Journée porte ouverte à l’horreur… [chronique AdC]

Alors non, ce n’est pas une annonce pour une quelconque journée porte ouverte dans les bureaux de la rédac du Fix, mais plutôt l’annonce de la sortie du dernier supplément pour l’Appel de Cthulhu. En effet, Edge Studio continue sur sa lancée avec du Cthulhu en veux-tu en veux-tu (bah oui il y a du monde qui court après le poulpe). Après avoir saupoudré un peu de pulp et un petit détour en mode flashback-Révolution française, cette fois place au frisson avec Aux portes de l’horreur : trois soirées cauchemardesques.

Amateurs de grande campagne à rallonge passez votre chemin, ce supplément contient ici trois aventures courtes, jouables en une heure (hum… bon il est précisé une à deux heures au début du supplément) et destinées à l’origine pour des conventions ou autres démonstrations. L’introduction de chaque aventure présente sa structure ainsi qu’un timing qui peut aider les Gardiens stressés par le chrono à gérer le tempo et rester sous la barre des 60 min. Bien sûr il y a de quoi rallonger la sauce, mais ce format court permet aux gardiens qui auraient récemment craqué sur la nouvelle Boîte de Base de l’AdC (et oui enfin…) de pouvoir prolonger l’aventure en étant assez cadrés. De plus avoir opté pour des huis clos permet de « limiter » l’espace de jeu et d’éviter l’éparpillement qui serait chronophage et pourrait intimider du Gardien débutant. Enfin chaque aventure démarre in media res afin d’atteindre plus rapidement le climax. Pour les routards du Mythe (contrepèterie qui ne sert à rien inside) il faudra broder un peu en plus des quelques pistes proposées afin de ne pas avoir l’impression de trop suivre les rails.

Celles et ceux qui, en voyant la couverture, se disent que cela doit être pulp seront déçus. Les trois scénarios proposent du mystère, de l’enquête et de l’horreur en mode classique, si vous voulez pousser le curseur il y a de quoi faire, mais il faudra bien sûr tripatouiller un peu le tout (notez que cela sera sans doute plus facile avec le premier scénario) ou alors attendre Les Abominations de Petersen ou Le Serpent à deux têtes qui lui est carrément taillé pour le pulp.

L’introduction du supplément permet de bien prendre par la main le Gardien débutant afin qu’il puisse se débrouiller. Mais vraiment par la main, en indiquant clairement quels livrets, pages et sections de la Boîte de Base consulter pour s’en sortir, bref du Yves Duteil quoi (oui elle était facile) qui peut servir. Pour ceux qui ont le Manuel du Gardien, d’autres conseils et renvois sont aussi conseillés afin d’inclure la Chance par exemple. Pour éviter de se perdre en route, les aventures sont structurées et présentées de la même façon. Chacune propose aussi des prétirés et donne quelques conseils pour les Gardiens dont le groupe est composé de moins de quatre joueuses ou qui préfèrent utiliser d’autres investigateurs.

Des encarts détaillent les étapes sur la voie de la démence ainsi que ses effets et différentes options de fin sont aussi fournies afin de s’adapter aux actions des joueuses ou pour précipiter une fin de partie.

Assez tergiversé, hop en route pour l’aventure (ah placement produit lorsque tu nous tiens).

Et pour démarrer cette soirée cauchemardesque, rien de tel qu’un petit trip dans un tombeau avec La Nécropole

… dont voici la brioche avec des pépites de chocolat, pardon le pitch (oui soyons honnête le placement produit paye plus que le bénévolat dans le JdR) :

Quelles horreurs antiques renferme la tombe récemment découverte au cœur de la Vallée des Rois, en Égypte ? Debout au sommet des marches qui s’enfoncent dans les ténèbres, le moment est mal choisi pour vous laisser troubler par les superstitions locales et les malheureux incidents survenus à l’ouverture du tombeau de Toutankhamon…

