Pneus neiges pour les cercueils de la planète pourpre !

Comme maître Narbeuh l’avait annoncé dans le dernier Lundi c’est gratuit, Akiléos a lancé le 30 mars un nouveau foulancement pour Dungeon Crawl Classic.

Faut-il présenter ce monument du JdR rustique, old school mais fun qu’est DCC? Une gamme pléthorique de scénario, des choix artistiques et de maquette forts et un éditeur en français qui était, à l’époque, sorti de nulle part. Éditeur de BD, Akiléos avait surpris son monde en traduisant non seulement le livre de base du jeu de Goodman games mais en assurant également la traduction de la meilleure partie des scénarios parus en v.o..

Mais Akiléos frappe encore plus fort en proposant ce printemps la traduction de deux monstres sacrés: Péril sur la Planète Pourpre (on notera l’assonance typique du old school) et Le cercueil enchaîné (bon, pas d’allitération mais c’est quand même bien old school).

Pourquoi s’enthousiasmer pour ces deux parutions alors que ce n’est pas comme si on ne disposait pas de plein d’excellentes campagnes pour tout jeu utilisant des dés bizarre pour faire de l’heroic/medieval fantasy ?  Et bien, parce que ces deux campagnes sont un excellent choix de la part d’Akiléos. D’abord, signalons qu’on à affaire à deux classiques immensément populaires auprès des fans de la VO de DCC.

Couverture de Péril sur la Planète Pourpre

Péril sur la Planète Pourpre est un scénario paru en 2015. Il prend son inspiration du côté du genre sword and planet. Si vous ne voyez pas bien, imaginez John Carter of Mars dans la peau d’un personnage de D&D qui irait chercher des poux dans la tête du Hulk sur la planète du même nom. Ça ne vous parle toujours pas ? Pensez en ce cas, à un énorme sandbox plein de bruits et de fureur (et peut-être d’armes laser et d’adorateurs du chaos) dans lequel votre groupe d’aventuriers préférés entrerait dans des circonstances peu dépendantes de leur volonté. En dire plus c’est se priver du plaisir de parcourir cet univers et ce module gonzo, haut-en couleur, mais pourtant étonnament solide.

Couverture du Cercueil Enchaîné

Le cercueil Enchaîné est paru dans sa version initiale en 2014. Comme son titre ne l’indique pas, il n’est pas un hommage à l’hebdomadaire satyrique bien connu. Il désigne en fait un McGuffin participatif dont les aventuriers héritent et qui les pousse à explorer une sympathique région de montagne inspirée des Appalaches. Le public américain parle volontiers d’ambiance « Americana », du nom de cette musique folk américaine composite popularisée aussi bien par Johnny Cash que Bob Dylan. Quel rapport avec un jeu où l’on tue des trucs (et où l’on se fait tuer également, parce que DCC quand même) ? Et bien, le ton des aventures utilise cet élément folklorique de manière très efficace : entre le banjo de Délivrance et le violon de The Devil Went to Georgia, l’aventure est un sandbox rural, voire rustique, avec des PNJ haut en couleur.

Les deux volumes sont parus sous forme de boîte avec un contenu avoisinant dans les deux cas 160 pages. On est donc d’avantage dans un format de mini-campagne pour niveaux intermédiaires (entre 5 et 10) que dans les modules traditionnels parus pour DCC.

Couverture du module Sinistres Cicatrices de la Couturières

Pour ce foulancement, Akiléos a mis les petits plats dans les grands. Le contenu sera similaire aux republications récentes en termes de contenu. Dans les deux cas, on trouve un recueil souple d’environ 160 pages, un écran et des aides de jeux (un livret et un guide du joueur pour Péril sur la Planète pourpre, une roue mobile qui rappellera des souvenirs aux joueurs de Féérie et de Légendes pour Le cercueil Enchaîné). Enfin, la campagne de foulancement permet également à Akiléos de pousser d’autres produits de sa réserve : sets de dés, livre de base, modules déjà publiés peuvent ainsi être ajoutés à la campagne. A l’heure actuelle, le foulancement (qui dépasse les 300 pour cent de réussite) a également permis de débloquer le financement de deux nouveaux modules : Les sinistres cicatrices de la couturière (oui une autre allitération quasi parfaite en anglais) et Le récif du diable (pas d’allitération mais parce que c’est plus difficile de faire des assonances sous l’eau).

Au niveau des financements, c’est clair et simple : chaque produit est disponible séparément (50 euros offrent la version physique et la version numérique d’un des deux modules). Deux offres permettent de commander les deux en même temps à 90 euros pour les deux versions physiques + PDF ou 60 euros pour les deux en numérique. Ces prix sont à peu près comparables à ce qu’on pourrait trouver sur drivethru pour les originaux (les deux PDF sont à 29,99 $ sur le site de vente en ligne bien connu).

Comme on l’a dit, la campagne est également l’occasion de compléter votre collection soit en optant pour un pack de démarrage (livre de base, écran et guide de référence, plus sets de dés pour 90 euros) ou acheter les modules qui vous manquent pour un prix compris entre 8 et 14 euros en fonction de l’épaisseur. Ajoutons enfin que la page de foulancement inclut un lien vers un kit d’initiation gratuit qu’on a trouvé fort bien fait et sympathique (d’ailleurs on vous redonne le lien car un de nos gentils lecteurs nous a signalés que celui qu’on avait était cassé).

Bref, une campagne propre et bien menée qui traduit la dévotion d’Akiléos pour DCC et la volonté de faire vivre la gamme de ce jeu au parfum unique en français.