans leurs actions, ça claque, on s’éclate vraiment en se glissant dans la peau des chasseurs, et le MJ prend lui aussi plaisir à incarner toutes ces sorcières, ces vampires, ces magiciens noirs et ces démons, entre autres.

Le Fix : HeXXen 1733 vs The Witcher, lequel choisir et pourquoi ?

Marc : HeXXen, sans hésitation. Je ne suis pas objectif ? Si si, je le suis ! J’aime bien l’univers du Witcher, en tout cas celui que je connais au travers de la série TV et des romans (je ne connais pas les jeux vidéos), et contrairement à tous ceux avec qui j’en ai (rapidement) discuté, je trouve le JdR sympa, bien qu’il utilise un système maintenant ancien. Il y a des éléments qui font un peu vieillot, mais la mécanique ne me dérange pas plus que ça.

Maintenant, avec HeXXen, on a un univers qui me parle plus, qu’il m’est plus facile de m’approprier, le système est simple et dynamique, et on prend vraiment plaisir à être flamboyant malgré l’apparence a priori sombre de l’univers. En fait, il n’est pas « daaaaaark », c’est juste qu’il y a des hordes démoniaques qui se sont répandues sur Terre, rien de bien grave. Et nous, on est là pour leur péter la gueule. 😊

Après, n’allez pas croire que c’est de la bouffonnerie non plus. L’ensemble est traité avec sérieux, mais j’aime énormément ce mélange entre le côté historique, les contes et l’action rock’n roll. Typiquement ce qu’on voit dans les films que j’évoquais tout à l’heure.

Le Fix : Niveau motorisation on est sur de la « rigueur et précision » à l’allemande ou il faut s’attendre à quelque chose de plus léger ?

Marc : Eh bien… je dirais que le système est rigoureux et précis tout en étant simple et léger. 😊
Il est carré, bien calibré (et d’autant plus dans la v2, grâce aux retours d’expérience des joueurs), mais l’idée de Mirko était vraiment d’avoir une mécanique simple, dynamique, permettant de retrouver l’ambiance des films d’action. Et c’est réussi !
Rien de plus simple que de jeter le nombre de dés indiqué par la compétence que vous voulez utiliser (pistolet, rapière, géographie, discrétion…) et de compter le nombre de réussites.

Vous voulez assurer le coup sur une attaque à la rapière (mais ça marche aussi pour tout autre compétence) ? Dépensez 1 point de Coup (ou 1 point d’Idée si c’est pour une compétence mentale) et vous ajoutez 3 dés de Janus (je n’en ai pas encore parlé : ce sont des dés qui, selon la situation servent de modificateur positif ou négatif, et dont le résultat ajoute ou retire des réussites).
Vous voulez activer la capacité Pluie de feu ? Paf, vous dépensez un point d’Idée, vous faites votre test de tir et bim, chaque réussite permet de vaincre 1 ennemi en bande. Ils étaient 6 autour du groupe ? Il n’en reste plus que 2. Au suivant !
Franchement, c’est vraiment simple et fun.

Le Fix : J’ai toujours été nul en histoire, je peux quand même jouer à HeXXen 1733 ?

Marc : Sans problème. Déjà, HeXXen est une uchronie : donc il s’y passe plein de choses qui n’ont jamais existé. Louis XIV est toujours vivant en 1733. Dans la vraie vie, il est mort en 1715. Alors c’est sûr, si tu es nul en histoire et que tu ne le sais pas, ça ne te fait pas forcément réagir de savoir que dans HeXXen, il est toujours là… Au pire, tu ne réalises pas qu’il y a peut-être une petite anguille sous roche ? Mais en tout cas, ce n’est pas grave que tu sois nul, il n’y a pas besoin de connaissances historiques pour jouer. Il suffit d’avoir quelques images en tête tirées des films, qui eux-mêmes, prennent souvent des libertés avec la réalité. Tu vois le château de Versailles, les nobles avec leurs perruques, les combats de cape et d’épée. Parfait, tu as le bagage pour jouer à Hexxen. 😊

Ceci dit, dans l’univers de HeXXen,il y a aussi des éléments qui peuvent paraître anachroniques, mais qui sont volontaires : par exemple, il y a des chevaliers « à l’ancienne », avec des grosses armures de plaque et des épées à deux mains. Ca fera peut-être bizarre aux historiens, mais dans le jeu, ça s’explique. Et pour le coup, ça renforce vraiment l’idée que si tu n’y connais rien en histoire, ce n’est pas grave ! 😊

Le Fix : Le financement arrive à la fin du mois, toujours en mode « Fast’n’Furious speed-financing 5 jours-mince c’est déjà fini » allez vous changer votre fusil d’épaule ?