Alors hein, eh ça fout les chocottes hein ? En réalité c’est une question d’habitude bien sûr à l’AdC, c’est au Gardien de créer cette ambiance à la table, les scénarios apportant juste la matière. Dans cette première aventure de 16 pages (12 pages aides de jeux version Gardien incluses + 4 pages de prétirés), direction l’Égypte en 1924 très peu de temps (deux ans) après la découverte de tout-en-camion par Carter. Les investigateurs vont devoir sauver leur peau en évitant une « Abomination terrifiante ». Je tiens à préciser tout de suite, pour les mauvaises langues, qu’il ne s’agit pas de Seb de chez Edge Studio sous acides brandissant des chocolatines. Non les joueuses vont devoir faire face à une vraie abomination du Mythe qui fait des dégâts, il faudra donc ruser.

Cette aventure est celle qui proposera le terrain de jeu le plus « développé » même si la « clef » est un peu light et que le Gardien devra à son tour prendre un peu les joueuses par la main afin de les orienter (ou pas).

Si l’Égypte n’est pas votre truc alors direction 1928 pour un escape game avec La Chose de la cave en 18 pages (14 pages aides de jeux version Gardien incluses + 4 pages de prétirés) :

Un célèbre avocat a-t-il vraiment assassiné sa femme adorée dans leur chalet d’été familial ? Malgré l’absence de cadavre, il semble que le coupable ait été appréhendé. Et si la justice s’apprêtait à commettre une terrible erreur ? L’heure est venue de lever le voile sur ce qui s’est réellement passé dans cette cave…

Ce qui semble être à première vue une enquête classique pour rétablir la vérité va aussi tourner au huis clos limité à la cave du fameux chalet autour d’une malédiction familiale. Investigateurs claustros passez votre chemin, car cette fois-ci les Indiana Jones en herbe auront un terrain de jeu encore plus limité pour essayer de dénouer les tentacules de cette disparition à l’ombre d’une monstruosité du Mythe.

Ici le Gardien aura un peu plus de latitude pour gérer les interactions entre les personnages et leur antagoniste mais les lieux sont un peu plus restreints, ce qui peut être un avantage, ou pas.

Le 3e volet de 22 pages (18 pages aides de jeux version Gardien incluses + 4 pages de prétirés) de ce supplément se déroule en 1931 à Providence, en pleine crise économique, et comme son nom l’indique, Le Pensionnaire, il se déroule dans une pension (comme quoi les choses sont bien faites) :

Qu’est-il arrivé à votre calme et sympathique voisin ? Cela fait plusieurs jours que vous ne l’avez pas vu ! Même s’il ne se montre pas toujours des plus amical, sa dévotion ne fait aucun doute, à en juger par toutes les prières qu’il psalmodie dans sa chambre le soir venu…

Cette aventure sur fond de Contrées du Rêve (mais alors vraiment comme fond très lointain), tourne cette fois autour de la chambre du fameux pensionnaire et démarre devant sa porte. Les lieux restent donc limités mais les différentes motivations des prétirés pourront rajouter un peu de piquant à la situation. Bien sûr ici aussi les apparences seront trompeuses et il faut s’attendre à un antagoniste qui n’est pas venu pour jouer au scrabble. À noter que dans ce scénario les joueuses tomberont peut-être sur des ouvrages impies et quelques connaissances obscures.

S’ensuivent les aides de jeux destinées aux joueuses sans annotations ainsi que l’index, le petit portrait de ceux qui ont commis ce supplément et…

Bon il a aussi une petite pub pour Farce Macabre mais Les Abominations de Petersen arriveront avant.

Faut-il ouvrir la porte ?

Les illustrations ainsi que les plans sont très bien. Bon il faut dire que pour ces derniers le huis-clos facilite les choses mais tout de même. Les intrigues se laissent suivre mais sont clairement destinées à des Gardiens débutants. Elles peuvent tout de même être utiles si vous êtes à court de mini-scénarios et en avez assez de faire tourner les mêmes aventures en convention ou êtes à la recherche d’une trame à étoffer. Un supplément à glisser dans la Boîte de Base, car ils vont bien ensemble.


