Les champignhommes ont piraté l’épée noire !!

Des fois, demander, ça porte ses fruits. Par exemple, quand un éditeur et un auteur francophone décident de publier un jeu exclusivement en anglais. On demande si on pourrait l’avoir en français. Quand le jeu en question est l’une des meilleurs productions OSR de ces dernières années, acclamée par les rôlistes (je vous invite à regarder la vidéo Jet d’initiative de Sandy Julien pour vous faire une idée), on demande encore plus fort. Et voilà que nos prières (sacrifices?) ont été exhaussées. Un an après la VO, Black Sword Hack aura droit à sa version Française. Une souscription est en cours, jusqu’au 6 Juin 23h59, pour vous donner l’occasion de concrétiser cette demande forte. Pour en savoir plus sur cette édition, et sur la suite, nous avons été poser quelques questions à Kobayashi, l’auteur de Black Sword Hack, et à Eric et Olivier, les MerryMushmen.

Le Fix : Bonjour, nous c’est le Fix. On aime les haches vorpales holy avenger +15 contre les dieux et les nabots des enfers. Et vous, vous êtes qui ?

Kobayashi : Je suis déjà venu hein m’sieur, faut relire vos fiches, je suis un bon client ! Donc je suis Kobayashi et j’écris des jeux de rôles, certains en français (mais avec des titres en anglais et en italien parce que je suis pénible : Striscia, Fléaux, Into the Dark, Extinction, Cursed !…) mais surtout en anglais maintenant.

Le Fix : Avouez, vous commenciez à avoir des remords de ne pas avoir adapté l’une des meilleures productions OSR de ces dernières années en version française ?

Kobayashi : Pas vraiment mais y’a pleins de gens très bien qui ont menacé de cramer ma baraque si je faisais pas une VF. Étant lâche de nature j’ai cédé à la pression.

Les Merry Mushmen (Eric et Olivier) : Si tu crois qu’on n’a pas vu passer ce compliment déguisé en question, tu te trompes. Tu perds rien pour attendre, fixounet. Quand on se croise en conv’ t’y auras droit ! (A une bière à la buvette, j’entends.)

Le Fix : Aujourd’hui, l’OSR englobe un panel de jeux très variés, allant de DCC, OSE, la collection Chibi, Macchiato Monsters ou encore Mork Borg. Pour vous, l’OSR c’est quoi ?

Kobayashi : Il y a à peu près une définition par pratiquant. Y’a même du NSR maintenant à ce qu’il paraît. Pour moi c’est pouvoir utiliser des mécaniques simples et éprouvées et les tordre dans tous les sens pour faire quelque chose de neuf avec.

Les Merry Mushmen : Pour nous, c’est surtout que c’est notre pratique du JdR. Des univers à explorer, pas trop de règles à ingurgiter, des aventures qui se lancent d’elles-mêmes.

Le Fix : Est-ce que la Frainche Version de Black Sword Hack est une traduction stricto sensu de la VO ou y a-t-il du contenu supplémentaire ou amélioré rien que pour nous ?

Kobayashi : La VO étant parfaite grâce aux Merry Mushmen c’est une traduction à l’identique. J’ai voulu ajouter des fôtes pour qu’on sente ma patte mais ils ont embauché une correctrice.

Les Merry Mushmen : Toi aussi Koba, fais gaffe avec les compliments, t’ar ta gueule à la buvette !

Le Fix : Souvent, les jeux OSR, c’est avant tout une mécanique de jeu bien huilée, avec la description d’univers succincte, à développer soi-même. Qu’en est-il de Black Sword Hack ? Est-ce que l’ouvrage contient son propre univers ?

Kobayashi : L’ouvrage contient tous les éléments qui permettront à chaque MJ de bâtir son propre univers : qui est le méchant de l’histoire, quelles sont les factions (avec des amorces d’aventures associées), comment boucler sa campagne (la fin du monde est potentiellement au programme), etc. En 30 minutes et quelques jets de dés on peut créer le terrain de jeu où s’opposent les forces de la Loi et du Chaos (il y a même un exemple de création pour se faire une idée du processus). Si c’est trop long et que vous êtes paresseux il y a deux aventures pour commencer à jouer juste après la création de personnage. Et si vous êtes misanthrope il y a un appendice consacré au jeu en solo.

Le Fix : Dans cette ambiance de dark fantasy, quel type de personnages peut-on incarner ? Des héros ? Des péquenauds ? Les sbires d’un seigneur du chaos ?