Marc : HeXXen 1733 fera l’objet de la formule de financement participatif classique de BBE, à savoir 8 jours. C’est une formule désormais éprouvée et qui nous donne ample satisfaction.

Le Fix : Et niveau contenu pour ce financement ? Il faut s’attendre à 1 ou 2 bouquins ou il va falloir vider la Kallax pour faire de la place ?

Marc : Ah, tu aimerais le savoir, hein ! Tout sera révélé le soir du lancement de notre précommande, le lundi 30 septembre. Mais histoire de te mettre l’eau à la bouche, sans aller jusqu’à devoir vider la Kallax, sache qu’on a quand même prévu une offre sympathique pour lancer ce jeu en France, tout en restant dans quelque chose de raisonnable pour que tu n’aies pas à aller voir ton banquier pour ta 12e hypothèque de l’année. Ça va inclure les règles de base, des accessoires très sympathiques, et surtout de quoi jouer immédiatement, que ce soit en campagne ou avec des scénarios indépendants… mais tout dépendra du franchissement des paliers !

Le Fix : Parlons-en des paliers, est-ce que BBE a prévu des paliers de psychopathe ?

Marc : Je ne suis pas sûr de savoir ce qu’est un palier de psychopathe. On est des gens très équilibrés dans notre tête et dans notre corps. Je crois savoir que mes collègues de la comm sont encore en train de les peaufiner !

Le Fix : Est-ce qu’il faut s’attendre avec HeXXen 1733 à une gamme extensible à l’infini comme Ulisses Spiele sait si bien le faire (coucou Das Schwarze Auge) ou c’est un peu plus raisonnable ?

Marc : La gamme HeXXen 1733 est déjà très bien garnie en VO, tout en restant bien plus raisonnable que L’œil noir. Mais surtout, les suppléments de HeXXen n’ont rien d’indispensables et se suffisent à eux-mêmes. L’un développe la question des sorcières, l’autre donne plus de détails sur le Saint Empire germanique, d’autres encore se penchent sur la Méditerranée orientale, sur l’Angleterre, sur les Caraïbes, ou encore sur les loups-garous. Il y a également quelques campagnes, bien sûr. Mais tout ça, c’est du plus qui permet d’aller un peu plus loin, d’avoir du matériel prêt à jouer, sans être indispensable pour jouer.
En fait, pour jouer à HeXXen 1733, il suffit d’avoir les deux ouvrages de base.

Le Fix : Il existe une version Swade en VO de HeXXen 1733. Il y a déjà une communauté VF pour Swade et ce dernier est déjà dans le giron de BBE, pourquoi ne pas avoir choisi cette motorisation pour la VF ?

Marc : HeXXen a été développé en tant que jeu complet, avec un système dédié, et c’est ce jeu que nous souhaitons proposer. Nous n’avons pas de plans pour une autre version. Même si on adorerait pouvoir tout faire, on est souvent obligés de faire des choix !

Le Fix : En ce qui concerne le contexte, je suis un peu limité et forcé de jouer dans le Saint Empire romain germanique ?

Marc : Pas du tout. Le livre de base fournit comme cadre de jeu l’Europe en 1733. Comme il est écrit, la langue commune des personnages est le français. Certes, les auteurs se sont concentrés sur le Saint Empire parce que c’est leur culture, et que la guerre de Trente ans, qui est le point de départ du jeu, a surtout fait rage dans ce vaste empire. Mais l’univers du jeu va bien au-delà : la technologie « sorbonnique » a été créée par des scientifiques français, l’exploration des terres inondées des Pays Bas est un aspect fort du jeu, et comme je le disais, des suppléments ont été consacrés à d’autres régions…
Clairement, les forces des ténèbres ont envahi le monde !