Ne pas lire ce qui suit car cela ne concerne pas le Mythe

NB : vous remarquez que l’utilisation du point médian comme signe inclusif qui est cantonné aux historiques de chaque prétiré dans ce supplément n’a pas été soulevée ci-dessus. Cependant il y a eu quelques réactions à ce propos. Suite à quelques commentaires sur le discord de Edge Studio concernant l’inclusivité et les choix opérés dans les ouvrages de la gamme VF de l’Appel de Cthulhu, voici la réponse de Nelow, la traductrice d’Aux portes de l’horreur et aussi responsable de la gamme Cthulhu :

Bonjour par ici !

Je vois que le sujet de l’écriture inclusive a encore enflammé les foules hier soir, alors je m’en vais (ré)expliquer les tenants et aboutissants de son utilisation dans la gamme L’Appel de Cthulhu.

[…]

Ainsi que nous l’annonçons dans l’encart « Note pour la version française » au début de chaque ouvrage (à partir des Accessoires du Gardien), nous avons pris la décision de rendre la gamme plus inclusive en VF pour deux raisons :

– impliquer davantage la gent féminine dans ce loisir qu’est le JDR, car il existe bel et bien une part de joueuses (parfois trop invisibilisée) au sein de la communauté ;

– respecter la ligne éditoriale de Chaosium en VO, notamment l’emploi du « they » pour qualifier les personnages prétirés sans les genrer.

Les moyens d’y parvenir étaient nombreux, et nous avons donc dû trancher… mais pas aussi arbitrairement qu’il y paraît de prime abord. Ce fut le fruit d’une très longue réflexion et de plusieurs réunions début 2020. Étant l’une des personnes à l’origine de cette décision, je suis bien placée pour en parler.

Nous aurions pu tout écrire en double (joueurs et joueuses, investigatrices et investigateurs, etc.) mais c’eut été beaucoup trop long. Le passage de l’anglais au français ajoute déjà entre 12 et 15 % de texte, avec les conséquences que cela implique : augmenter le nombre de pages et/ou modifier la maquette d’origine pour que la VF tienne dessus (en supprimant des images ou en diminuant la taille de la police d’écriture, par exemple). Étant déjà confrontés à cette difficulté via la simple traduction des ouvrages, nous ne pouvions décemment pas en rajouter. Je doute fort que la communauté française aurait été ravie de payer ses suppléments plus chers en raison du nombre de pages supplémentaires qu’aurait entraîné le fait de doubler les termes genrés pour améliorer l’inclusivité des textes.

Après avoir envisagé toutes les options, nous avons adopté la ligne de conduite qui nous paraissait la plus cohérente et la moins susceptible d’alourdir le contenu/la lecture :

– conserver « le Gardien (des Arcanes) » pour parler du ou de la MJ, car cela fait plus de 40 ans que c’est utilisé dans L’Appel de Cthulhu. Le Studio DeadCrows a fait le choix inverse dans Runequest en optant pour « Meneuse de Jeu », ce qui était l’autre possibilité ;

– pour contrebalancer ceci, féminiser l’autre terme le plus employé dans les ouvrages, à savoir « joueuses » plutôt que « joueurs » – une bascule qui n’impacte en rien la fluidité de lecture ;

– utiliser « investigateurs » et « personnages » de façon générique pour parler des PJ dans leur ensemble, et « investigatrice » s’il est clairement question d’une femme ;

– réserver l’emploi de l’écriture inclusive (via le point médian et le « iel », la méthode choisie) aux prétirés que Chaosium ne genre pas en VO et qualifie avec le fameux « they » neutre.

C’est surtout ce dernier point qui soulève les critiques. Nous entendons parfaitement que ce soit une gymnastique nouvelle pour l’esprit d’adapter des formules comme « iel est épuisé·e » ou « l’auteur·rice tourne la tête vers vous », mais la langue française ne permet pas de transcrire la neutralité que véhicule l’anglais dans « they are exhauted » et « the author turns their head towards you ». Au-delà de notre volonté de rendre ce loisir plus inclusif, nous nous devons également de respecter le texte d’origine, et il se trouve que les personnages prétirés ne sont plus genrés en VO.