Kobayashi : Des aventuriers aux origines diverses (Barbare, Civilisé ou Décadent) associé à des historiques variés (il n’y a pas de « classes » dans le BSH). On est plutôt compétent et on a juste assez de points de vie pour survivre à un mauvais jet de dés (mais pas à de mauvaises décisions).

Le Fix : La page de la souscription explique déjà dans les grandes lignes la mécanique de jeu. Mais pouvez-vous détailler un peu plus le fonctionnement du « dé du destin » ?

Kobayashi : Quand le personnage veut se dépasser ou utiliser certains talents, il doit lancer le dé du destin. Au départ c’est un d6. Si on obtient un 1 ou un 2, il devient un d4 et si on tire à nouveau un 1 ou un 2 avec, les ennuis commencent… Contrairement à de la simple gestion de ressource, l’utilisation du dé du destin implique toujours de prendre un risque et 99 % du temps cela se fait à l’initiative du joueur. Cela permet de réaliser des actions héroïques mais aussi de se prendre des gadins mémorables.

Le Fix : OSR + Dark Fantasy, je m’attends à un jeu avec un taux de mortalité élevé pour les PJ. Qu’en est-il exactement ?

Kobayashi : Il y a quelques filets de sécurité (on ne meurt pas à 0 PV comme un vulgaire péon) mais les personnages imprudents ou fanfarons ne feront pas long feu.

Le Fix : Black Sword Hack est sous licence Creative Commons. Malgré le fait que le jeu soit encore jeune (un peu plus d’un an), y-a-t-il déjà eu des productions tierces qui ont attirés votre attention ?

Kobayashi : Plusieurs jeux anglais commencent à faire référence au BSH comme une des sources d’inspiration, Philip Reed de chez Steve Jackson Games a concocté des cartes de sorts… C’est timide, mais c’est là.

Les Merry Mushmen : Et on espère que la francorôlie va relever le défi et montrer aux anglo-RPGers comment on s’y prend !

Le Fix : Chaos Crier est un supplément apériodique pour Black Sword Hack. Est-ce qu’à l’avenir vous allez proposer ce supplément en anglais et en français systématiquement ? Est-ce que Chaos Crier est uniquement disponible en PDF ou il existe une version papier ?

Les Merry Mushmen : Le Chaos Crier existe en PDF et en vrai papier pour la version anglaise. La VF ne sera qu’en PDF. Ce sera a priori pareil pour les numéros suivants.

Le Fix : Les Merry Mushmen, c’est aussi A Folklore Bestiary (pour OSE et la 5e) et surtout KNOCK!. Est-ce qu’on aura une chance d’avoir aussi ces ouvrages en français ?

Les Merry Mushmen : Et c’est aussi des aventures d’EXCELLENTE QUALITE (cough cough) pour Old-School Essentials et tous les jeux plus ou moins compatibles issue de l’OSphèRe. KNOCK! en VF est en cours, en tout cas en ce qui concerne le numéro 1. Ce n’est pas nous qui nous en chargeons, mais une excellente maison d’édition française (qui n’a pas encore communiqué dessus, donc nous en tairons le nom pour l’instant). Et on est très contents du traducteur qu’ils ont choisi pour ce projet !

Pour le reste, rien n’est encore prévu.

Le Fix : Comme votre ligne éditoriale, c’est avant tout l’édition en anglais, quelle est votre actualité VO ?

Les Merry Mushmen : Deux aventures pour Old-School Essentials sur Kickstarter dès la semaine prochaine. Des aventures d’EXCELLENTE QUALITE, pour être précis.

Une édition en anglais de Donjon & Cie (il s’agit d’une nouvelle édition, et non pas d’une traduction. On développe certains aspects, resserre ce qui a besoin d’être resserré, réorganise… Tout ça évidemment en collaboration très étroite avec Benoît son auteur). Ça s’appellera Dungeon, Inc.

Un nouveau jeu de Kobayashi, de l’OSR encore, mais pas de la fantasy. Koba a fini son premier jet, on s’attelle sérieusement au projet dès que Dungeon, Inc. est sur les rails.

Et plein d’autres trucs, mais il est encore trop tôt pour en parler.

 

Note de la rédaction : L’interview s’étant déroulée la semaine dernière, le kickstarter mentionné ci-dessus est déjà en ligne ici.

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