Le Fix : Le concept est donc de jouer des chasseurs mais est-ce qu’il est possible de jouer des “créatures repenties” ? Si je veux que mon personnage soit un loup-garou qui veut pourchasser toutes les créatures des ténèbres avec les chasseurs, est-ce que c’est possible ?

Marc : Dans l’immédiat, le jeu est centré uniquement sur les chasseurs, et il y a déjà bien à faire de ce côté-là. C’est un peu comme de jouer à Star Wars JdR : par principe, on joue des rebelles ou des jedis, pas des impériaux ou des Sith. Ça n’empêche pas d’imaginer, à un moment donné, de sortir du carcan, mais ça, c’est une autre histoire.

Le Fix : Quel est le « rôle » ou la « profession » que tu préfères dans le jeu ?

Marc : Globalement, il est rare que je préfère une chose ou une autre. En plus, je suis MJ, donc forcément, je me sens moins attiré par tel ou tel rôle, j’ai surtout envie de voir une bande de chasseurs briller en affrontant le méchant nécromant ou la vilaine sorcière.
Ceci dit, après avoir joué quelques parties, il y a une paire de rôles que je trouve vraiment cool : déjà, l’escrimeur, que j’ai découvert par le biais d’un PJ prétiré, Klaas. Lors d’affrontement un contre un (et c’est là un challenge, il faut se débrouiller pour ne pas se retrouver au corps à corps avec plusieurs adversaires), c’est un tueur, avec des capacités redoutables, qui lui permettent de tuer son adversaire d’une seule touche, par exemple. Quand j’ai lu ça, la première fois, j’ai tout de suite eu en tête le film Le Bossu, avec la fameuse botte de Nevers. J’adore !

Le combattant à distance est également très cool, avec ses capacités de tir de précision, façon sniper, et surtout, la meilleure, Pluie de feu (je crois que j’en ai déjà un peu parlé… LOL). Je l’imagine, planqué sur un toit, ajuster ses cibles tranquillement ; mais aussi au cœur de la bataille, se déplacer en tirant à hauteur de hanche, faire tournoyer son mousquet, recharger en tenant sa poire à poudre dans la bouche, positionner la balle, bourrer le tout dans le canon, faire pivoter l’arme, et tirer à nouveau sur un ennemi qui fonce vers lui… Rock’n roll ! Pas réaliste, mais super cool, et super dans l’esprit du jeu.

Et sinon, il y en a un que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir en action mais qui doit être sacrément tripant, c’est le « constructeur », qui est en fait une sorte d’inventeur qui fabrique toutes sortes d’appareils utilisant l’énergie de la lumière d’âme pour fonctionner. La lumière d’âme, c’est une énergie obtenue en capturant les âmes, qu’il s’agisse des âmes démoniaques qui nous ont envahies, ou celles prises à des vivants (moins cool…). Avec cette lumière d’âme, des savants de la Sorbonne ont créé une technologie qualifiée de « sorbonnique »… En fait, c’est un peu l’invention de l’électricité, mais sous une autre forme. Et donc, les constructeurs fabriquent des objets, et notamment des « mechanicums », des sortes d’exosquelettes en langage SF, qu’ils peuvent équiper de tout un tas d’outils, et bien sûr, d’armes, que ce soit des lames vibrantes ou, le plus fun, de canon à lumière d’âme. Imagine le truc, ça doit être carrément classe à jouer. En tout cas, ça donne envie de jouer un personnage a priori intellectuel qui, pour le coup, a son mot à dire dans les combats !

Le Fix : Quelle est la créature que tu préfères ?