Le point médian est une forme d’écriture inclusive parmi d’autres, que nous avons décidé d’utiliser principalement parce que bon nombre de termes prennent tout bonnement un « e » final au féminin. Il n’est pas très difficile de lire « fatigué·e » au lieu de « fatigué » (et ça sonne pareil), ou encore « avocat·e » plutôt qu’« avocat ». En outre, nous faisons notre possible lors de la traduction pour 1/ réduire au maximum le nombre d’occurrences, et 2/ opter pour des adjectifs ou des participes passés dont la forme féminine est soit neutre (comme « sensible » et pas « émotif·ve »), soit marquée uniquement par un « e » final.

Je rappelle à toutes fins utiles que dans nos ouvrages, les scénarios et autres points de règles sont rédigés « normalement » (bien que je déteste ce mot). Seuls les personnages prétirés et les textes qui les mentionnent comportent des points médians, lorsqu’il nous a été impossible d’employer un adjectif ou un participe passé neutre.

Pour finir, je ne peux qu’encourager les réfractaires à réécrire les phrases ou paragraphes qui ne leur plaisent pas en les adaptant au personnage choisi par leurs joueuses ou joueurs. Si l’archéologue du supplément Aux Portes de l’Horreur est un homme dans la partie que vous faites jouer, rien ne vous empêche de mettre au masculin tous les textes qui le concernent au moment de préparer le scénario. Idem si c’est une femme, et pour tous les autres prétirés. Vous pouvez aussi choisir de ne pas utiliser ces personnages et de créer vos propres investigateurs, ou de laisser vos joueurs et joueuses le faire à leur guise.

Les ouvrages officiels proposent des aventures aux MJ qui ne voudraient/pourraient pas écrire les leurs. De la même manière, les personnages prétirés sont là pour faciliter la tâche à celles et ceux qui souhaiteraient les incarner au lieu d’en inventer d’autres de toutes pièces. Dans tous les cas, rien n’oblige personne à s’en tenir au contenu édité : laissez parler votre imagination et adaptez ce qui ne vous convient pas !

Je vous souhaite un bon dimanche dans la bienveillance et le respect d’autrui, tant au niveau des messages sur ce channel qu’au cours de vos parties de L’Appel de Cthulhu.

21 pensées sur “Journée porte ouverte à l’horreur… [chronique AdC]

  • 17 février 2022 à 08:23
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    Encore « une avancée du wokisme », après les polémiques de Disney, notre loisir touché de plein fouet, apporter de la division au lieu de rassembler, curieuse méthode pour soi disant intégrer les joueuses/meneuses aux tables et quel insulte à leur intelligence de penser qu’elles ne pratiquent pas le jdr parce qu’il est marqué meneur et joueur, navrant.

    • 18 février 2022 à 11:21
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      On pourrait aussi dire que cela pourrait être une insulte à l’intelligence de certains lecteurs de penser qu’ils ne lisent pas ou qu’ils risquent d’être choqués parce qu’il y a un point d’inclusivité.

  • 17 février 2022 à 18:40
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    Dommage de revenir sur un problème sociétal clivant qui n’a strictement rien à voir avec le Jeu de Rôle (et même le français !).
    Pour une fois, l’auteur de cette article avait fait l’effort de respecter la langue française dans son article en présentant un supplément qui est plutôt sympas si on ignore les quelques partie illisibles qui massacre notre langue dans laquelle, depuis le XVIIIe siècle, à été introduit l’UNIVERSALISME.
    Je n’approuve pas du tout la politique éditorial de EDGE sur ce sujet qui s’occupe plus de militantisme et de populisme que de jeu, encore une foi c’est dommage.
    Surtout qu’en rajoutant quelques pages (j’ai fais le calcul cela représenterai pas plus de 3pages) tout aurait pu être écrit en double. Cela n’aurait que très peut révolutionné la maquette et pas vraiment faire exploser les coups. Rien d’insurmontable, si ce n’est une paraisse intellectuel.

