Flabbergasted en VF : on en reste pantois !

Oui, des fois, il y a des projets que l’on peine imaginer franchir les frontières tant ils semblent liés à un contexte culturel précis. Ainsi, Brancalonia semblait vraiment être fait pour le marché italien quand Vaesen semblait devoir se imiter au marché scandinave… et pourtant ! Il va donc en aller de même pour le jeu des aristocrates anglais qui trompent leur ennui avec les petites bisbilles de leur club. C’est Akiléos, qui persiste donc dans le JdR malgré ses difficultés étonnantes à sortir concrètement les projets déjà financés, qui se lance dans cette étonnante aventure, encore en foulancement pour quelques jours à peine. C’est déjà financé (un peu plus de 200 %) mais l’équipe d’Akiléos peut peut-être encore vous convaincre, vous aussi, d’être Flabbergasted ?

 

1. Ah les petits joueurs… vous n’avez pas eu le cran de proposer un titre francophone pour votre VF de Flabbergasted, hein ?

Eh bien, ce fut une discussion en interne, car Époustouflé ! le JdR, ça claquait bien, mais on a choisi de garder le cachet « so british ». Après tout, l’Abbaye de Downton, le Parc de Gosford, ça ne le fait pas trop. Et pourtant j’ai vu les premiers dessins animés de l’Araignée, quand il s’appelle Pierre Parker et qu’il combat la pieuvre.

2. Je n’en connais qu’une chouette couverture colorée mais… euh… c’est quoi, en fait ?

Cette couverture, c’est à la fois un hommage à une illustration du grand JC Leyendecker et une transcription idéale de l’atmosphère du jeu, situé dans des années 20 (réalistes mais pas trop).

C’est une proposition ludique assez unique dans le JdR centrée sur la comédie sociale, les intrigues où l’humour et le drame sans enjeu planétaire se rencontrent. Vous jouez un protagoniste (un des 4 archétypes : l’Aristocrate, le Membre du personnel, le Nanti ou le Bohème) qui fait partie d’un club avec ses co-joueurs.

Vous êtes confrontés à des défis d’autres clubs ou encore à des intrigues policières (plus proches du cosy crime que de James Ellroy) et vous devez augmenter votre prestige personnel et celui du club.

3. Ça a l’air… euh… exotique comme choix, non ? On peut vraiment s’intéresser à un tel sujet quand on est Français ?

Personnellement, je suis fan des romans de James Ivory, de l’humour des Monty Python, de films comme Gosford Park. Mais ça m’évoque aussi Arsène Lupin, voire les Pieds Nickelés.

Ce style british s’exporte partout, il suffit de voir le succès de Bridgerton, Downton Abbey, etc… D’ailleurs, c’est souvent quand on pense qu’un concept ne peut pas s’exporter qu’il rencontre un grand succès. Sinon, Astérix ne se vendrait qu’en France.

Pour revenir à Flabbergasted, la notion d’un jeu simple pour les joueurs qui préfèrent l’interaction sociale, les intrigues de couloir et la comédie plutôt que de jouer des space marines qui sauvent le monde alors que l’humanité est proche de l’extinction, ça nous a bien plu.

Ça permet aussi de trouver un nouveau public qui n’est pas forcément attiré par l’horreur lovecraftienne, l’heroic fantasy.

4. Et vous, en tant qu’éditeur qui n’avez pas encore ouatemille titres en catalogue, pourquoi vous êtes-vous tout particulièrement intéressé à ce jeu ? Je veux dire : c’est assez différent de DCC, par exemple.

Je continue à jouer le cauchemar des commerciaux comme on l’a fait en BD depuis 20 ans. Je suis un lecteur et joueur omnivore. J’aime la diversité. Et comme on ne veut pas être catalogué « éditeur du type de jeux X ou Y », je prends grand plaisir à garder cette ouverture.

5. J’ai lu dans le résumé d’un célèbre vendeur en ligne qu’il s’agit d’un jeu « sans règle ». On est d’accord que pas du tout en fait ?

Oui, il y a des règles. Attention, accrochez-vous : 4 archétypes ou classes, 4 caractéristiques, des actions résolues par des jets de d6 (réussite sur 5 ou 6 et il en faut 1 pour une action facile, 2 pour une moyenne et 3 pour une difficile). Et les personnages ont des talents qui leur garantissent le succès dans certaines situations. Voilà, c’est fini.
Donc, c’est un jeu qui n’est pas 100% narratif mais c’est quand même assez hybride puisque la discussion va quand même pas mal orienter le jeu.

6. La VO finance en ce moment même son premier supplément, Mystified. C’est aussi à votre programme ou vous attendez de voir la réception par le public francophone ?

Oui, c’est au programme à 100%. Surtout si un nouveau gouvernement interdit les jeux décadents importés de l’étranger.

7. Est-ce bien raisonnable de lancer un nouveau CF alors que, visiblement, vous avez besoin d’attention sur d’autres projets en cours comme la VF de Zweihänder, qui accumule un retard conséquent ?

Ah, ah, ah… Vous pouvez répéter la question?

Notre nouvelle stratégie est la suivante :  à la fin de chaque CF, le PDF de base sera disponible. Cette ambition nous a poussé à reculer le lancement de nouveaux projets (cf plus bas). On fait travailler plus de freelances et on a étoffé l’équipe JdR. Et puis j’ai arrêté de dormir et manger (l’utilité de ces activités est très surfaite).

Donc, très sérieusement, les projets se poursuivent de front. Flabbergasted était un projet plus léger (dans la forme et le fond). Mais nous finissons le livre de base de Zweihander à l’instant (676 pages…) et les 2 boites de DCC partent en production à la fin du mois.

8. On attendait d’autres titres annoncés comme la VF de Delta Green. Vous pouvez nous en dire plus sur votre programme à venir en matière de JdR ?

Alors, en plus des deux projets sus-cités, Delta Green est prévu en CF à la rentrée. Je peux vous dire que les deux livres de base sont traduits et en cours de maquette.

Il y aussi Paranoïa qui devrait suivre très rapidement. La aussi, les deux livres sont traduit et la maquette va commencer.

Ensuite, Lankhmar pour DCC dont le CF sera aussi avant la fin de l’année mais comme ce sont de plus gros projets et que nous voulons garder le cap du « CF fini, PDF dans votre boite, lancement de l’impression » je préfère prendre des précautions.

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