Marc : C’est difficile, parce qu’il y a énormément de variété, et c’est tout aussi fun de jouer une sorcière, un magicien noir, un démon, un vampire… pour ne parler que des plus connus. Mais il y a aussi tout un tas de créatures, qui servent les précédents ou qui sont indépendants, qui sont juste excellents. Si j’ai un faible pour les sorcières (et du coup, j’ai très envie de faire traduire le livre du MJ sur le sujet, ainsi que celui sur les chasseurs spécialisés dans leur traque et la campagne qui va avec…), j’aime tout particulièrement les alfes, ces êtres issus des mythes et contes germanico-nordiques. Dans le premier scénario que j’ai fait jouer, il y a un alfe qui me fait terriblement penser à Rumpelstilzchen, plus connu chez nous sous le nom de Tracassin, ou chez les anglophones de Rumpelstiltskin. J’adore jouer ce genre de gnome, et la façon dont il est traité dans le scénario m’a beaucoup plu : tu es le méchant de l’histoire, mais ça se finit de façon touchante… Il y a aussi des petits êtres de bois, au plus profond des forêts, qui sont apparentés aux alfes. Je n’ai pas encore eu à les jouer, mais je craque complètement sur les illustrations.

Le Fix : Avec ces créatures qui viennent directement de l’Enfer, est-ce que ce n’est pas un peu cuit d’avance pour les chasseurs ?

Marc : Non, heureusement. Déjà, elles ne viennent pas nécessairement des enfers. En fait, ce qui sort des enfers, c’est surtout les démons et les âmes qui les accompagnent. Les autres, pour l’essentiel, sont le résultat de transformation liées aux âmes, ou sont des créatures qui existaient déjà sur Terre, mais qui étaient simplement cachées et ont profité de tout ce bazar pour s’afficher au grand jour.

Cela dit, les chasseurs, ce sont des êtres qui sortent de l’ordinaire, ils ont vraiment des capacités qui leur permettent d’affronter les créatures des ténèbres. Pour dire à quel point ils sortent de l’ordinaire, il y a par exemple ce jeune prêtre, Vatelli, qui est allé affronter le démon Shaïtan, qui avait précédemment dézingué le pape et pris le trône de St Pierre, et l’a tout simplement éliminé… La bataille pour Rome entre les armées démoniaques qui règnent sur le Vatican et celles de l’humanité venues le reprendre… c’est juste épique !

Le Fix : La communication de BBE a indiqué qu’une partie avait été filmée et sera diffusée pour le lancement du financement. Que retiens-tu de cette partie ?

Marc : Effectivement, nous avons tourné un Let’s play dont l’objectif est de montrer aux rôlistes à la fois l’ambiance possible d’une partie de HeXXen, et la façon dont fonctionne la mécanique de jeu, et en particulier les combats. Ça a été un excellent moment partagé avec les collègues et Chloé, qui sont très vite entrés dans le jeu. J’ai adoré que Steve me prenne au mot sur la question de la bande-son à base de musique métal, prenant ponctuellement la narration de façon cinématographique, avec mouvement de caméra et description de la musique. Au niveau des combats, ils ont vite pigé le truc, et j’ai kiffé lorsque Tony a fait grimper son perso sur un toit pour dézinguer un mort vivant, sauter sur le toit d’en face pour en tuer un autre, puis d’enchaîner… Je n’avais pas vraiment imaginé que les morts-vivants seraient à ces endroits, mais puisqu’ils avaient été ainsi placés sur la battle map, j’ai trouvé excellent la façon dont Tony s’est emparé de la mécanique de jeu pour décrire cette séquence. Et je revois encore Marianne, dont c’était la première fois qu’elle jouait devant les caméras, s’éclater à présenter son perso et, plus tard, à mener ses attaques dans le dos des morts-vivants (elle incarne une sorte de tueuse), sans parler de Chloé, dont le perso a joué du mousquet à merveille, le faisant tournoyer après chaque tir.
Après coup, je me dis qu’on a vraiment joué une partie typique de HeXXen, avec des passages sombres, glauques, lourds, dus à la situation et aux rencontres, rompus par des punchlines décalées, des combats délirants… et de bonnes crises de rire.
Une super ambiance, et une fois de plus, j’ai pu constater que les joueurs s’emparent très vite du système de jeu.

Le Fix : En tant que meneur, quel serait ton conseil pour un meneur débutant à HeXXen 1733 ?