    • 18 février 2022 à 11:23
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      En tout cas, on constate, en effet, en lisant ton message, à quel point le respect le plus strict de la grammaire française est pour toi un problème de premier ordre…

      • 18 février 2022 à 20:58
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        Et sinon sur le fond tu as des choses à dire ou bien ton truc c’est la remarque superficielle sur la forme ?

        • 19 février 2022 à 09:35
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          Je crois, humblement, que ma remarque est bien plus profonde que ce que tu veux bien lui accorder : pourquoi s’indisposer pour des innovations grammaticales alors que, visiblement, on peine déjà à respecter les anciennes règles ?

    • 18 février 2022 à 11:55
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      Fais déjà moins de fautes dans tes comm’ et on reparlera de respect de la langue.

    • 18 février 2022 à 12:05
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      Edge s’est expliqué sur ce point et cela méritait de le souligner. Cependant, est-il vraiment utile de faire appel à des concepts du genre universalisme du 18e siècle qui a eu (et a encore?) ses limites et qui serait très discutable, au lieu de simplement préciser que vous n’appréciez pas ce choix (ce que vous faites par ailleurs). Certains (le choix du masculin est-il volontaire?) se détourneront sans doute de la gamme, d’autres non. Chacun·e devra faire un choix. Edge a fait le sien.
      Mais crier au massacre de la langue française dans un message qui lui-même comporte quelques belles fautes…

      • 19 février 2022 à 10:56
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        Si EDGE est obligé de communiquer régulièrement en ce sens, c’est bien qu’il y a un problème sur le sujet !
        Je t’invite à approfondir le sujet de l’UNIVERSALISME de 18e siècle, tu y apprendras surement pleins de choses qui ont l’air de te tenir à cœur (sans forcement passer par des solutions extrémistes et militantismes dans un milieu, celui du jeu, où la politique n’a pas grand chose à y être) .
        Je le mets surtout en avant, l’UNIVERSALISME, en contradiction avec l’individualisme et le communautarisme de la culture anglo-saxonne qui, malheureusement, dicte en partie notre société, voir impose une idéologie plus destructrice qu’inclusive. Il suffit d’observer la société américaine pour voir tout le bien que ce genre de sujet apporte à leur société.

        Il y a un nombre de combats et de causes à mener (auxquels j’adhère en grande partie) pour l’égalité homme/femme. La féminité de certains termes, pourquoi pas cela ne me dérange pas. Mais l’invention de caractères ou d’un vocabulaire imposé par une minorité militantisme semble dérisoire et génère plus dissension que d’inclusion pour des combats qui valent largement plus de s’investir dans de nombreuses associations, entre autre.
        D’une ce n’est pas respecter la langue et d’autre part ce n’est pas respectueux de toute les personnes qui en font sont apprentissage ou qui souffre de problèmes lié à celle-ci. Exclure une partie de ces gens ne me paraît pas si « inclusive »…

        Quant a souligner les problème sur la forme du message, cela représente bien la faiblesse des arguments avancés pour répondre aux dit messages qui ne vont pas dans votre sens et qui en ignore totalement la gravité du fond…

        • 20 février 2022 à 08:58
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          En effet le monde change, pour le meilleur ou pour le pire mais c’est ainsi que l’histoire s’est faite, succession d’aller-retours de réformes en contre-réformes (dans le sens général du terme) poussées en général (soyons réaliste) par des minorités (politiques, sociales ou autres). Est-ce que c’est inutile, est-ce que cela restera, est-ce que cela fait avancer les choses, ou pas, ou au contraire, l’histoire le dira.
          Il est évident que de nombreuses personnes ont des difficultés avec notre langue (dys ou autres) mais dans ce cas allons plus loin supprimons les différentes terminaisons et autres exceptions qui confirment la règle. Ou alors peut-être vaudrait-il mieux offrir à ces personnes là un encadrement qui leur permette d’être accompagné dans les apprentissages. D’ailleurs la FFD n’a pas condamné les différentes formes d’inclusivité elle a juste donné quelques préconisations concernant son usage en fonction du public. Enfin il est à noter que chez les personnes souffrant de dys et autres difficultés (liées à la vue ou pas), certains et certaines sont en faveur de l’inclusivité sous toutes ses formes et d’autres non.
          Maintenant concernant les fautes qui peuvent émailler les messages, si comme vous le soulignez le fond est plus important que la forme, je pense que tout le monde s’accommodera du point médian puisque c’est justement le fond qui importe (le contenu du livre) plus que la façon dont il l’amène (avec quelques points médians).

