L’envol de la Grive Noire

Le Zinequest accueille de plus en plus d’auteurs indés francophones qui profitent de cet événement communautaire pour donner une nouvelle vie ou une nouvelle forme à une de leurs pépites, souvent à l’occasion d’un financement bilingue afin de trouver un public plus large à ce qui reste, le plus souvent des jeux de niche dans la niche. On vous a déjà parlé de La trilogie de la vie de Côme Martin. Il nous reste quelques heures (le financement se termine dans 24 h environ…) pour évoquer La Grive noire, le jeu d’une autrice déjà signalée dans nos pages (pour son jeu Vagabonder dans les étoiles dans l’article 18/18/18/18, avoue t’as triché à tes dés ?) , Milouch.

Alors, si en matière de JdR expérimental, pour vous, votre max, c’est d’avoir un jour délaissé les règles de D&D pour essayer, un peu honteux, Pathfinder, accrochez-vous à votre bourse de dés parce que ça va vous secouer.

La Grive noire, c’est un jeu sans MJ. Mais aussi sans scénario. Il n’y a pas non plus de dés. Et pour tout dire, pas tellement de PJ non plus. On y incarne en fait à plusieurs un environnement naturel comme une forêt par exemple. Conçu comme cela (le titre ou son esthétique l’indique de façon transparente), le jeu semble également pouvoir émuler un environnement plus social comme une communauté, un village, etc. On peut raccorder La Grive noire aux jeux type Belonging Outside Belonging, décidément très en vogue chez les auteurs indés francophones (Matthieu B. en parlera beaucoup mieux que nous ici : https://www.cestpasdujdr.fr/un-guide-pour-jouer-aux-jeux-belonging-outside-belonging/)

Le système de règles repose donc essentiellement sur la répartition de la parole et de l’autorité sur le récit qui l’accompagne entre les participants. Pour ce faire, le jeu utilise des accessoires comme le ‘soleil de parole » et le « chapelet de scènes ». Ce dernier, par exemple, permet d’égrener les scènes contées par les uns et par les autres jusqu’à un achèvement qui transforme l’environnement pour de bon.

Le financement en cours a donc pour but non seulement de financer le livre (d’une soixantaine de pages), entièrement illustré par Nijelle, au format A5 paysage mais aussi, de façon plus inhabituelle, les accessoires. Ainsi, le « soleil de parole » sera assemblé par l’autrice avec du bois glané dans les forêts de chez elle et le « chapelet des scènes » sera
lui réalisé en corde recyclée et en perles en céramique. On sent là l’influence revendiquée des œuvres d’un autre auteur indé de référence, Thomas Munier, lui aussi adepte des accessoires artisanaux (et des forêts mais ça, c’est une autre histoire…).

Le financement a lieu pour encore quelques heures sous une forme bilingue anglais/français sur la plate-forme Kickstarter : https://www.kickstarter.com/projects/1203394988/the-black-wren-a-zinequest-game?ref=discovery&term=the%20black%20wren C’est déjà une réussite mais il est encore temps pour vous d’aider la Grive noire à prendre son envol.