Marc : Acheter le Livre du MJ et suivre les conseils qui y sont donnés ! 😉
Plus sérieusement, HeXXen 1733 a l’avantage pour les MJ d’être simple techniquement, avec deux types de PNJ : les PNJ « en bande », les grouillots qui affrontent les PJ par douzaine, et les boss, les meneurs. Les premiers sont très faciles à gérer, ont peu de capacités et ne nécessitent pas de jeter les dés. Dans les combats, il suffit quasiment de se concentrer sur la stratégie des boss, qui eux, nécessitent effectivement d’être étudiés de près.
Pour le reste, pour camper l’ambiance, si nécessaire, revoyez les films évoqués précédemment.

Le Fix : Et à un joueur ?

Marc : Un peu comme pour tout JdR : lis bien les quelques capacités de ton personnage (à la création, il y en a 3 ou 4), ce sont les seuls éléments techniques sur lesquels il faut vraiment porter une certaine attention. Et discute bien avec les autres joueurs : un groupe de chasseurs repose sur le rôle de chacun, et pour survivre dans ce monde de ténèbres, il est important d’avoir une stratégie commune, et de bien combiner les forces de chacun.

Le Fix : Entre ce que tu peux lire pour BBE et aussi pour Casus Belli, quel est le JdR qui t’as le plus intéressé ou marqué en 2023-2024 ?

Marc : Ouhhhh, vaste question. Je lis tellement de jeux qu’il m’est compliqué d’en dégager un en particulier. Et comme je disais tout à l’heure, je n’aime pas trop cette notion de « le plus/le moins ».
Mais j’ai bien aimé l’adaptation en JdR de Rivers of London, la série de roman de Ben Aaronovitch : le BASIC system a été simplifié (oui, c’est possible) et bien adapté pour traduire le fonctionnement de la magie dans cet univers, qui est bien rendu. Évidemment, j’ai trouvé que la v2 de HeXXen 1733 était excellente, une très belle évolution de ce jeu que j’aimais déjà beaucoup jusque-là. Le nouveau dossier d’enquête pour Bladerunner m’a également beaucoup plu, d’autant plus que je venais de jouer le premier et que je me suis projeté dans cette suite. Et puis, dans notre toute nouvelle gamme Chroniques Oubliées Fantasy 2e édition, j’ai particulièrement apprécié la (très) grosse campagne écrite par Laurent Bernasconi¸ Calice, même si je n’ai pas encore vu les livres finalisés ; de même, j’ai beaucoup apprécié les scénarios de Thomas Le Goareguer, qui forment un cycle dont j’espère lire (plus ou moins) prochainement une suite (enfin, ce ne sont pas vraiment des suites, mais quand même d’une certaine façon… je vous laisse découvrir).

Le Fix : Avec tout ce boulot est-ce que tu peux encore jouer régulièrement et à quel jeu ?

Marc : Oui, je fais bien la part des choses entre mon activité professionnelle d’éditeur de JdR et mes loisirs. Et dans mes loisirs, je ne pratique pas nécessairement les jeux que j’édite. Bon, il se trouve qu’avec l’un de mes groupes de joueurs, j’ai actuellement en cours la campagne Würm : La Grâce du Cygne, qui est juste magnifique. Avec mon autre table régulière, je joins l’utile à l’agréable en jouant la campagne Egrégore motorisée en Chroniques Oubliées. En fait, l’un de mes joueurs et moi avions très envie de tester la campagne, et par ailleurs, je souhaitais éprouver les règles de Cthulhu Origines, que j’ai forcément un peu adaptées pour intégrer certaines notions dont j’avais besoin. Mais voilà… Et sinon, ponctuellement, j’ai aussi réussi à caser une ou deux parties avec une table plus ponctuelle pour tester la boite d’initiation (VO) de L’œil noir…

Le Fix Pour quel JdR (passé ou présent, BBE ou pas) aurais-tu été particulièrement fier de voir ton nom figurer dans les crédits ?

Marc : Eh bien… en fait, je crois bien que je me suis débrouillé pour bosser sur (et donc figurer dans les crédits de) tous les jeux que j’aime particulièrement. 😊
Eventuellement, ça ne m’aurait pas déplu de bosser sur la traduction de Warhammer et de Degenesis.

Le Fix : Merci pour toutes ces réponses.

Marc : Merci à toi ! 😊

 

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