          • 20 février 2022 à 12:49
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            Contrairement aux fautes qui peuvent émailler les messages, cela ne dénature pas vraiment le contenu du texte à contrario du point médian car cela rend le texte en grande partie illisible pour nombre d’entre nous. Donc, non, tout le monde ne s’en accommode pas ! Sinon, il n’y aurait pas tant de retour négatif (voir les autres commentaires).

            Bon à savoir, les déclarations du directeur de la FFDys n’est pas représentatif de l’ensemble des personnes souffrant de troubles spécifique à la lecture comme la dyslexie (par respect je l’écris en entier).
            Cependant la FFDys reconnait l’usage de l’écriture inclusive si elle respecte les recommandations suivantes :
            • Accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres.
            • Ne plus employer les antonomases du nom commun « Femme » et « Homme ».
            • Veiller à ne pas exposer les jeunes lecteurs et les personnes souffrant de troubles spécifique à la lecture à une écriture inclusive tant qu’ils n’ont pas automatisé la lecture.
            Pour des questions d’usage elle exclut le point-médian pour la confusion que cela apporte à la lecture (et aussi pour des raison technique qu’en à l’emploie d’appareil aidant la lecture.
            (source : Laetitia Branciard – Vice-Présidente FFDys • Octobre 2018)

            Encore une fois, la féminisation de termes est tout à fait acceptable. Le massacre de la langue Française pour du militantisme de bas étage est juste déplorable. Si vous souhaitez faire avancer la cause, alors faites comme moi, inscrivez-vous dans des associations qui lutte contre les discriminations quel quels soient.

  • 18 février 2022 à 13:38
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    Indéniablement, le recours à l’écriture inclusive et le remplacement total du terme usuel « joueurs » par « joueuses » sont loin de faire l’unanimité.
    Dommage que EDGE refuse de faire machine arrière en adoptant une ligne éditoriale moins polémique, et persiste dans un choix qui génère des retours négatifs, au lieu de chercher à fédérer autour de la gamme.
    Pour reprendre la citation de la responsable de gamme : « nous avons adopté la ligne de conduite qui nous paraissait la plus cohérente et la moins susceptible d’alourdir le contenu/la lecture »
    Et bien c’est raté. Le résultat nuit fortement à quelque chose d’essentiel pour moi : le plaisir de lecture.
    Avec ces livres, je cherche simplement à m’immerger dans une époque comme les années 20. Chaque occurrence dans le texte de cet usage très actuel m’en empêche car cela me renvoie immédiatement à des débats houleux sur le Net, assortis d’attaques personnelles contre ceux et celles qui osent exprimer leur désaccord vis à vis de la position de l’éditeur.
    Tout cela entache durablement la gamme L’Appel de Cthulhu en France.

  • 18 février 2022 à 21:12
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    Je partage ce qui a été dit par d’autres plus haut. Il est triste d’imaginer que certains font quoique ce soit de bon pour une cause simplement en adoptant des conventions d’écriture. C’est de la bonne conscience à peu de frais, de l’engagement pour pas cher. On va changer le monde derrière nos clavier, c’est moins compliqué que d’ouvrir sa gueule dans la boîte quand une collègue se fait emmerder par un chefailllon sexiste ou moins risqué que d’intervenir dans le métro quand un type tripote une fille.
    Ajouter à ça ceux qui coupent court à la discussion persuadés qu’ils sont d’etre à la pointe d’une cause avant gardiste en train de redresser les torts d’une paire de machos ringards comme moi.
    Votre monde est triste, il divise au lieu de réunir.

  • 19 février 2022 à 13:22
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    L’inclusivité, le militantisme à peu de frais qui, au-delà de massacrer la langue française et handicaper les dyslexiques et les mal-voyants (certains utilisent des logiciels OCR), n’apporte rien de concret au problème d’égalité « hommes/femmes »…
    Ma femme – mon épouse, sinon on va me traiter de macho – me l’a encore dit hier : « heureusement qu’Edge a adopté l’écriture inclusive, car depuis notre situation s’est incroyablement améliorée au boulot ! On se croirait chez les Bisounours, tellement « tout le monde il est gentil » (la faute est volontaire). »
    Sans déconner vous y croyez vraiment, ou c’est juste pour vous donner bonne conscience ?…
    En tout cas, cela me donne une bonne raison de ne pas alourdir mes étagères, j’ai déjà tout ce qui est sorti pour l’Appel chez Descartes et Sans Détour, et j’ai de quoi jouer jusqu’à la fin de mes jours et au-delà…

  • 21 février 2022 à 18:46
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    Bravo EDGE, continuez sur votre ligne, je ferais des économie, l’académie française a déjà statuée sur l’usage de l’inclusivité et ceci à l’unanimité. Je préfère lire des publication en Français et je pense que cette mode sera jugée ridicule d’ici une dizaine d’année. Par honnêteté, précisez que la version FR est une version FR(inclusive) car ne vous en déplaise, ce n’est pas du français.

    • 1 mars 2022 à 13:10
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      Si la langue française avait vraiment suivi les règles décidées par l’académie française depuis sa création alors tous les commentaires ci-dessus emploieraient le subjonctif plutôt que le conditionnel, le passé simple plutôt que composé, des négations sans forclusif, etc.

      Faut-il en conclure que les personnes qui s’insurgent contre l’écriture inclusive au nom de la défense de la langue préféreraient que leurs manuels de JDR soient rédigés en Français du XVIIe siècle ?

      Le propre d’une langue est de changer pour s’adapter au monde qu’elle décrit, les commentaires de cette page en sont une preuve à eux seuls. Il serait honnête de ne pas se réfugier derrière l’académie française ou la « belle langue française » et d’admettre simplement que vous n’aimez pas cette évolution de la langue.

      • 1 mars 2022 à 20:11
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        Le souci de votre propos c’est que nous ne sommes pas devant une évolution de la langue.
        Mais bien devant un militantisme d’une certaine partie de la population (une minorité ?) à vouloir imposer son idéologie à marche forcé aux autres… sans se soucier des dommages collatéraux que cela peut engendrer et cela même contre les institutions de son propre pays. Le propre d’une langue est de changer pour s’adapter au monde qu’elle décrit, comme vous le dite si bien. Mais cela se fait par l’usage et non par un forcing idéologique, politique et sociétal.

        Penser à tout ceux qui ont des problèmes d’apprentissage de la langue.
        Où est l’inclusivité si l’on laisse de coté une partie des personnes ?
        Le système anglo-saxon du communautarisme et de la division est loin d’être un modèle. Suivons plutôt l’exemple de nos prédécesseurs et de l’Universalisme…

        Sans compter que c’est surtout de la bonne conscience à peu de frais à penser qu’on peu changer le monde derrière un clavier. Si vous souhaitez vous battre pour vos conviction (qui sont tout aussi louable que d’autres), lancez-vous dans de véritables engagements. Inscrivez-vous dans des associations qui se battent au quotidien pour le droit des minorités, par exemple. Cela sera tout à votre honneur et sans coup fait rire, beaucoup plus efficace.

        • 4 mars 2022 à 13:29
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          > Mais bien devant un militantisme d’une certaine partie de la population (une minorité ?) à vouloir imposer son idéologie à marche forcé aux autres

          Euh ? Je n’ai rien lu de tel dans la chronique. J’ai plutôt l’impression qu’on parle juste d’un jeu de rôle.

          Sans rire, personne n’impose rien à personne. Mais peut-être que c’est qui dérange au fond : qu’on n’impose pas à ceux qui font le choix de l’écriture inclusive de parler comme tout le monde.

          > Penser à tout ceux qui ont des problèmes d’apprentissage de la langue.
          > Où est l’inclusivité si l’on laisse de coté une partie des personnes ?
          > Le système anglo-saxon du communautarisme et de la division est loin d’être un modèle. Suivons plutôt l’exemple de nos prédécesseurs et de l’Universalisme…

          Vous voyez : c’est vous qui en faites quelque chose de politique !

          L’éditeur a simplement choisi une marche éditoriale, comme le font tous les éditeurs depuis que l’imprimerie existe. Non il n’existe pas une seule manière officielle (ou « institutionnelle ») d’écrire le Français, mais bien plusieurs, et choisir laquelle utiliser fait partie du travail (et des libertés) d’un éditeur. Voyez par exemple ici pour la seule typographie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Comparatif_des_diff%C3%A9rents_codes_typographiques_francophones

          Il s’agit donc bien d’un usage avant tout. Usage qui se développe au point que des éditeurs s’en saisissent. Vous avez le droit de ne pas l’apprécier, mais de là à vouloir le censurer… vous risqueriez de tomber dans les dérives que vous critiquez, non ?

          > Si vous souhaitez vous battre pour vos conviction (qui sont tout aussi louable que d’autres), lancez-vous dans de véritables engagements. Inscrivez-vous dans des associations qui se battent au quotidien pour le droit des minorités, par exemple.

          L’un n’empêche pas l’autre et personne n’a jamais prétendu que l’écriture inclusive dispensait du reste. Cet argument n’a aucun sens.

          • 13 mars 2022 à 10:49
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            >Euh ? Je n’ai rien lu de tel dans la chronique. J’ai plutôt l’impression qu’on parle juste d’un jeu de rôle.
            >Vous voyez : c’est vous qui en faites quelque chose de politique !

            En voilà une belle politique de l’autruche !
            Et si je parles de militantisme, c’est que je me réfère au discours de l’éditeur (du moins de son représentant). Ici, il est question non pas de typographie (l’article parle avant tout de différence régionalisme) mais d’écriture inclusif avec tout ce que cela implique. Il faut être innocent ou avoir des œillères pour ne pas comprendre le message militantisme.

            Et la méthodologie de contre argument en employant et retournant les mêmes arguments contre la moindres critiques qui vous désapprouves est tellement facile, ennuyeuses et assommantes à la fin. Cela en devient presque anémique.

            >Usage qui se développe au point que des éditeurs s’en saisissent.

            A ma connaissance, EDGE, et encore, uniquement sur l’AdC à fait cette démarche. On est très loin d’une généralisation de l’édition du JdR Français.
            Noté bien que (de mon point de vue) l’emploie du féminin en lieu et place du masculin ne pose pas de problème de respect de la langue française.

  • Ping : Cornflakes or not cornflakes ? That is the question... [chronique AdC] - Le Fix

  • 16 mars 2022 à 13:30
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    Je ne reviens pas de la place centrale qu’ont pris les quelques évolutions linguistiques de ces dernières années : la quasi-totalité des 20 commentaires de cet article se focalise sur celles-ci et sur les diaboliques wokistes qui tentent de « nous » les imposer (alors, ahem, pour ce que cela vaut, je fais partie des personnes *ravies* de ces évolutions, même si je doute fort que toutes finisssent par s’imposer).

    Bref, en fan de Cthulhu, j’aurais tellement préféré lire des commentaires axés sur le produit lui-même : ils enrichissent bien souvent les critiques je trouve, en prêtant attention à des détails qui peuvent échapper aux journalistes ou tout simplement en multipliant les points de vue…

    Mais allez-y, hein, des tas d’Académiciens lisent certainement Le Fix et ça leur fera chaud au coeur de voir que pour une fois leurs préconisations sont respectées. Ou juste lues, déjà.

    Bises à qui veut, avec ou sans point médian ou genre défini 😉
    A.

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